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Nara. Les fruits... et légumes du jumelage
Publié le lundi 6 avril 2015  |  le télégramme
SARA
© aBamako.com par Didier ASSOUMOU
SARA 2015: la 3ème journée aux couleurs de la Pâques
Dimanche 5 Avril 2015 . Abidjan. La troisième journée du Salon de l’Agriculture et des Ressources Animales SARA s’est déroulée le dimanche 05 avril, à Abidjan, dans une ambiance particulière de fête de pâques avec l’entrée en scène des producteurs de chocolat.




Le château d'eau est debout. Le précieux liquide arrose les parcelles de la coopérative maraîchère de Kabida, village de Nara, au Mali. Le projet du comité de jumelage quimperlois avait débuté en 2009. Il vient d'aboutir. « On vient de leur donner un bébé. Elles sont très contentes ». Elles, ce sont 300 femmes à la tête d'une coopérative maraîchère au-dessus de laquelle trône désormais un château d'eau flambant neuf. Et celui qui parle, c'est Anthioumane Baradji. Il arrive du Mali avec un irrésistible sourire et répond aux interrogations des Quimperlois par un optimiste « à Nara, ça va bien ».

Tomates : de 10 centimes à 1 € le kg selon la saison L'ingénieur agronome travaille depuis dix ans avec les Bretons.

ur son coin de table, il prend des notes et répond de manière précise aux questions des membres du comité de jumelage Quimperlé Nara. Il est leur bras armé. Avec lui les choses avancent, là-bas, au Mali, où il est devenu pratiquement impossible pour un Européen de se rendre. Les membres du comité quimperlois à la tête de ce projet (la commission agricole du comité) ont pu parfois douter de l'avenir de l'entreprise entamée en 2009. Ils ont heureusement trouvé en Anthioumane Baradji un entrepreneur motivé qui a pu se former (en Israël) à la technique du goutte à goutte. Un élément vital du projet qui vise à permettre à la coopérative de produire même à la saison sèche. Le président du comité, Yves Schryve, rappelle qu'en pleine saison (janvier), on obtient plus de 10 kg de tomates pour 1 €, tandis que hors saison, le kilo est à 1 €. Le soleil va chercher de l'eau Ce château d'eau, d'une capacité de 10 m³, va pomper l'eau dans un puits de 15 m, d'où les femmes sortaient l'eau à bout de bras auparavant. Il est équipé de panneaux solaires qui fournissent l'énergie à la pompe en permanence. « Notre chance a aussi été de pouvoir nous appuyer sur de vrais professionnels, la société Aircom à Bamako, spécialiste du solaire et de l'hydraulique, qui a conçu et réalisé ce château d'eau, explique Yves Schryve. Sur les 37.000 € réunis (*) pour cette réalisation, il reste 2.800 €. Ils pourraient être investis dans de la formation ou pour un moyen de transport qui permettrait aux femmes d'aller commercialiser les tomates autrement qu'en portant des bassines sur leur tête ». Le financement a permis aussi de former les membres de la coopérative au maraîchage et à la commercialisation, d'équiper le terrain en tuyauterie et clôtures. « On y croit » Les 300 femmes exploitent chacune un petit lopin de terre d'environ 100 m² qui bénéficie désormais du système d'irrigation. Environ la moitié du périmètre de 4 ha (protégé par des palissades) est déjà en culture. On y produit principalement de la tomate et du gombo. « Tout ne va pas forcément être simple », relativise Yves Schryve, « mais on y croit. Au cours des essais, le château d'eau s'est déjà rempli quatre fois dans la même journée ». « Au Mali, il y a un million d'hectares à mettre en valeur souligne, optimiste, Anthioumane Baradji. J'ai participé à des formations avec Saveol, en Israël. Le système du goutte à goutte fonctionne au Sénégal sur des milliers d'hectares. C'est une réussite mondiale ». Depuis l'origine, le jumelage a permis de créer à Nara deux écoles, la mairie et des forages dans les villages. Elle reçoit le soutien de la mairie. En termes de projets, le comité imagine désormais un développement de l'arboriculture « Maintenant qu'il y a de l'eau, il y a plein de trucs à faire ». Mais il faut être patient. La situation politique du Mali reste difficile. Des élections municipales doivent avoir lieu cette année « quand la situation sera stabilisée ». « Avec les événements, les enlèvements, la guerre, on désespérait de voir ce projet qui n'avançait pas. Tout ça est reparti il y a six mois, c'est une victoire », conclut le président Yves Schryve. *Le financement du système d'irrigation, du château d'eau et des formations : Conseil général du Finistère : 7.000 €, Coopérative Saveol : 9.000 €, Fondation Raja (Fondation de France) : 8.000 €, Comité de jumelage: 12.000 €, village de Kabida : 1.000 €. Total : 37.000 €.
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