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Donc nous n’avions pas une armée !
Publié le lundi 26 novembre 2012  |  Autre presse


Cérémonie
© aBamako.com par as
Cérémonie de prise d`armes a la Place des Armées du 34eme régiment du Génie Militaire sous la présidence du ministre de la Sécurité Intérieure et de la Protection Civile le Général Tiefing Konate.
Celebration du 52 ème Anniversaire de l`Independance du Mali le 22 Septembre 2012,


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Je ne savais pas, je suis probablement le seul qui n’était pas au courant. Je connais la base militaire de Kati ; il y a là-bas beaucoup d’hommes en uniforme, beaucoup de véhicules, des blindés, des armes de toutes sortes, je ne saurais les énumérer dû à mon ignorance des armements. Je connais le Camp Ahmadou Sekou de Ségou. Il y a aussi beaucoup d’hommes en uniforme dans ce camp. Je connais le camp de Bafo entre Ségou et Markala, le camp de Tombouctou, la base de Tessalit pour ne citer que quelques-uns. Nous avons des Commandants, des Colonels et des Généraux à ne pas en connaitre le nombre. Il y a plus d’officiers que d’hommes de rang. Qui n’a pas de qualification, peut aller dans les forces de l’ordre et de sécurité. Qui a un diplôme et ne trouve pas autre chose à faire, il peut aller à la police, la gendarmerie, la garde nationale etc. Qui est ancien rebelle et ne veut pas se départir de sa Kalashnikov ? Il peut intégrer les services de sécurité. Il y a des hommes en uniformes, des bataillons, des régiments même de commando parachutistes ! Mais lorsque l’ennemi découvrit son front, quelques braves se mirent debout, combattirent et donnèrent leur sang pour le Mali. C’était à Aguelhoc. L’ennemi se trouva renforcé, ragaillardi et il avança, implacablement. Il encercla Tessalit, assiégea les hommes en uniforme qui ne purent le repousser. A la fin, le Chef donna l’ordre d’évacuer Tessalit pour des raisons stratégiques. L’ennemi se retrouva plus gonflé, encouragé comme un athlète sur le point de remporter une course; il continua.
Non contents, d’autres hommes en uniforme prirent les armes, mais cette fois, pour se débarrasser du Chef Suprême qui ne tarda pas à faire des séries de replis stratégiques dans son palais, allant de chambre en chambre mais pour fuir finalement car il n’a y avait plus de chambre sécurisée. Du coup, ceux qui ont déjà senti l’arrivée des enturbannés sécularistes ou Islamistes ont simplement détalé et abandonné armes et bagages, villes et villages, casernes et postes de commandement. Du coup le General a eu sa crise de Lombalgie, le Colonel sa crise de Diabète, le Commandant n’avait plus d’armes et le Lieutenant n’avait plus d’ordre et le Caporal plus de sifflet pour réveiller les troupes. Désormais, Kati et Bamako demandent que l’armée soit formée, nourrie et équipée ; les colonels et les généraux se sont fait écho. Moi j’étais tellement naïf que j’ai cru qu’une armée signifiait «des troupes prêtes à aller au combat et formées à intervenir dans les conditions géographiques du territoire national ». Ah, que j’étais naïf !!! Et pourtant, c’est une armée qui a été fondée en 1961 mais en 2012 on s’est rendu compte qu’elle n’existait pas ! Donc tout ce temps elle n’était pas formée, elle était affamée et n’avait que des lance-pierre !!! Eh ! Yako ! Je ne savais pas qu’on pouvait avoir 50 généraux et autant de Colonels sans avoir une armée. Je ne savais rien de tout cela. Peut-être que le Mali même n’existe pas ! Peut- être que moi-même je n’existe pas ! Je dois me pincer pour me rassurer de ma propre existence ; ou plutôt crier très fort ma peine pour signifier aux autres que j’existe réellement. Mais la communauté internationale dans sa magnanimité et son humanisme sans limites, va aider les Maliens. Elle va former l’armée, disons, elle va créer l’armée malienne car il n’en existe pas apparemment ; elle va former les hommes et les femmes, les nourrir en utilisant beaucoup de viande et de mult-ivitamines, elle va les équiper sans oublier de leur transmettre le courage de combattre et la discipline dans l’action à travers un sérum spécial qui sera inoculé à tous les porteurs d’uniformes pour en faire des soldats. Ça risque d’être long deh ! Eh ! Vraiment, je vais demander à AQmi, MUJAO et à Ansar eddine de ne pas dépasser Douentza, de couper moins de mains, d’emprisonner moins de femmes et de fouetter moins les demi-musulmans qui vivent toujours au Nord. Je vais leur dire de ne pas acheter plus d’armes qu’ils n’en n’ont en ce moment ; de ne plus épouser des belles Sonrhaï, de ne plus recruter les jeunes désœuvrés. Je leur dirais de ne plus vendre de la drogue pour s’enrichir. Ils devront juste rester à leur niveau actuel. Ainsi, quand l’armée malienne sera prête, on va les informer officiellement et ainsi on reprendra les hostilités. Corps à corps ! Les bandits du Nord sauront de quoi sont capables les petits enfants de Soundiata, Amadou Sekou, Ambodedio, Tiramakan, Babemba, Askia Mohamed, Kele Monzon -après avoir mangé…un peu plus.

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