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Négocier, mais pas dans l’exclusion
Publié le lundi 26 novembre 2012  |  Autre presse


Réunion
© aBamako.com par as
Réunion Extraordinaire du Comite des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO
13/08/2012. Bamako. EMP


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Le dialogue est proclamé comme la meilleure approche pour juguler la crise au Mali. La CEDEAO, l’UA, l’ONU et aussi des Maliens encouragent le gouvernement du Mali à trouver une solution politique à la crise en dialoguant notamment avec le MNLA et Ansar Eddine. Ce dernier groupe, est encouragé à se séparer de ses frères islamistes du MUJAO et d’AQMI. Le MUJAO a été fondé par un Mauritanien mais compte plusieurs nationalités dans ses rangs. AQMI est originaire d’Algérie ; ses dirigeants ont trouvé au Nord du Mali la base arrière sécurisée qui leur manquait désormais en Algérie. Tous ceux qui en appellent au dialogue et à la négociation excluent le MUJAO et AQMI comme un peu la peste, comme le Hamas est exclu par les Européens et les Américains. C’est là où se trouve la difficulté car exclure le MUJAO qui contrôle Gao et AQMI qui contrôle plus ou moins Tombouctou c’est vouloir résoudre une équation en enlevant un de ses éléments. Je ne suis pas doué en mathématiques mais il me semble que cela revient à apporter une demi-solution et faire le terrain pour un embourbement du genre Afghan. A mon avis, la seule différence entre le MNLA et le MUJAO réside dans l’application de la Charia. Si le MUJAO ne veut pas une partition du pays, il ne facilite pas non plus le retour de l’administration nationale et le respect de la Constitution du 25 février 1992. Faire table-rase des acquis démocratiques et vouloir imposer un islam fondamentaliste comme un peu créer un autre Mali est aussi dévastateur que vouloir créer un nouveau pays. Le MNLA ne renonce à ses velléités séparatistes que par ce qu’il est défait militairement et qu’il n’a plus le soutien international promis et/ou espère. Ansar Eddine ne veut dialoguer que parce que son mentor l’Algérie le lui impose. D’ailleurs l’Algérie s’emploie à « blanchir » Ansar Eddine, à le rendre présentable et fréquentable. Le bon Médiateur de la CEDEAO travaille aussi dans ce sens.

Si le Mali ne peut vaincre les envahisseurs militairement, alors le Mali se doit de négocier avec tous et ne pas faire une distinction qui se révèlera contreproductive. L’Algérie est bien plus puissante militairement, elle a été bien plus sérieuse dans la gestion de sas sécurité lors de la décennie passée. Le Mali est bien plus comme dans une phase d’apprentissage mais il ne devrait pas se laisser en imposer par l’Algérie et se faire dicter la liste des groupes auquel il doit parler. AQMI, MUJAO, MNLA et Ansar Eddine tous devront être invités autour de la table. Tous devront être invités au dialogue sauf bien évidemment ceux qui refusent de venir à la table. Si la communauté internationale ne veut pas parler au MUJAO, le Mali devra parler avec le groupe, le Mali devra parler avec AQMI si jamais on pouvait trouver un interlocuteur. Apres tout c’est le Mali qui souffre, les autres nous aident par solidarité et souvent par crainte que le mal ne traverse les frontières et les atteignent.
En limitant le dialogue au MNLA et à Ansar Eddine le Mali court le risque de se voir imposer par la force des choses des solutions qui ne prennent en compte que les intérêts des dirigeants du MNLA et d’Iyad Ag Ghali et par ricochet ceux de l’Algérie. Ce pays a été le « négociant » de tous les accords signés jusque-là avec les rebellions Touarègues. Le problème d’AQMI et du MUJAO restera entier. Il faut donc une approche intégrale. Apres tout, le MUJAO est une importation du MNLA et d’Ansar Eddine. Le groupe a aidé dans la « conquête » du Nord.
Peut-être qu’en isolant « les terroristes » on crée les conditions de leur défaite militaire. Sans prétendre être un expert militaire, je peux affirmer que ce n’est jamais gagner à l’avance. Nous avons été habitués depuis 1992 à la demi-mesure et les conséquences sont aujourd’hui dévastatrices ; une autre solution à la demi-mesure nous entrainera dans un long cycle d’attaques terroristes et de ripostes militaires et tous les projets de développement du Nord seront certainement rangés dans les armoires. Aucun investisseur n’ira au Nord avec la menace des enlèvements et des attentats meurtriers. On pourra dire adieu au barrage de Taoussa et à tout le potentiel agricole.

Il est donc indispensable que toutes les parties prenantes au Nord du Mali soient réunies autour de la table : MNLA, Ansar Eddine, MUJAO, Ghanda Izo, Milices Arabes, représentants des Communautés Sonrhaï, Arabes, Touarègues, Bella, Peul etc. Tous devront faire partie de la solution ou des solutions, tous devront s’approprier le futur accord de paix. Ainsi on fera l’économie d’une guerre qui ne semble plus faire l’unanimité au sein de la communauté des experts en sécurité.

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