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Iyad Ag Ghali : le plus grand obstacle au chemin qui mène vers la paix ?
Publié le mardi 21 avril 2015  |  Le Flambeau
Iyad
© Autre presse
Iyad Ag Ghali




Le refus de la CMA de parapher le projet d’accord soumis par la médiation, depuis le 1er mars dernier, reste le sujet qui domine le plus l’actualité au Mali. Le paraphe avait été annoncé pour une première fois après la restitution dudit document à Kidal, ensuite le 18 avril dernier suite aux multiples pressions exercées par la communauté internationale sur les membres de la CMA, et enfin le samedi dernier après la manifestation de la CMA, elle-même, d’acter le projet d’accord. Hélas, le processus reste toujours bloquer et pris en otage par une minorité. La raison évoquée par la CMA pour justifier son refus de parapher le document est sa désapprobation de certaines dispositions du document. Un document auquel elle a contribué dans la rédaction et qu’elle était sensée tout simplement partagée avec sa prétendue base avant signature.
Malgré les pressions, le niet de la CMA…
Malgré les multiples pressions de part et d’autre, la CMA est restée sur sa position. Plusieurs raisons, des plus spéculatives au moins plausibles, ont été évoquées face à ce niet des mouvements armés de parapher le document. La raison la plus objective aujourd’hui reste l’équation Iyad Ag Ghali.
Tous les pays accusés à tort ou à raison de soutenir les groupes armés, notamment la France, la Mauritanie et l’Algérie, se sont rangés du côté de Bamako. Les Nations unies, l’union européenne, l’union africaine et la Cedeao se sont toutes prononcées en faveur du paraphe du projet d’accord, tout en faisant preuve d’une fermeté sans précédents à l’endroit des récalcitrants de la CMA. Des sanctions ont été brandies, des pressions exercées et toutes les garanties accordées. Qu’à cela ne tienne, toujours par de paraphe.
Autant de situations qui prouvent à suffisance que le vrai problème n’est pas la CMA, mais plutôt les vrais maitres des lieux : notamment Iyad dont la suprématie sur la zone fait l’unanimité auprès de tous les observateurs nantis de la situation politico-sécuritaire au Mali et des chefs militaires qui, dans leur majorité, restent sous son contrôle et son autorité. Autrement dit, Iyad reste le plus grand obstacle au processus de paix et de réconciliation en cours. Et aucune issue favorable n’est possible sans la résolution de cette équation.
Les fondements de cette conviction…
Les plus fins observateurs de la situation sociale, économique, culturelle, politique et sécuritaire dans la région de Kidal estiment, en tout cas dans leur majorité, qu’Iyad Ag Ghali reste le personnage le plus puissant et influent dans la zone. Sa présence dans la région, ces dernières semaines, a été signalée à maintes reprises. Il aurait, selon plusieurs sources, juré de faire la peau à tous ceux qui tenteront de signer le document contre sa volonté.
Cette suprématie d’Iyad Ag Ghali trouve une explication rationnelle dans les récentes propositions de l’actuel amenokal de Kidal, à savoir la levée des poursuites judiciaires contre lui et l’application de la charia dans la région de Kidal pour la résolution du conflit. Un véritable plaidoyer d’Intalla en faveur de l’homme et qui attire notre attention sur trois réalités fondamentales :
1°) aucune paix n’est envisageable sans la prise en compte du facteur Iyad ;
2°) l’homme exerce une influence incontestable sur la CMA ; 3°) il ne se reconnait aucunement dans le projet d’accord soumis par la médiation. Ce dernier, dans une certaine mesure, représente une menace pour sa personne.
Les alternatives au processus de paix…
Une succincte analyse du statu quo qui prévaut actuellement nous permet de tirer deux évidences. La première : pour une paix durable au Mali, il faudra d’abord résoudre le problème Iyad Ag Ghali. C'est-à-dire, le mettre hors d’état de nuire. L’on aura beau signer un accord de paix et de réconciliation, sa pression planera comme une épée de Damoclès sur les mouvements armés qui ne sont rien d’autres que des instruments à sa disposition.
La deuxième : à défaut de le neutraliser définitivement, il faudra le ménager. En d’autres termes, négocier avec lui, lui faire des concessions et le rassurer quant aux poursuites judiciaires à son encontre. Quitte à le faire officieusement. Les propos récents de l’actuel AMENOKAL de Kidal à son sujet sont on ne peut plus clairs. Il fait carrément un plaidoyer en faveur de l’homme et des ses idéaux.
Sans compter la réalité du terrain, qui fait état d’une très grande influence d’Iyad et de son implantation stratégique à tous les niveaux de la vie sociale, économique et politique de la région. Il va sans dire que cette deuxième option est en porte-à-faux avec de nombreuses résolutions à l’encontre de l’homme. Des deux alternatives, il convient de retenir que la paix au Mali ne sera possible qu’avec (2ème option) ou sans (1ère option) Iyad Ag Ghali.
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