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Les commissaires arrêtés puis libérés suite à la médiation du haut conseil islamique : Les raisons d’un conflit fratricide
Publié le samedi 17 novembre 2012  |  Autre presse




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Au moins six (6) commissaires de police ont été arrêtés dans la nuit du jeudi au vendredi dernier par des éléments en uniforme puis gardés au groupement Mobile de Sécurité (Police nationale). Ils ont recouvré la liberté dans la nuit du vendredi suite à la médiation du Haut Conseil Islamique dirigé par le très influent Mahmoud Dicko.

C’est en début de nuit du vendredi 16 novembre 2012 que les commissaires arrêtés et conduits au Groupement Mobile de Sécurité (GMS), ont recouvré la liberté grâce à la médiation du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM).

De sources bien introduites, les officiers concernés ont été arrêtés par des éléments proches de la section syndicale de la police (SPN) à sa tête Monsieur Siméon Keïta. Leurs geôliers leur reprochent leur refus consécutive à l’adoption du projet de statut de la police nationale, une nouvelle disposition visant à créer une passerelle permettant aux sous-officiers d’accéder aux grades d’officier, donc d’Inspecteur et de commissaire.

De sources proches de la SPN, c’est le refus des commissaires, nonobstant leur accord préalable d’adopter le document qui a été à l’origine du saut d’humeur de la SPN.

Dans les faits, l’histoire remonte au mois d’Octobre dernier quand le SYNACOMPOL (Syndical de la Police National) s’est vivement opposé à l’application des décrets et arrêtés de nomination à titre exceptionnelle d’éléments de la police présumés proches de Kati. Evoquant alors une violation des textes, en l’occurrence, le statut de la police nationale, le SYNACOMPOL parvint à obtenir l’annulation des décisions. Non sans susciter des rancœurs au sein de la SPN.

Dans le souci de concilier les positions, le capitaine Amadou Haya Sanogo a alors offert une dizaine de bœufs de réconciliation aux protagonistes. Un méchoui bien arrosé et très médiatisé avait donc scellé la paix des braves. L’on décida de relire les textes, en l’occurrence le fameux statut à l’origine apparente de la discorde.

Les deux camps seraient parvenus à un accord sur la question, du moins, jusqu’au moment fatidique de son adoption par les autorités de transition. Le SYNACOMPOL opposa alors un niet catégorique et suscita du coup, la colère des hommes de Siméon Keïta lesquels se mirent à la recherche de ceux qu’ils considérèrent désormais comme des «traitres». Et dire, argumentent-ils, que ces mêmes commissaires ont bénéficié du bonus d’un échelon immédiatement après la sortie de leur promotion en 2005 sans susciter la moindre opposition de leurs aînés.

En tout état de cause, du côté du SYNCOMPOL, l’on soutient mordicus qu’aucun accord n’est intervenu sur la question. « Il est indécent de récompenser des putschistes surtout en ce moment de crise où les priorités se trouvent ailleurs » nous confie un commissaire syndicaliste.

On le voit : les deux camps restent retranchés dans leurs positions respectives. C’est donc dans un climat délétère et plein de suspicion qu’est intervenue l’arrestation des commissaires dans la nuit du jeudi dernier.

Le matin, les deux camps ont décidé chacun de son côté de manifester : les commissaires, auprès du département de tutelle, pour protester contre l’arrestation des leurs, et les sous-officiers, pour exiger une amélioration de leurs conditions de travail.

Craignant pour la sécurité des autorités de la transition, la hiérarchie militaire a pris des mesures draconiennes pour éviter tout dérapage. Un impressionnant dispositif essentiellement composés des éléments de la garde nationale avait en effet pris position sur les lieux, très tôt le matin du vendredi. Le souvenir de l’agression de Dioncounda Traoré reste encore vivace dans les esprits.

Enfin, pour obtenir la libération des « otages », le Haut Conseil Islamique a promis de s’impliquer pour un règlement définitif du contentieux. L’incident atteste, en tout état de cause, que les forces armées et de sécurité du Mali restent profondément divisées au moment où des forces étrangères sont invitées sur le théâtre des opérations au nord du pays et surtout, étonnante coïncidence, les indépendantistes du MNLA décident d’engager le combat contre les jihadistes du MUJAO.

B.S. Diarra

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