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Cacophonie autour du paraphe de « l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » par la Coordination des Mouvements de l’Azawad : signera ou signera pas ?
Publié le mercredi 15 avril 2015  |  L’Informateur
Pourparlers
© Autre presse par DR
Pourparlers d`Alger




Après huit mois de négociation entre le Mali et les mouvements armés en Algérie, un document dit « l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali » a été présenté à toutes les parties pour être paraphé. Ce qui a été fait par le gouvernement malien et les mouvements dits de la plate forme le 1er mars 2015.
Quant à la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA), elle a demandé un délai supplémentaire pour consulter sa base. Après plus d’un mois d’attente, la médiation algérienne a informé le gouvernement malien qu’à la date du 15 avril 2015, la CMA paraphera ledit document. C’était le soulagement général à Bamako.
Le 1er Ministre Modibo Keïta a réuni dans la salle de conférence de la primature le jeudi 9 avril 2015 les représentants de la classe politique et de la société civile pour les informer de la décision de la CMA de parapher « l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ». Il a profité de cette occasion pour souligner que le document paraphé par le gouvernement et certains mouvements le 1er mars est un bon compromis pour aller à la paix et que la CMA a accepté de parapher le document le 15 avril prochain.
Le lendemain, le Mali entier était stupéfait d’entendre dans un communiqué signé de Mossa Ag Attaher de la cellule de communication de la CMA depuis Nouakchott et daté du 10 avril 2015 de la position de la CMA de « ne pas pouvoir parapher l'accord en son état actuel et au temps indiqué ….. sans la prise en compte des amendements qu'elle a remis à la médiation le 17 mars dernier à Kidal ».
La question que l’on est en droit de se poser est de savoir si la médiation algérienne a eu à vérifier la source de son information ? Si oui alors de qui est-ce que la CMA se moque-t-elle ?
Pourtant c’est le porte-parole de la CMA, Mohamed Ousmane Ag Mohamedoune qui a confié à nos confrères de Studio Tamani que son mouvement a décidé de parapher l'accord d'Alger le 15 Avril prochain comme annoncé aux autorités maliennes par la médiation algérienne.
Mieux encore, le HCUA s’est déclaré favorable à la signature de l’accord et selon son porte-parole Mohamed Ag Aharaib, la CMA n’a jamais remis en cause l’accord. “Nous n’avons pas rejeté cet accord. Et il n’est pas question pour nous de le rejeter”. Alors pourquoi le MNLA se montre-il si intransigeant? Ces déclarations pour le moins contradictoires confirment les dissensions qui existent dans le rang des séparatistes. Va-t-on assister à l’éclatement de la CMA, en tout cas c’est le moins qu’on puisse lui souhaiter.
Selon des observateurs bien informés, le MAA, une autre composante de la CMA, a l’intention de parapher l’accord d’Alger et même certains cadres du MNLA sont entrain de négocier leur retour au sein de la mère-patrie. A tout cela il faut savoir que les populations de Gao, de Tombouctou, de Ménaka sont hostiles à ces irrédentistes du MNLA qui déclare pourtant se battre en leur nom.
Pour notre part, nous demandons à l’ONU d’accentuer la pression sur eux pour qu’ils paraphent afin que nous fassions face à l’essentiel, la lutte pour le développement. Au moment où les grandes nations cherchent à se regrouper, nous, nous cherchons à nous séparer. Ne dit-on pas que « celui qui est à dos d’éléphant n’a rien à craindre de la rosée » ?
Le MNLA n’a rien à craindre car ses commanditaires sont tapis dans l’ombre, sinon comment comprendre qu’une minorité parmi une minorité puisse prendre en otage un processus de paix validé par le monde entier ?
Une chose est sûre, personne ne fera la paix à la place de nous les maliens. Equipons notre armée nationale tout en tendant la main à nos frères car nous ne pourrons pas négocier indéfiniment. A notre cher président IBK, retrouvez-vous autour d’une table, vous les anciens présidents pour qu’ensemble, vous dégagiez une stratégie de sortie de crise. Chacun de vous à eu à faire face à ces rébellions récurrentes et vous avez tous une part de responsabilité là-dedans. La politique, c’est aussi se pardonner pour l’intérêt national.

Mr Séran SACKO
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