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Sécurité : Un jeune de Faladié tué par les forces de sécurité
Publié le samedi 11 avril 2015  |  La Nouvelle République
La
© AFP
La police malienne surveille les routes de Bamako




C’est après l’attentat sanglant contre la Terrasse que les autorités maliennes ont interdit aux véhicules non immatriculés de circuler sur toute l’étendue du territoire.
Malgré la saisie de plus de deux cents véhicules, l’amende de 200 000FCA et l’emprisonnement s’il y a lieu, des dizaines de véhicules sans immatriculation continuent de circuler dans la capitale. On se souvient de l’interpellation prémonitoire d’un citoyen à l’occasion de l’Espace d’interpellation démocratique (EID) de décembre dernier, dénonçant justement la circulation de voitures non immatriculées.
Il semble que la majorité de ces voitures appartiennent à des hommes de tenue que sont les policiers, les gendarmes, les militaires et les douaniers. Mais pas seulement. Il y a de simples citoyens qui en font de même, ignorant le risque qu’ils encourent. C’est ce qui est arrivé à un jeune de Faladié en Commune VI du district de Bamako, dans la nuit de vendredi à samedi. Celui que ses proches appellent MAMS, était au volant d’un véhicule non immatriculé aux vitres teintées, de surcroît, quand des policiers le sifflèrent.
Le jeune homme, sans doute paniqué, eut le mauvais réflexe de ne pas obtempérer. S’en suivit une course poursuite au bout de laquelle le jeune homme fut mortellement atteint par une balle.
Cette tragédie nous rappelle que notre pays est en situation de guerre contre le terrorisme et les policiers ont reçu l’ordre de faire usage de leurs armes en cas de besoin. Le refus d’obtempérer est malheureusement devenu banal à Bamako, à cause sans doute du harcèlement des policiers qui sifflent à tort et à travers pour dépouiller les usagers indélicats.
Mais en ces périodes d’insécurité, le refus d’obtempérer peut être dramatique comme ce fut le cas du jeune MAMS. Tout cela est le résultat du manque d’autorité de l’État et de la police nationale depuis les événements de mars 1991 où l’on s’est attaqué impunément à tous les symboles de l’État, particulièrement la police qui était très puissante et très crainte sous le pouvoir de Moussa TRAORÉ. Il convient de traiter de la même manière tous ceux qui circulent dans des voitures non immatriculées et de sanctionner plus particulièrement les hommes en tenue et certains responsables politiques et administratifs.
Car les Maliens doivent enfin réaliser que notre pays est en situation de guerre contre le terrorisme qui a déjà frappé notre capitale et pourrait le faire, malheureusement, plus durement à cause du laxisme des autorités et de l’inconscience de la population. Ce qui est arrivé à MAMS a failli arriver au fils d’un des plus grands joueurs de ngoni du pays.
Cette fois, la police a tiré dans les pneus du véhicule du jeune homme pour l’immobiliser. Certes l’État n’a pas les moyens de quadriller tous les points sensibles de la capitale mais un déploiement plus visible de temps à autre pourrait être dissuasif. Il y a peu de temps, on entrait dans la cité administrative en présentant une simple carte d’identité.
Les policiers en faction, par politesse, vous laissait passer si vous aviez un certain âge. Et il a fallu le coup de gueule d’un avocat célèbre de la place sur une chaîne de télévision nationale pour que les policiers de l’aéroport de Bamako-Sénou soient dotés de pistolets automatiques. Tout cela dénote de l’improvisation des autorités là où il faut une synergie totale.
Certes ce n’est pas l’état d’urgence mais il faut que les citoyens apprennent à respecter les symboles de l’État. Pour cela il faut que l’État commence par se faire respecter.
Ousmane THIÉNY KONATÉ
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