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Boubacar Boré , leader de Yerewolo ton » Ce n’est pas Ibk seul qui a failli, mais la société entière! »
Publié le lundi 13 avril 2015  |  Le Procès Verbal




Dans un entretien qu’il a bien voulu nous accorder, le patron de l’association Yèrèwolo Ton, Boubacar Boré, juge impossible d’appliquer l’accord d’Alger paraphé par le Mali. Il parle aussi de la gouvernance d’IBK qu’il qualifie de mauvaise. Rappelons que Boré faisait partie du front pro-putsch qui a provoqué et salué la chute du président Amadou Toumani Touré.

Pourquoi Yèrèwolo-Ton ne se prononce-t-elle presque jamais sur les questions brûlantes de l’heure ?

Tout ce qui se passe actuellement dans notre pays, en termes de mauvaise gestion des biens de l’Etat, n’est pas nouveau. Ceux qui en parlent aujourd’hui sont en retard par rapport à nous et sont eux-mêmes coupables des mêmes faits. Parler de ces problèmes au Mali, c’est perdre sa salive pour rien. Notre conviction actuelle, c’est qu’il n’y a pas eu de changement et que les choses s’aggravent: c’est aux Maliens de prendre leurs responsabilités.



Quel commentaire faites-vous de l’Accord d’Alger paraphé par notre pays ?

Il n’ya pas d’accord. Il n’y a que du boucan. Nous avons lu le contenu de ce texte; nous n’allons pas le condamner car pour nous, ce qui importe, c’est son application. Nous prions Dieu de nous prêter longue pour voir comment le document sera appliqué. Le texte-là peut nous permettre de récupérer ce que nous avons perdu: l’intégrité nationale du pays. Je demande donc aux Maliens de ne pas se focaliser sur son contenu et d’y voir un moyen de rétablir l’intégrité territoriiale et de créer un nouveau Mali.



Que vous inspire le maintien en détention du général Sanogo, dont vous avez soutenu le putsch ?

Que ce soit Sanogo ou un autre, un prisonnier doit cependant être respecté dans un Etat droit et jouir de la présomption d’innocence. Surtout Sanogo qui, le 22 mars 2012, a posé un acte patriotique, un acte nécessaire. Personne ne pourra faire oublier aux Maliens ce moment de joie. Pour ce grand acte, le grand Sanogo doit être traité de la manière la plus digne, en attendant son jugement. Nous faisons confiance à notre justice et espérons que dans cette affaire, elle rendra de bonnes décisions.



Comment jugez-vous la gestion d’IBK ?

De nos jours, les Maliens souffrent; l’on ne sent pas le moindre changement par rapport aux régimes précédents. La réalité, c’est qu’on n’a pas bougé d’un iota; rien ne se fait. La vraie question est de savoir pourquoi rien ne se fait et si nous devons accepter la situation actuelle. Dans la bouche de tous les Maliens, on entend dire qu’Ibrahim Boubacar Kéïta n’est plus en mesure de diriger le pays; mais le pays, à mon avis, ne se limite ni à la personne d’IBK, ni à son parti. Chaque Malien a le devoir de proposer ce qui est meilleur pour le Mali et d’agir en conséquence. Nous ne devons pas avoir peur d’entreprendre des actions correctives. Mais au lieu de tenter de cela, on ne voit que des gens préoccupés de gagner leur part de gâteau. Ce n’est donc pas IBK seul qui a failli, mais la société entière! Avec une société civile aliénée, des gens peu représentatifs imposés par des pouvoirs déchus et qui s’agitent dans des coalitions et plateformes diverses, le Mali ne peut rêver de bonne gouvernance. Il faut des assises nationales sur la gouvernance au Mali.



Propos recueillis par Abdoulaye Koné
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