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L'Indépendant N° 3149 du 22/11/2012

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Le Secrétaire général de l’AMS-UNEEM, Oumar A. Maïga à propos du Nord du Mali : « Aujourd’hui, on ne peut pas faire l’économie de la guerre. Pas question de négocier avec des bandits armés »
Publié le jeudi 22 novembre 2012  |  L'Indépendant




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La position de l’Amicale des anciens militants et sympathisants de l’UNEEM est très claire par rapport à la libération des trois régions du Nord (Kidal, Tombouctou et Gao) sous occupation depuis plusieurs mois. Le Secrétaire général de cette amicale, Oumar A. Maïga, avec qui nous nous sommes entretenus, précise : « on ne peut pas faire l’économie de la guerre pour libérer le Nord du Mali. Pas question de négocier avec des bandits armés.

L’Indépendant : Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de votre association ?

Oumar A. Maïga : Comme vous le savez, l’amicale des anciens de l’UNEM est une association d’avant-garde. Elle se réserve le droit depuis l’UNEM des années 1974 de parler de tous les sujets d’intérêt national, particulièrement les questions ayant trait à l’école et l’administration, parce que pour nous, une bonne formation est le soubassement d’une administration performante d’un pays qui marche. Nous sommes réellement sur tous les chantiers de l’école. Mais les grandes questions nationales, nous ne pouvons pas nous taire dessus. Aujourd’hui, nous pensons que le Mali a oublié cette voie. Car ce pays est tombé si bas, nous n’avons jamais pensé que le Mali pouvait être dans une situation où il y a tellement de Docteurs qui se penchent sur ce grand corps malade, et que finalement on se demande si les recettes qu’on veut lui administrer ne vont plutôt pas tuer le malade. Mais nous pensons qu’au Mali, nous avons des ressources intérieures, des ressources morales, des hommes et des femmes capables de relever le défi, et c’est ce qui nous donne un peu d’espoir.

Quelle a été votre position après le coup d’Etat du 22 mars dernier ?

C’est une bonne opportunité pour nous aujourd’hui, parce que votre journal est beaucoup lu par les intellectuels. Nous pouvons même dire que c’est l’un des premiers sur la place, de part son lectorat.

Lors du coup d’Etat, en tant qu’association d’avant-garde, nous avons toujours dit, que nous sommes pour les libertés démocratiques et pour l’Etat de droit. Dans un premier temps, nous avons dit que le coup d’Etat est une très mauvaise chose, parce que c’est un recul démocratique. Nous nous sommes dit, que ce qui est arrivé au Mali, ne devrait pas arriver. Mais après une analyse approfondie au sein d’une organisation que nous appelons la Coordination Malienne des Organisations Démocratique (COMODE) dirigée par le professeur Aly Nouhoum Diallo, nous nous sommes retrouvés en panel pour échanger. Certains ont trouvé que le pays était dans une situation telle que nous devrions nous attendre à un coup d’Etat. Mais honnêtement, le coup d’Etat nous ne l’avons pas loué. Et nous avons dit dans cette déclaration que nous prenons acte du coup d’Etat, mais que cela ne veut pas dire que nous avons soutenu ou approuvé chaudement le coup d’Etat.

Pour nous il fallait essayer de transformer ce drame en quelque chose de plus positif. Il fallait aller rapidement à la reconquête des territoires occupés et à l’organisation d’élections transparentes, libres et démocratiques.

Maintenant concernant la reconquête du Nord, quelle est votre position par rapport à l’intervention militaire ?

Nous pensons que, compte tenu de la situation actuelle, on ne peut pas faire l’économie de la guerre. C’est une nécessité absolue d’aller à la reconquête, d’aller à la guerre. Mais disons haut et fort, que nous ne sommes pas pour ceux qui disent, qu’il y a des rebelles fréquentables avec lesquels il faut négocier.

A l’AMSUNEM, nous disons qu’AQMI, MNLA, MUJAO, ANCARDINE sont tous des organisations mafieuses et terroristes. On ne peut pas vouloir dire qu’il y a des bons et des mauvais. Et d’ailleurs, nous disons que pour nous le MNLA est le plus dangereux, parce que c’est lui qui nous a amené tous ces malheurs. C’est le MNLA qui nous a amené MUJAO, ANCARDINE, AQMI et autres. Le nid de tous ces terroristes est Kidal. Et nous entendons, qu’il faut faire la reconquête de Gao, de Tombouctou et puis Kidal qui leur base. C’est-à-dire l’alpha et l’oméga de toutes ces situations terribles que nous vivons depuis plus de 50 ans. Nous disons qu’Aguelhok est toujours présent dans nos mémoires. Ce sont les mêmes qui ont égorgé nos militaires, violé nos femmes et nos filles, tué et coupé les bras à Gao, Tombouctou et Kidal. Pour nous il n’y a vraiment pas à négocier entre la peste et le cholera. Ces gens ne sont même pas des Maliens. Ils ont échoué dans leur Azawad, et ils veulent revenir par la petite porte en disant que nous voulons négocier. Mais négocier quoi ? Pour devenir des bergers colonels ? Comme l’a dit Ag Erlaf. Nous savons qu’il y avait beaucoup de bergers dans notre armée qui ont déserté pour rejoindre le MNLA. Le Mali ne doit plus être complaisant, on ne doit plus accepter que cette minorité continue à faire ce qu’elle veut. Trop c’est trop, c’est le sentiment global de tous les Maliens.

Nous voulons que l’opinion internationale sache que le président du Niger à la meilleure position, et c’est un président qui a dit sur les antennes que l’Algérie est en train d’armer ANCARDINE. Et nous apprenons aussi que le soit disant médiateur fait de même avec le MNLA. Les Maliens doivent être vigilants et reconnaitre nos amis parmi nos ennemis. Nous demandons à tous les Maliens d’avoir un seul langage, celui de la fermeté.

Avez-vous un mot à dire par rapport aux concertations nationales prévues la semaine prochaine ?

Pour nous, les concertations nationales devront permettre à la classe politique, à la société civile, aux autorités de la transition de se parler franchement, de dire exactement le sentiment de tous les Maliens. Si cela devrait être une occasion de mettre toutes les questions sans tabou sur la table, nous pensons que cela ne pourra pas être une mauvaise chose. Car aujourd’hui, les Maliens doivent se parler en laissant tous les egos de coté pour penser à l’essentiel. Il s’agit de l’unité nationale, la reconquête des zones occupées, et l’organisation d’élections libres et transparentes.

Réalisé par Alou Badra HAIDARA

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