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Moussa Mara à la rencontre des opposants Soumaïla Cissé et de Tiebilé Dramé : L’ex-Premier ministre d’IBK à deux doigts de virer dans l’opposition ?
Publié le mercredi 8 avril 2015  |  L’Indépendant
Cérémonie
© aBamako.com par mouhamar
Cérémonie de signature d’un Engagement d`éthique et de responsabilité.
Bamako, le 23 avril 2014 à la Primature. Son Excellence Moussa MARA, premier ministre malien, Chef du Gouvernement a présidé la cérémonie de signature d’un Engagement d`éthique et de responsabilité, devant désormais régir le travail gouvernemental.




De sources bien informées, l’ex-Premier ministre Moussa Mara vient de rencontrer tour à tour deux leaders de l’opposition, en l’occurrence Tiébilé Dramé et Soumaïla Cissé. Les entretiens se sont déroulés en tête à tête portes et fenêtres hermétiquement closes. Sur quoi ces personnalités du landernau politique malien se sont-elles entretenues ? Mystère et boule de gomme ! Mais, certains cadres de partis politiques de la majorité présidentielle soupçonnent déjà l’ancien Chef du gouvernement de préparer une pirouette politique dont l’issue serait de gagner les rangs de l’opposition.

C’est une lapalissade de dire que la donne politique est l’une des plus fluctuantes sur terre. C’est ainsi qu’il est très courant de voir les adversaires politiques d’aujourd’hui devenir des alliés de demain et vice versa.

De la même façon, il n’est pas surprenant de voir certains ténors d’un regroupement politique s’en démarquer pour rejoindre le camp adverse. Il est probable, estiment les observateurs avertis, que la gouvernance IBK pourrait aussi enregistrer de telles recompositions de l’échiquier politique ; surtout à l’approche de la fin de ce quinquennat. Ceci, dans la mesure où le régime peine à enregistrer les succès souhaités face à un dossier sécuritaire du septentrion dans lequel la gouvernance IBK ne peut plus cacher sa suicidaire impuissance ; la lutte contre la corruption qui n’a enregistré aucune avancée, etc.

Suspicions à l’endroit de Mara

Ce décor peu glorieux est le terreau de suspicions à l’endroit de l’ex-Premier ministre Moussa Mara, non moins président du parti YELEMA. Celui-ci vient, en effet, d’effectuer incognito deux visites de taille pour rencontrer deux poids lourds de l’opposition. Il s’agit du président du Parti pour la renaissance nationale (PARENA) Tiébilé Dramé, avec qui l’ancien chef du gouvernement s’est entretenu le 24 mars 2015, dit-on, sur l’état de la nation, principalement sur l’épineuse question du Nord. Avant de rencontrer, le 1er avril 2015, à son domicile, le tout-nouveau chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé de l’URD.

Avec le chef du parti du bélier blanc, à en croire le Secrétaire général Djiguiba Kéita dit PPR, le fils de Joseph Mara a expliqué son intention de créer bientôt un think thank » qui compte bénéficier de l’expertise de Tiébilé Dramé « . Avec le candidat malheureux à la présidentielle 2013, l’expert comptable aurait été plus superficiel. Le président du PARENA lui a demandé de lui faire parvenir les documents relatifs à son projet. Ce que Mara a fait avec diligence après avoir échangé avec son interlocuteur sur les grands sujets de la nation, notamment la décentralisation

A en croire le 6ème vice-président de l’URD, non moins 3ème vice-président de l’Assemblée nationale, Amadou Cissé, Moussa Mara a effectivement rencontré le leader du parti de la poignée de mains, mais rien n’a filtré de leurs discussions.

Des ambitions cachées?

Et Beffon Cissé, un cadre du parti d’indiquer que l’ancien Chef du gouvernement serait venu voir Soumaïla Cissé pour l’informer de son intention de créer un « Réseau d’hommes politiques et intellectuels de haut niveau prêts pour le changement « . Quelles sont les ambitions qui se cachent derrière cette structure au nom rattaché au changement? L’ancien patron de la primature est-il déçu du changement promis par son ancien employeur Ibrahim Boubacar Kéita ? Moussa Mara veut-il se donner une certaine virginité ou une « fréquentabilité « aux yeux des leaders de l’opposition qu’il avait bien diabolisés lors de sa déclaration de politique générale ? Des questions fusent au sein des responsables politiques de la majorité présidentielle qui scrutent les faits et gestes du président de YELEMA. Celui-là même qui, lors d’un récent meeting politique à Koutiala, le tout- premier qu’il a tenu après son départ de la primature, s’offusquait du manque de volonté du pouvoir de rassembler autour de la crise sécuritaire dans le Nord du pays. » Nous ne comprenons pas pourquoi le pouvoir se refuse d’aller à un débat franc et constructif avec toutes les forces vives de la nation sur cette question (les pourparlers d’Alger, Ndlr). Nous sommes tous les enfants de ce pays et personne ne peut nous donner des leçons de patriotisme « , avait-il tonné.

Un discours digne d’un opposant et qui avait fait jaser du côté de la majorité présidentielle. Une sortie qui avait fait dire à un confrère de la place, citant Karl Marx : « On pense autrement dans un palais que dans une chaumière ». En clair, comment quelqu’un qui a quand même eu l’occasion et les moyens d’initier ce débat pendant les dix mois qu’il a passés à la tête du gouvernement pouvait-il emboucher une telle trompette juste après qu’il eut été limogé de la primature ?

L’avant-goût d’une stratégie politique

En outre, il semble que le successeur d’Oumar Tatam Ly à la Cité administrative fait des yeux doux aux leaders de l’opposition pour déblayer le terrain en vue d’un éventuel virage à 180 degré pour donner des chances de succès à ses ambitions de présidentiable, le jeune leader qui a failli faire chuter le député IBK de son trône en commune IV en 2007. Comme quoi, …l’activisme de Moussa Mara, qui fait des pieds et des mains, parcourant diverses capitales et l’intérieur du pays, sent un avant-goût d’une stratégie qui ne passe pas inaperçue. Même pas pour ses alliés qui lui prêtent bien des intentions pour le « changement ». L’homme étant le président de YELEMA qui veut dire justement « changement « .

Bruno D SEGBEDJI
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