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L'Essor N° 17313 du 15/11/2012

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Mali-FMI : Des décaissements rapides pour répondre aux urgences
Publié le vendredi 16 novembre 2012  |  L'Essor


Conférence
© aBamako.com par as
Conférence de presse de la mission du FMI dirigée par Christian Jocz,representant Afrique du FMI.
14/12/2012. Bamako. Ministere des Finances. Christian Jocz, representant Afrique du FMI.


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La mission du FMI va soutenir auprès du conseil d’administration du fonds, la requête du Mali d’accéder à la facilité de crédit rapide en début d’année prochaine
Au terme de deux semaines de mission dans notre pays, l’équipe du Fonds monétaire international conduite par Christian Josz et le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Tiénan Coulibaly, ont animé mercredi après midi, une conférence de presse au département de l’Economie.
La mission avait, auparavant, rencontré le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, le ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, le Directeur national de la BCEAO, Konzo Traoré, ainsi que des représentants de la société civile, des syndicats, du secteur privé et des partenaires au développement du Mali.
Dans son introduction liminaire, Christian Josz a expliqué l’objet de la mission qui consiste, avant tout, à aider notre pays confronté actuellement aux difficultés que l’on sait, afin qu’il maintienne la stabilité macroéconomique. « La mission du FMI consiste à apporter un conseil et de l’assistance financière aux pays qui en ont besoin dans le domaine de la gestion macroéconomique c’est à dire essentiellement en matière de politique monétaire et budgétaire », a-t-il rappelé.
Evoquant le bilan du séjour, il a jugé les conclusions positives étant donné que le projet de Loi rectificative du budget 2012 et le projet de Loi de finances 2013 sont une bonne base pour maintenir la stabilité macroéconomique. Il a annoncé que les deux parties sont parvenues à un accord à travers lequel le Mali sollicite auprès du FMI un décaissement de 9 milliards de Fcfa au titre de la facilité de crédit rapide. Pour ce faire, notre pays a pris des engagements relatifs à la politique budgétaire et à la gestion des finances publiques.
La mission va soutenir cette demande qui sera adressée au conseil d’administration du fonds dans les semaines à venir. D’ailleurs, elle a déjà proposé à ce conseil de mettre ce décaissement à l’ordre du jour de sa réunion du 1er février 2013.

EN ACCORD AVEC LE FMI. « L’essence de l’accord est une mise en œuvre prudente de la Loi de finances rectificative 2012, de la loi de finances 2013 et le maintien du cap sur l’amélioration de la gestion des finances publiques. Cela signifie que le gouvernement s’est engagé à continuer les réformes engagées de longue date avec le FMI dans les domaines des Impôts, des Douanes, des Domaines et du Cadastre et en matière d’amélioration de la gestion de la trésorerie pour s’assurer qu’il n’accumulera pas des arriérés vis-à-vis des fournisseurs de l’Etat et des opérateurs économiques », a expliqué Christian Josz.
L’émissaire du FMI a noté que le budget 2013 présente un écart de financement d’environ 55 milliards de Fcfa que les autorités maliennes envisagent de financer grâce à la reprise de l’appui budgétaire des partenaires au développement et que tant que cet appui n’est pas confirmé, elles gèleront un montant équivalent de dépenses dans le budget en question.
Christian Josz a, entre autres, salué la réaction rapide du gouvernement après les événements de mars 2012. Ceci a permis d’éviter les dérapages budgétaires après la suspension de l’aide budgétaire par les partenaires.
Il a remercié les autorités maliennes pour l’accueil chaleureux, la bonne organisation du séjour de la mission et les entretiens fructueux.
Le ministre Tiénan Coulibaly a, de son côté, remercié la mission pour son soutien. Il a expliqué que la condition de notre retour dans la communauté financière internationale exige que nous soyons en accord avec le Fonds monétaire international. « Il faut que nous soyons en programme avec le FMI. C’est là une condition nécessaire afin que le reste du monde nous vienne en aide. Mais au-delà de cela, certains partenaires demandent si nous nous sommes entendus sur la feuille de route du gouvernement, les assises nationales, l’intervention de la CEDEAO – une question en bonne voie », a-t-il indiqué.
Sur l’écart de 55 milliards de Fcfa mentionnés plus haut, Tiénan Coulibaly a confirmé le fait que les deux parties se sont entendues sur une diminution de 55 milliards de Fcfa sur l’ensemble des ressources et des dépenses au cas où l’aide budgétaire ne suivrait pas. Mais, a-t-il souligné, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, les Pays-Bas, l’UE, et tous les partenaires habituels promettent d’aider le Mali s’il parvient à se mettre en programme avec le FMI. Aussi, si tout se passe bien avec le FMI, les 55 milliards devraient être largement couverts par l’aide budgétaire.
Tout en restant optimiste, le ministre a assuré que le budget 2013 présenté restera comme tel. Si les recettes ne suivent pas, certaines affectations budgétaires non essentielles seront gelées à hauteur de 55 milliards, a-t-il réitéré.

UN PAYS FREQUENTABLE. Les questions des journalistes ont porté essentiellement sur les engagements pris par le Mali dans le cadre de la présente mission, la « fréquentabilité » de notre pays, les conditions du retour des partenaires.
Tiénan Coulibaly a assuré que le Mali était bel et bien fréquentable aujourd’hui avant de rappeler qu’au moment des évènements de mars 2012, le pays avait un programme triennal avec le FMI. Ce programme a été suspendu. Aujourd’hui, un choix devait être fait entre ce programme dont le rétablissement prendra du temps et une procédure de décaissement accélérée à un moment où notre pays a besoin d’une assistance urgente. Pour atteindre nos objectifs, notre pays doit avoir un budget équilibré et faire preuve d’une gestion saine de son économie. Fort heureusement, a relevé le ministre, les budgets 2012 et 2013 sont équilibrés. Toutes les conditions de la reprise de la coopération avec les partenaires sont en train de se réunir progressivement. Reste la feuille de route consensuelle et les assises nationales, a-t-il admis. Le ministre a souhaité que ces problèmes soient résolus avant la tenue du conseil d’administration du FMI.
Le communiqué publié à l’issue de la mission indique le FMI est parvenu à un accord préliminaire avec le gouvernement sur un appui au Mali dans le cadre de la Facilité de crédit rapide et évoque la situation difficile dans laquelle se trouve notre pays. Le document indique aussi que le PIB réel du Mali devrait se contracter de 1,5% en 2012, après une croissance de 2,7% en 2011. La mauvaise récolte de 2011 et les perturbations des échanges commerciaux devraient porter l’inflation moyenne à 5,9% en 2012.
En matière de politique budgétaire, le texte souligne que nos autorités ont fait preuve de prudence en compensant la perte de recettes par des coupes dans les dépenses, en particulier les dépenses d’investissement, et par une réduction des subventions aux produits pétroliers et au gaz de cuisine. En conséquence le déficit budgétaire de base (recettes et dons budgétaires moins dépenses financées sur ressources intérieures) devrait être limité à 1 % du PIB en 2012.
En 2013, le PIB réel devrait progresser de nouveau, d’environ 4 à 5 %.

F. MAÏGA



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