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Cheick Modibo Diarra: le profanateur
Publié le jeudi 22 novembre 2012  |  Autre presse


Conference
© aBamako.com par as
Conference de presse du premier ministre Cheick Modibo Diarra
11/10/2012. Bamako. Domicile du premier ministre.


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C’est en janvier 2012 que le Mali a été assassiné, le principal accusé a pris la fuite le 22 mars par le flan de la colline de Koulouba.
De même que chaque changement est caractérisé par un moment d’euphorie où se multiplient les arguments pour expliquer que l’évènement est légitime parce que la situation est différente.
Chacun des grands évènements qui jalonnent l’histoire de notre pays est ponctuée par la certitude que notre pays a un destin d’exception qui le place en dehors de la loi commune des nations. Il en découle de fait une exception historique malienne mais cette exception est tragique. Elle réside dans l’incapacité de notre pays de s’adapter aux changements.
Le destin très heurté du pays témoigne de sa capacité et celle de ses dirigeants à s’aveugler, au terme de renoncements et d’occasions perdues, il se trouve dans une situation critique.
Dans ce moment difficile et décisif le choix s’est porté sur Monsieur Cheick Modibo Diarra, le grand navigateur interplanétaire comme Premier Ministre pour recoller un pays éclaté en générations, en statuts, en communautés, en races, en territoires qui ne se voient plus d’avenir commun.
Comme disait Chateaubriand : « à toutes les époques historiques il existe un esprit- principe »
La brutalité du désenchantement est à la hauteur des illusions et des attentes entretenues de manière irresponsable avec des risques majeurs de violence et d’atteintes à l’Etat de droit.
La politique, qui est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire par la pédagogie et l’action, s’est perdue dans la communication et la démagogie. La perte de la capacité de leadership est allée de pair avec la fuite devant la politique, la vraie, celle qui consiste à se colleter avec le réel pour inventer l’avenir.
Cet homme n’a produit ni idée nouvelle ni stratégie de sortie de crise. Il a congédié le réel pour mieux s’enfermer dans l’utopie et dans les mythes, le Mali est retombé à cause du refus obsessionnel du monde réel comme aux moments les plus sombres de notre histoire.
Les psychologues distinguent cinq phases pour qu’un individu reconnaisse la réalité d’une maladie grave : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation qui permet les soins. Il en va de même pour les nations. Sous la pression de la crise et des populismes le pays oscille aujourd’hui entre le déni et la colère. Il espère dans un marchandage perdu d’avance avec la communauté internationale qui le conduit actuellement à la dépression. Il n’y a donc plus de temps à perdre il faut désormais ouvrir les yeux et accepter de dissiper les rêves et les illusions pour se colleter avec la réalité.
Au tribunal de l’histoire, il n’y a pas plus d’immunité que d’impunité pour les nations qui s’installent dans le déni, le Mali s’est enfermé dans une bulle d’illusion, qui le laisse à la merci des marchands de tout bords.
Assez fait l’autruche, assez gémi sur le sort d’une nation qui s’est ravalée en peuple de victimes. Assez d’indignations stériles et de vaticination sur un passé disparu. Assez de recherche de boucs émissaires. Il faut désormais ouvrir les yeux, mobiliser les forces, s’engager dans la bataille de l’histoire universelle en refaisant le Mali qui continue à disposer d’atouts majeurs.
Or aujourd’hui ce changement ne pourra se faire qu’avec un nouveau Premier Ministre car si ATT a assassiné le Mali, CMD l’a profané, moi j’aime le meurtre que la profanation.
Cet homme à pousser au paroxysme la préférence pour le statu quo et la méfiance pour l’innovation.
Ce qui donne une opinion désolée de cet inculte, c’est le fait de laisser le Mali dans une position de vaincus et de spectateurs, un pays qui se révèle incapable de conduire sa propre libération ne peut prétendre maîtriser son destin voilà pourquoi notre pays est marginalisé.
Comme disait Clemenceau en politique : « il faut savoir ce que l’on veut ; une fois qu’on le sait, il faut avoir le courage de le dire ; une fois qu’on l’a dit ; il faut avoir le courage de le faire » Hormis son égo démesuré, son arrogance et son imperméabilité aux conseils personne ne connait la position réelle de CMD, tantôt il veut la guerre tantôt il veut la négociation, sa position varie selon les lieux et selon ses interlocuteurs.
On ne peut pas conduire la politique d’un pays en crise de cette façon, c’est vrai il y a des moments où tout choix est un sacrifice, mais la duplicité, l’amateurisme de CMD est celui du nihilisme, du mépris pour la politique et la démocratie, ce qui explique aisément l’espace ouvert aux extrémistes et aux populistes. Dès lors que la politique n’agit plus dans le réel, le pays et le peuple subissent.
Aujourd’hui le brandissement par CMD de ses pleins pouvoirs en lignes Maginot pour se maintenir au pouvoir n’assure aucune protection contre les risques et les chocs. Il donne pour seule garantie le fait de figurer parmi les perdants d’une nouvelle donne que l’on ne peut que subir, dès lors que l’on ne se donne pas les moyens de la comprendre et d’agir sur elle.
Le Mali approche dangereusement du moment où il va devoir acquitter les comptes pour sortir de l’ambiguïté entretenue pendant trop longtemps par les différents gouvernements.
Quant à ATT au moins ce dernier a appris qu’on ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment mais CMD ne semble pas tirer les leçons de l’histoire en faisant un choix clair pour sortir le Mali et les maliens de l’incertitude. Selon Raymond Aron : « quand les hommes ne choisissent pas, les évènements choisissent pour eux ».
De toute façon il doit comprendre comme ATT que celui qui sacrifie une liberté essentielle à une sécurité aléatoire et éphémère ne mérite ni la liberté ni la sécurité.
Aux maliens et aux maliennes, pour qui l’histoire est l’arme de la connaissance mise au service de l’action, et constitue le meilleur des antidotes à la fatalité comme aux illusions, de se mobiliser pour tirer notre pays de la boue dégradante de l’humiliation, de l’occupation, de l’injustice et du désespoir, cela par la faute de certains de ses enfants.
Debout sur le champ d’honneur et de la dignité unis et déterminés nous allons triompher !

M. MARIKO BAKARY

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