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Les propositions de Mohamed Ag Intalla pour une sortie de crise
Publié le vendredi 10 avril 2015  |  Le Reporter Heddomadaire
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires




L’annulation des poursuites judiciaires contre Iyad Aghali
L’application de la charia à Kidal
Le retour de l’armée sans les éléments de Gamou

Depuis le paraphe de l’accord d’Alger, Mohamed Ag Intalla, le nouvel Amenokal de Kidal, fait parler de lui. Il manie à souhait un double langage. Il a en effet soutenu un moment que Kidal fait bel et bien partie du Mali. Avant de renier ses propos dans une vidéo qui a fait encore bruit.
Mohamed Ag Intalla est actuellement à Bamako dans le cadre de la rentrée parlementaire. Pour rappel, il est député issu des rangs du Rassemblement pour le Mali (Rpm). Le fils du patriarche Intalla semble être dans un double jeu, puisqu’il a suivi toutes les activités des groupes armés du nord, notamment les réunions de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (Cma). Il est par ailleurs membre du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (Hcua), comme son frère Alghabass Ag Intalla. Tous les deux entretiennent des relations très étroites avec le rebelle en chef et bandit de grand chemin, Iyad Aghali, dont ils appliquent à la lettre les décisions.
Mohamed Ag Intalla dit pourtant que le Mali restera un et indivisible. Mais il ne s’embarrasse guère d’assortir cette «conviction» de conditionnalités.

S’il ne s’agit pas des recommandations issues de la réunion de Kidal, qui s’est essentiellement focalisée sur l’avenir des chefs rebelles. Selon nos sources, L’Amenokal de Kidal a avoué à certaines personnalités qu’il y a quelques propositions pour que le document d’Alger soit paraphé par les membres de la Coordination des mouvements armés de l’Azawad (Cma). Au nombre desquelles, il a cité la cessation des poursuites ou l’annulation du mandat d’arrêt contre Iyad Aghali. Cette condition semble être non négociable puisqu’il la qualifie de principale et la plus importante à remplir urgemment.

Sa deuxième proposition requiert l’application de la charia à Kidal et dans ses cercles. La troisième proposition admet le retour de l’armée malienne dans la région de Kidal mais purgée des éléments du groupe du général Gamou, des hommes du Gatia, et ceux du Mouvement arabe de l’Azawad (Maa), tous fidèles à Bamako. Si ces conditions venaient être réunies, à en croire Mohamed Ag Intalla, la Coordination des mouvements armés de l’Azawad devrait, sans réfléchir, parapher et signer l’accord d’Alger.

Pour ainsi dire, ces propositions de Mohamed Ag Intalla étaient déjà consignées dans un document qui avait provoqué à l’époque une mésentente entre le Hcua et le Mnla. D’autant que ce dernier groupe se dit opposé à l’application de la charia. Mais il ne désapprouve guère les deux autres propositions formulées par Intalla. Mieux, le Mnla n’a pas d’hommes pour faire le combat, il se rabat sur le Hcua qui a des connexions avec les terroristes et jihadistes.
L’information donnée par Mohamed Ag Intalla n’est point une surprise dans la mesure où les responsables de la Cma sont en train de chercher des points de chute. Sachant qu’ils ne peuvent pas continuer dans cette situation, ils sont allés rencontrer la médiation en lui faisant les mêmes propositions. Les Algériens leur ont fait savoir qu’ils ne pourront pas accepter de telles propositions sans l’aval des autres parties.

Le Mali vient d’être informé, tout comme la Minusma et la communauté internationale, des vraies intentions des groupes armés de Kidal. Lesquels cherchent à sauver la tête d’Iyad et à se ménager des portes de sortie. Un préalable au paraphe et à la signature de l’accord d’Alger 2015.
Cependant, les propositions de Mohamed Ag Intalla risquent de se heurter à un certain nombre de réalités tangibles. En effet, le nom d’Iyad Aghali figure sur la liste des terroristes à abattre. De plus, le Mali ne pourra pas parler d’application de la charia à Kidal dans un Etat laïc tout comme la communauté internationale.
Kassim TRAORE
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