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Edito : Un autre Modibo Kéita !
Publié le mardi 21 avril 2015  |  Le Tjikan
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Une certaine conscience religieuse de chez nous propage l’idée selon laquelle, les ancêtres des Modibo, à savoir ‘’Dily Modibo’’ aurait fait la bénédiction afin que tous ses homonymes réussissent sur cette terre. La concrétisation de ce vœu pour de nombreux Maliens aura été le fait que le premier président du Mali a été Modibo Kéita.
Depuis lors, de nombreux Modibo se sont succédé à de hautes fonctions, dont la primature. Une institution républicaine qui a été gérée par trois Modibo et reste de nos jours entre les mains d’un Modibo pour la deuxième fois. Au-delà de cette réalité à la quelle on n’est pas obligé de croire, force est d’admettre que celui qui gère actuellement la Cité administrative a bien des traits caractéristiques similaires avec ceux du premier président de la République du Mali. Moins la carrure politique et la voix, il incarne l’homme fort de l’indépendance, en nom et prénom, mais aussi dans l’attachement à la cause du Mali.
Le 08 Janvier de cette année, son prédécesseur Moussa Mara, dans un ton déteint de toute complaisance a salué sa grande expérience, son sens de l’Etat et sa disponibilité à conduire la haute mission dont il a été investi par le Président de la République. Naturellement, on pouvait mettre cette déclaration dans le canevas des propos diplomatiques qui sont usuels lors des cérémonies de ce genre entre le partant et le nouveau venu. Sauf que pour cette occasion, celui dont il s’agit, jouissait d’une grande estime pour son parcours, mais surtout au regard des valeurs qui fondent sa personnalité. Il reste l’un des anciens cadres du régime défunt de Moussa Traoré (pour avoir été ministre à plusieurs reprises) dont la maison n’a pas été saccagée durant les événements de Mars 1991 par les ‘’fous’’ de la démocratie. Ni sa réputation par des oiseaux de mauvais augure.
A la surprise générale, au moment ou des ‘’aveuglés’’ de la révolution de Mars 1991 déliraient sur le fait qu’aucun cadre de l’UDPM n’avait sa place dans la haute sphère du Mali nouveau, c’est à lui que le président Alpha Oumar Konaré fera appel pour sauver les meubles au moment où, dans la ruche, il ne restait plus que des frelons.
Par la suite, l’homme, malgré son caractère effacé, jamais présent dans le lot des ‘’chercheurs de place’’ sera nommé président des Etats généraux de la lutte contre la corruption sous ATT.
Quand le ‘’Mandé Massa’’ est venu au pouvoir, à point nommé, sa carrure répondait au rôle du Haut représentant du Chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter Maliens. Alors qu’en réalité, peu d’observateurs pensaient à lui, il arriva dans cette mission à poser les balises d’un cadre de dialogue menant à un accord sous la médiation algérienne. Ce qui reste d’ailleurs d’actualité, car le 15 Mai prochain, la signature de l’accord est attendue.
Tout cela pour dire, sans fanfaronnades, que ce Modibo Kéita (deuxième version) est par la force des choses, l’un des grands baobabs toujours restés debout près du gros village Mali.
D’ailleurs on avait estimé que sa fonction ‘’primatoriale’’ se fera dans l’ambulance. Mais après 100 jours de dur labeur, il reste toujours droit dans ses bottes, tient le discours qui sied, qui berce les cœurs et raisonne les esprits. Même ceux des plus malveillants.
Vendredi dernier à l’Assemblée Nationale, après le tintamarre des députés et leurs interpellés ministres de la Sécurité et de la Défense, il est venu mettre les choses dans leur vrai contexte. Pour lui, quand on ne reconnait aucun mérite chez quelqu’un, on ne pourra rien tirer de positif dans ses actions.
Et pourquoi des vampires veulent ébranler la légitimité politique de ce patriarche ?
La réponse est simple, dans leurs manigances politico-politiciennes, nos petits chefs s’en plaisent dans la destitution des personnalités publiques, mêmes les plus respectueuses. Les enjeux de l’heure ne sont jamais leur préoccupation, et leur résolution, une guigne pour leur carrière.


Moustapha Diawara
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