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L’amenokal de Kidal, Mohamed Ag Intallah à Bamako : Les raisons d’un voyage
Publié le dimanche 12 avril 2015  |  Le Prétoire
Mohamed
© Autre presse
Mohamed Ag Intallah,candidat du RPM




Loin d’être de la villégiature, le déplacement de l’Amenokal de Kidal à Bamako, s’il n’augure pas de lendemains joyeux, prouve à suffisance, l’altruisme et l’attachement viscéral de l’homme aux valeurs de la république.
Et tout porte à croire que cette croisade entamée par le chef des Iforas donne une lueur d’espoir, pour autant que le gouvernement en fasse un sain décryptage et que soient mises en musique les foisonnantes initiatives.

L’épilogue de la crise du nord, liminaire de toutes les incantations des maliens, pourrait bien avoir une réfraction qui prendrait à contre sens l’axe du mal sanctuarisé par la coordination des mouvements de l’azawad (CMA), depuis le niet catégorique dont elle s’était fendue il y a quelques temps. Malgré les nombreux appels à la raison, la déraison semble s’installer, en tout cas, pour le moment.
Le temps de la grâce accordée par la communauté internationale afin que le tryptique : légalité ; légitimité et souveraineté soit la notion la mieux partagée au sein de la mère patrie, le Mali semble atteindre ses limites. D’où la prise d’initiative, tout azimut, enclenchée par les bonnes volontés afin que force reste au droit. Plus que salutaire, la présence dans la capitale du dépositaire du pouvoir dynastique à Kidal trouve sa justification dans le souci de mieux faire partager les préoccupations de l’heure et au-delà, scruter avec l’autorité légale, les pistes de solutions qui, contrairement à ce que l’on imagine, s’entrelassent tant elles sont nombreuses. En marge de la médiation extérieure, l’heure est venue de mettre à l’épreuve nos riches mais combien efficaces instruments traditionnels de règlements de conflits, à l’origine du vivre ensemble qu’ils ont de tout temps généré pour aboutir à l’Etat-Nation.
Le dialogue intra communautaire, pour bien en parler, à toujours été d’une efficience certaine, surtout lorsqu’il est entamée avec un esprit de compromis qui pousse les limites chaque fois que les sentiments tendent à se cristalliser ; chaque fois que le flux de l’ego manifeste une certaine ascendance sur le don de soi. C’est dans cette logique de dialogue intra communautaire, un dialogue malieno-malien que semble s’inscrire l’Amenokal de Kidal, Mohamed Ag Intallah.
Pour celui qui continue de revendiquer, sans fard, son appartenance pour un Mali de paix et d’unité retrouvée, la solution au problème du nord ne viendra que des maliens eux-mêmes sans toutefois occulter le rôle prépondérant que pourrait jouer la communauté internationale, en terme d’accompagnement. Une conviction forte qu’il entend partager avec les autorités du pays. Ce concept de dialogue intra-communautaire trouve toute sa légitimité dans le fait que ce sont ces mêmes communautés qui servent de terreaux aux groupes armés et par extension aux djihadistes à partir d’une savante instrumentalisation de l’oisiveté et de la misère ambiante.
C’est ainsi que l’on retrouve, géographiquement, des ressortissants de Kidal au sein du Mnla, du Hcua, des natifs de Gao dans les rangs du Mujao et des jeunes cardes de Tombouctou, désœuvrés, en proie au désespoir pïlulant les rangs du Maa. Tous ceux-là ont encore de la famille dans les zones sous contrôle gouvernemental.
C’est dire que ce levier du règlement à l’interne de ce conflit entre fils d’un même pays peut bien être la panacée lorsque les liens familiaux et les rapports interpersonnels sont utilisés à bon escient sans interférence extérieure.

Mais il faut s’en convaincre, le retour de la paix au Mali n’est aucunement du goût des pêcheurs en eau trouble qui y trouvent bien leur compte tant et tant qu’ils ont fini par étendre leurs habiles tentacules dans les cercles de décision.
Ce qui, naturellement, affecte ces dites décisions qui deviennent soit inopérantes soit produisant un effet boomerang. A coté de ces présumés coupables de délit d’initié, se trouve la frange la plus toxique dont les agissements sont de nature à révolter les populations sédentaires.
Il s’agit là des ressortissants des trois régions du nord résidant à Bamako en qui, les populations vivant le martyre dans le nord ne reconnaissent aucune légitimité pour parler et agir en leur nom. Or, pendant cette crise, nombreux sont les cadres qui ont longtemps coupé avec leurs racines et qui parlent et agissent à Bamako au nom des populations qu’ils n’ont plus revues depuis vingt voire trente ans. Une situation que ces populations meurtries dénoncent avec véhémence et qui reste jusqu’à preuve du contraire improductive.
A l’heure du bilan, il est impérieux que le gouvernement s’approprie toutes les initiatives, quelles qu’elles soient et de qui qu’elles viennent afin de faire rempart à l’imposture sous toutes ses formes, et ainsi faire face aux vicissitudes existentielles, objets de pensées lancinantes et de réminiscences étouffantes qui se sont emparées des maliens depuis le 17 janvier 2012, une autre date dans l’atteinte à la virginité du territoire malien.
A cet égard, le voyage à Bamako d’Amenokal, Mohamed Ag Intallah Ag Attaher dont l’aura et l’influence demeure certains, mérite un subtil décryptage pour un grand défenseur des valeurs de la république rêvant d’une région de kidal parée aux couleurs du Mali avec une population bigarée.

Amadou SANGHO
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