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Gestion du pays : Soumi décrie la gouvernance
Publié le vendredi 3 avril 2015  |  Le Zenith Bale
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© aBamako.com par Momo
Grand meeting des partis politiques de l`opposition
Bamako, le 07 Septembre 2014 au Palais de la culture. Les partis de l` opposition ont tenu un grand meeting ce dimanche, présidé par Soumaila Cissé.




Depuis sa défaite et la reconnaissance de la victoire d’IBK, Soumi a été clair : « Je vais animer l’opposition et pas n’importe laquelle mais l’opposition constructive ». De cet instant à nos jours, il est sur sa lancée, il ne démord pas et aucune action ne lui échappe. C’est pourquoi, choisi majoritairement par son parti (Urd) pour occuper le poste de chef de file de l’opposition, il était resté discret. Ayant eu l’occasion qui lui a été offerte par notre consœur Rfi, il n’a pas hésité de passer au peigne fin la situation du pays.

« IBK est très absent. Nous ne l’entendons pas, nous ne voyons pas les actions qu’il pose », a-t-il martelé. Sur la même longueur d’onde que ses camarades de l’opposition, Soumi indique que la notion de l’Azawad est un vrai problème qui n’a rien à voir avec la notion de Kénédougou ou de Bélédougou. La notion de l’Azawad pose problème. Considérer que l’Azawad est une entité mémorielle, historique, pour nous, ça cache quelque chose. Et les dernières revendications de la coordination le prouvent. Ça, ce sont des risques énormes de division du pays, soutient-il. Il pense que la mise en œuvre de l’accord peut entrainer la division de notre cher pays.

Pour lui, le statut tant évoqué de l’opposition n’est rien d’autre qu’une façon de renforcer le jeu démocratique, il s’agit d’asseoir au mieux les contre-pouvoirs. Pour lui, ce statut a trouvé que l’opposition malienne joue valablement son rôle. Elle critique, propose et éclaire sur tous les domaines de la vie de la nation. Il pense que c’est le plus important et que c’est cela qu’une démocratie a besoin.

Déçu auparavant pour la non participation de l’opposition à la discussion de propositions concernant Alger, Soumi indique que l’opposition n’est pas sur la même longueur d’ondes que le pouvoir. Alors, souligne-t-il : « Malheureusement, nous n’avons pas été écoutés. Aujourd’hui, je pense que si cela avait été fait, les explications auraient été meilleures. Négocier en tenant compte des aspirations des Maliens, en tout cas à travers ses représentants, je crois qu’on aurait avancé ».

Et d’ajouter ceci : « Nous avons dit que le calendrier est très serré, qu’il y a beaucoup d’engagements sur les dates et que si les dates ne sont pas tenues, il est évident que l’une ou l’autre partie pourrait dire » écoutez, vous n’avez pas respecté vos engagements » alors, estime-t-il, la confiance qui est déjà très faible va s’étioler.

Du gouvernement de faire des concessions lors des négociations, le Champion estime qu’il faut certes faire des concessions mais qu’elles ne doivent pas devenir des compromissions. Sinon, il est évident que « demain le Mali va le payer très cher ».

Au vu de l’impasse dans laquelle le pays se trouve maintenant par rapport à la situation au nord, la réouverture des négociations est-elle à exclure, comme le souligne le gouvernement ? Soumaïla Cissé souligne que c’est le chef de l’Etat qui est interpellé en sa qualité de garant de la Constitution, de l’unité nationale, de l’intégrité du pays, de la laïcité du pays. Il doit prendre une initiative salutaire.

Il pense que l’Etat parvient à faire signer les mouvements, il y a déjà une base de départ sur laquelle il faut commencer à travailler. Partant d’une discussion directe entre maliens sans tabou, Soumi souligne qu’avec la médiation, c’est bien, mais la mise en œuvre dépend des deux parties. « Et ces deux parties doivent se mettre d’accord sur les lignes qui sont écrites. Est-ce que nous interprétons les choses de la même façon ? On peut arriver à un moment donné à ce que les textes soient presque lus ensemble pour être sûrs que les interprétations ne vont pas nous créer d’autres problèmes ».

De l’insécurité à Bamako et en particulier le récent attentat dans la capitale malienne, l’enfant de Niafunké, la main sur le cœur, pense que ce drame était plus ou moins prévisible. Avant même l’attentat, dit-il, l’opposition avait écrit au chef de l’Etat pour dire « attention il y a des cellules dormantes ! ».

« L’attentat du restaurant « La Terrasse » n’a fait que révéler ces craintes prémonitoires. Les mesures sécuritaires idoines ont été largement insuffisantes pour faire face à la situation. Et même après l’attentat, on n’a pas senti une grande mobilisation à ce niveau. », a-t-il martelé. Alors, pense-t-il, il appartient au président d’affirmer un leadership et ce leadership passe par une adresse à la nation, par un travail avec les forces vives de la nation.

A l’absentéisme d’IBK sans validité, le Chef de file est clair dans ses propos : « Je pense qu’il est très absent. Nous ne l’entendons pas, nous ne voyons pas les actions qu’il mène. Et le résultat est loin d’être là ».

« Nous avons eu à parler de la mauvaise gouvernance, nous avons déposé des motions de censure, il a fini lui-même par nous donner raison en limogeant des membres du gouvernement qui sont concernés. Mais ça s’est arrêté là. Les Maliens ont besoin d’être rassurés sur ce dossier aussi et ça tarde à venir », s’insurge-t-il.

« La démocratie malienne manque de dialogue et le président de la République n’affirme pas un leadership qui permet de donner le sentiment d’avancer réellement. Aujourd’hui c’est le stade de la construction, c’est le stade de la réaffirmation d’un Etat qui s’est beaucoup affaibli ces dernières années. Et ça nécessite que le contre-pouvoir fonctionne, que le gouvernement et la majorité soient à l’écoute de ce qu’on dit.

Quand on dit qu’il y a corruption et que les faits sont avérés, il faut prendre les décisions. Il ne faut pas que l’impunité s’installe », s’inquiète Soumi. Il apprécie la révocation de certains présumés auteurs de corruption mais il demande au président IBK de les traduire devant les tribunaux. Toutes choses, qui, pense-t-il, peut faire renaître la confiance. Enfin, il pense que : « Le fait de s’exprimer dans un pays, par des gens responsables, ne peut que faire avancer les choses. »

Par Boubacar DABO
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