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Traversée du désert pour les compagnies maliennes desservant l’axe Dakar-Bamako : – Les cars maliens sommés de payer 25.000 FCFA à des syndicats sénégalais après chaque départ
Publié le lundi 13 avril 2015  |  L’Indépendant




Chaque compagnie malienne contrainte de donner 8 passagers à une compagnie sénégalaise soit l'équivalent de 200.000 FCFA Le trajet Dakar-Bamako relève d'un parcours de combattant pour les compagnies maliennes si l'on s'en tient aux tracasseries auxquelles celles-ci sont soumises depuis quelques années.

transport-camionsLe cas le plus illustre est celui de la compagnie Gana transport, une pionnière dans l’exploitation du réseau routier Bamako-Dakar

Gana transport est la première compagnie qui dessert cet axe depuis 2006. Au début, elle faisait son chargement à partir de la grande mosquée de Dakar et aux alentours de la gare des chemins de fer.

Pour sortir de cette situation et disposer d’un point de stationnement fixe, elle a pu négocier une place dans le garage pompier. Toutefois, la particularité est que ce stationnement est géré par les syndicats des transporteurs sénégalais. Ces derniers ont exigé des compagnies maliennes le versement d’une somme de 25.000 FCFA en contre partie après chaque départ.

Sans le versement de ce montant, aucun départ de la gare n’est autorisé pour les cars maliens. A partir de 2007 et 2008, Gana transport a été rejointe par les compagnies de transport Benso et SONEF. Lesquelles, à la différence de la première compagnie malienne opérant à Dakar, faisaient leur chargement non loin de la grande mosquée de Dakar. A partir de 2009, le calvaire des transporteurs maliens s’est accentué lorsque les syndicats sénégalais les ont sommées de rejoindre Gana transport dans le garage pompier alors qu’il n’y a pas suffisamment de place pour abriter les trois compagnies. Ils ont demandé aux transporteurs maliens de vendre les tickets pour des compagnies maliennes et sénégalaises à partir d’un guichet unique et d’organiser le départ de Dakar à tour de rôle entre les transporteurs des deux pays. Ces dispositions qui ont été rejetées par des Maliens ont conduit à un débrayage ayant entrainé une perturbation sur cet axe.

Au point qu’une délégation ministérielle conduite en son temps par le ministre Ahmed Diane Séméga et comprenant le Directeur national des transports, la Directrice des entrepôts maliens du Sénégal et du CMTR s’est rendue à Dakar pour des négociations avec les autorités sénégalaises. Ces négociations ont abouti à la délocalisation de tous les exploitants de la ligne vers le stade Léopold Sédar Senghor en attendant la réalisation d’une nouvelle gare. Les Sénégalais ont refusé de faire le déplacement avec les Maliens. Comme si cela ne suffisait pas, courant juillet 2009, les syndicats de Dakar ont débarqué au stade pour chasser toutes les compagnies maliennes. Les syndicats de Kaolack, en désaccord avec ceux de Dakar, ont accueilli les compagnies maliennes. Mais les billets étaient vendus clandestinement à Dakar et les passagers en partance pour Bamako étaient transportés jusqu’à Kaolack où les attendaient les cars maliens. Cette situation a perduré jusqu’en 2011.

Au cours de la même année, sous l’égide des entrepôts maliens du Sénégal et du Conseil malien des transporteurs routiers, les parties malienne et sénégalaise sont parvenues à un autre accord : les départs sont organisés comme suit : deux jours pour les Maliens et un jour pour les Sénégalais, chaque compagnie malienne paye 25.000FCFA aux syndicats après chaque départ.

La partie malienne a accepté cet accord malgré quelques imperfections. Par contre, il sera violé par les syndicats du Sénégal en ce sens que les passagers boudaient les cars sénégalais jugés moins adaptés aux transports internationaux que ceux du Mali. Face à la situation, les syndicats ont imposé aux transporteurs maliens de charger, en plus des leurs, les cars sénégalais. Obligeant ainsi chaque compagnie malienne à donner huit passagers soit l’équivalent de 200.000FCFA après chaque départ sénégalais.

Le Directeur national des transports, Malick Kassé, que nous avons joint au téléphone a indiqué que des démarches sont en cours entre les ministres des transports des deux pays afin d’aplanir la question. Il a ajouté que plusieurs accords seront très prochainement signés entre les deux pays visant à la décrispation de la situation. Par ailleurs, il nous a fait remarquer que le Sénégal n’a pas la même expérience que le Mali en matière de transport. Aussi, les points de stationnement au Sénégal ne sont pas individuels, ils sont attribués par les autorités et peuvent abriter à la fois plusieurs compagnies.

En attendant, le gérant de Gana transport a fait quelques propositions pour rendre l’axe Dakar-Bamako plus attractif. Il s’agit, entre autres, d’une zone de chargement pour le Mali à l’instar des entrepôts, une redevance globale annuelle incluant les taxes et frais, le payement pour chaque compagnie de ses redevances à l’Etat malien afin de conserver sa place, que chaque compagnie dispose de sa place( à titre individuel), que les transporteurs maliens aient la possibilité de prendre ou de faire descendre des clients sur le territoire sénégalais suivant l’axe Dakar-Bamako. Nous y reviendrons

ABDOULAYE DIARRA
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