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Signature programmée du 15 mai avec ou sans la CMA à Bamako : Le piège de la partition de fait du Mali !
Publié le mercredi 22 avril 2015  |  Lerepublicainmali
Abdoulaye
© aBamako.com par mouhamar
Abdoulaye Diop échange avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité
Bamako, le 15 Août 2014. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, SEM. Abdoulaye Diop a échangé ce vendredi, avec les ambassadeurs des pays membres du conseil de sécurité, sur le processus de négociation d`Alger et le Crash du vol d`Air Algérie au Mali.




Après avoir essuyé toute sorte d’humiliations de la part de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), le régime IBK semble, aujourd’hui, comprendre la lassitude et la déception des Maliens qui le voyaient venir, le 4 septembre 2013, en « sauveur ». A tort, car le temps est meilleur juge. Trimbalé par les groupes armés, forcé à déclarer un cessez-le-feu unilatéral le 21 mai, et obligé de courir sans répit, depuis son éveil brutal, entre Bamako et Alger, le Président Ibrahim Boubacar Kéïta semble, enfin, lancer son dernier baroud d’honneur avec l’annonce de la signature du projet d’accord le 15 mai 2015 à Bamako avec ou sans le CMA. En s’engageant dans cette posture hasardeuse et aventureuse, le Président IBK affiche clairement non seulement son dépassement par la situation, mais se lance aussi dans un projet de séparation de fait du Mali.
Qui pouvait croire que le Mali sous le Président Ibrahim Boubacar Kéïta allait accepter de négocier avec les groupes armés, à fortiori, être obligé de s’engager dans la signature unilatérale d’un projet d’accord ? Personne. La confirmation officielle de cette annonce le lundi 20 avril 2015, à l’occasion de la conférence de presse organisée par le chef de la délégation gouvernementale dans les pourparlers inter-Maliens d’Alger, a été traumatisante. Comment le régime IBK est-il tombé si bas ? Une chose est certaine, c’est un aveu de son impuissance face à la nébuleuse question de la crise sécuritaire du nord. Mais pire, les conférenciers en annonçant la nouvelle ont touché le comble du ridicule, car comment peut-on parler « d’accord », alors que la partie belligérante qui est la CMA, est en désaccord ? « L’accord sera signé le 15 mai prochain à Bamako en présence de la médiation et de la communauté internationale, avec ou sans la Coordination des mouvements de l’Azawad. La Cma n’empêchera pas la signature de cet accord », se glorifiait le ministre Abdoulaye Diop.
De qui se moque-t-on ? Les Maliens sont-ils pris pour des dindons de la farce ? Il n’y a pas de doute que les Maliens en ont assez de leur faire l’injure d’avaler à chaque fois la couleuvre, notamment en faisant croire que ce machin est un « accord », alors que signé de façon unilatérale, il restera un projet d’accord.
Le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad (la principale partie belligérante dans la crise) de parapher le projet d’accord écarte, aujourd’hui, toute idée d’accord et de même de projet d’accord pour qualifier ce qui s’est passé le dimanche 1er mars 2015 à Alger entre le gouvernement et les groupes armés de la Plateforme. Du moins, l’on ne peut aucunement parler d’accord que lorsque la volonté des groupes armés de la coordination sera exprimée, de façon claire et incontestable, par une signature du document. Alors question : à quoi joue le régime IBK ? Après les couleuvres avalées à Kidal le 17 mars où toute la médiation internationale s’était donnée rendez-vous, les couleuvres du 15 avril, on fonce tout bonnement au mur du 15 mai. La coupe parait pleine, et le président IBK doit s’en rendre compte avant qu’il ne soit trop tard.
Faut-il signer le désaccord le 15 mai prochain ? A quoi sert une signature unilatérale ? L’accord est un contrat entre deux ou plusieurs parties, mais jamais un truc unilatéral. Alors on aura tout vu sous le président IBK. Peut-on nous donner une référence dans l’histoire où il y a eu un accord unilatéral ?
La signature d’un « engagement unilatéral » du gouvernement en lieu et place d’un accord en bonne et due forme peut-il être un garant du retour définitif de la paix ? Rien n’est moins sûr. Cette signature annoncée ne traduit-elle pas la lassitude de la médiation internationale, qui n’en pourrait plus et qui chercherait une porte de sortie semblablement honorable. Les Maliens désabusés se sont largement exprimés, des partis politiques aux associations et organisations de la société civile. Pour ces acteurs, la signature de cet accord rime avec un renoncement aux trois régions du nord.
Youssouf Z KEITA
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