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Dans la perspective de la mise en œuvre de l’accord de paix : Le Coren se dresse en sentinelle
Publié le lundi 27 avril 2015  |  Le Prétoire
Malick
© Autre presse par DR
Malick Alhousseni, président du COREN




Au cours de sa conférence des cadres, tenue hier dimanche, au Centre international de Conférence de Bamako, le Collectif des ressortissants du Nord (Coren) a exprimé sa volonté d’accompagner les pouvoirs publics dans l’application de l’Accord de paix dont la signature est prévue le 15 mai prochain, à Bamako. D’où l’idée de la mise en place d’une cellule de veille stratégique et de communication.

En se réunissant dans la salle Djéli Baba Sissoko ce 26 avril 2015, les cadres, leaders et notables des régions de Gao, Tombouctou, Kidal et de Mopti n’entendaient pas revenir sur les péripéties de l’Accord de paix et de réconciliation nationale au Mali, issu du processus d’Alger en mars dernier. Il s’agissait plutôt pour le Collectif d’informer ces cadres sur l’actualisation de son programme de travail, mais aussi de l’idée de la mise en place d’une cellule de veille stratégique de communication. Mais, il était surtout question de les inciter à se tenir éveillés par rapport aux dérives potentielles qui peuvent venir de la signature de l’accord de paix, pour reprendre les propos de l’ancien ministre Adama Samassékou. C’est donc à juste raison que la crème des leaders et cadres des quatre régions avaient pris part à cette rencontre présidée par l’ex-Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, président d’honneur du Coren. Il s’agit notamment des ex-Premiers ministres Mohamed Ahmed Ag Hamani, Younoussi Touré et Sidibé Mariam Kaïdama Cissé, le Pr Ali Nouhoum Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale, Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara, président du Haut conseil des collectivités, Malick Alhousseyni Maïga, président du Coren, les ministres Harouna Cissé, Bocar Moussa Diarra, Abdoulaye Ahmadou Diallo et Ascofaré Oulematou Tamboura. Etaient également présents, Me Harouna Toureh, porte-parole de la Plateforme des mouvements d’autodéfense, El Hadj Baba Haïdara, initiateur de l’«Initiative patriotique pour le Mali» et Mahmoud Ould El Oumrani, notable arabe et proche du MAA loyaliste et Sadou Yattara, Maire de Gao, entre autres.

C’est devant cette assemblée arc-en-ciel que le président d’honneur du Coren en a appelé à la mobilisation de tous les fils du Mali en vue de la réconciliation et la cohésion nationale. Ce, pour éviter à notre pays, dit-il, le spectre d’implosion sociale qui pourrait résulter d’une mauvaise interprétation ou de la mise en œuvre défaillante de l’accord de paix qui sera signé dans quelques semaines dans la capitale malienne. «Le devoir de génération nous interpelle, nous qui avions la responsabilité de réfléchir, de proposer et d’agir aujourd’hui, pour baliser le chemin d’un futur pacifié…», a appelé Ousmane Issoufi. Dans la perspective de la signature de l’Accord, le Premier ministre Maïga a attiré l’attention des siens à rester vigilants et proactifs «pour accompagner les pouvoirs publics dans le choix éclairé, l’élaboration et la mise en œuvre des réformes à opérer aux niveaux institutionnel, sécuritaire, administratif et économique… ». Après qu’il eut souligné l’importance du rôle du Coren dans l’émergence d’un terreau propice à la bonne gouvernance, l’orateur a félicité El Hadj Baba Haïdara dit Sandi pour son initiative qui a contribué à la tenue de la rencontre du jour.

Pour sa part, Malick Alhousseyni Maïga a, encore une fois, déploré ce qu’il a appelé les tentatives de musellement et de mise à l’écart de son Collectif du processus d’Alger. Et le président du Coren d’égrainer un chapelet d’actions menées par le Collectif dans le cadre non seulement de la solidarité nationale, mais aussi du combat pour un Mali Un et Indivisible. Par ailleurs, il en a appelé à une prise de conscience nationale «sur les risques presque évidents d’une partition pernicieuse de notre pays aujourd’hui plus qu’en 2012»., avant de tirer la sonnette d’alarme sur les menaces «d’une transformation de l’insécurité en vendetta pouvant déboucher sur une généralisation du conflit». A sa suite Mohamed Ahmed Ag Hamani a insisté sur le caractère arc-en-ciel de la nation malienne et souligné toute de l’implication de la société civile dans la mise de l’œuvre de l’accord qui, dit-il, pose déjà problème. Toutefois, l’ancien Premier ministre a tenu à rappeler que le problème n’est pas l’apanage des seules régions du Nord, mais il est plutôt d’ordre national. De son côté, El Mahmoud El Oumrani a estimé que l’acharnement contre certaines idées, telle que celle relative à la notion de l’Azawad ne devrait plus prospérer à partir du moment où nous avons un accord que nous devons exécuter de bonne foi. «Chacun a le droit de dormir dans son lit avec ses rêves, mais le matin il doit venir avec la réalité de l’accord», a-t-il martelé. Il a par ailleurs conseillé que les prochaines institutions du Mali ainsi que le vivre-ensemble se basent sur trois choses: le pardon, la concertation et la solidarité. En tout état de cause, le notable arabe se dit convaincu d’une chose. C’est qu’il a été difficile de parvenir à un accord et il sera encore plus difficile de le mettre en œuvre.

Au terme de la rencontre, la conférence a rejeté toute idée d’appeler le Nord sous le vocable de l’Azawad; proposer la mise en place d’un mécanisme de suivi de développement des régions du Nord; lancer un appel aux groupes armés réticents à signer l’accord de paix et à prendre part, de façon loyale à sa mise en œuvre. Aussi, a-t-elle adressé ses remerciements aux groupes d’autodéfenses et réaffirmé son attachement au caractère indivisible, laïc et républicain du Mali.

Bakary SOGODOGO
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