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Le Mali du droit d’user et d’abuser : Après l’ancien député de Mopti Sidi Diarra, son fils aîné incarcéré
Publié le lundi 27 avril 2015  |  Le témoin du nord




Il n’aura guère suffi de l’arrêter sans raison évidente et de confisquer le document de voyage de son hôte omanais. Il fallait aussi lui infliger l’humiliation de partager la même geôle avec son fils aîné. Mohamed Al Moustapha Diarra a passé hier soir sa septième nuitée à la Maison centrale d’arrêt où, il est gardé pour outrage à un magistrat.

Sidi Diarra, ex député
Sidi Diarra, ex député (photo archives)
Etudiant, âgé de 23 ans à peine, le fils aîné de l’ancien député de Mopti n’a pu supporter ce qu’il a perçu comme une flagrante injustice à l’endroit de son père poursuivi pour tentative d’escroquerie et détention de faux billets de banque, par le parquet de la Commune VI. Il y a une semaine, jour pour jour, le célèbre détenu s’y rendait pour le délibéré de sa demande de mise en liberté, avec l’espoir et la quasi-certitude d’avoir raison sur la légèreté des motifs de sa poursuite.

C’était sans compter avec l’extrême obligeance du tribunal et la douteuse harmonie qu’elle semble vouloir entretenir avec les hautes autorités policières du pays, les services de renseignement en occurrence. En dépit donc d’avoir fait le constat d’une absence de plaignant dans le dossier, d’une insuffisance tout aussi alarmante de preuves matérielles en appui au chef d’inculpation, les juges de la Commune VI ont décidé d’opposer à la requête des avocats un rejet plutôt assimilable à une déclaration d’incompétence. La demande de mise en liberté est du coup reléguée à la Cour d’appel où, les avocats de Sidi Diarra ont systématiquement introduit un recours, selon les sources du journal Le Témoin.

En attendant, ils vont devoir affronter avec autant de labeur les relents d’une certaine escalade familiale de l’affaire. C’est aujourd’hui, en effet, que le même tribunal se prononcera sur le cas du fils aîné de l’ancien député incarcéré depuis lundi dernier, dans la foulée du rejet de la requête de mise en liberté de son père. Visiblement excédé, autant par le rejet que par la faiblesse des arguments évoqués, Mohamed Al Moustapha n’a pu se retenir d’extérioriser bruyamment sa colère contre la magistrature au sortir de l’audience. Ses vociférations ont été aussitôt rapportées par des gardiens aux magistrats et lui ont coûté d’être arrêté et jugé hic et nunc dans le cadre d’une audience spéciale. Et ce ne sont, ni le plaidoyer ni les supplications du bâtonnier, Me Kassoum Tapo, qui pouvaient dissuader le juge de renvoyer la sentence en délibéré, dans l’intention évidente d’infliger au fils Diarra une détention préventive d’une semaine pour outrage à un magistrat.

Le prévenu a ainsi partagé la même geôle que son père, qui comptait déjà trois semaines de navettes entre la Maison centrale d’arrêt et la cardiologie de l’Hôpital Mère-Enfant du Luxembourg, à cause de son état de santé.

La détention de l’ancien député ne repose pourtant que sur des motifs dépourvus de toute matérialité de l’infraction retenue par le parquet du Tribunal de la Commune VI. Pour toute faute, en effet, Sidi Ahmed Diarra n’a commis que la bienveillance d’accueillir dans son pays de potentiels investisseurs auxquels il avait jadis promis de faciliter un contact avec les autorités compétentes dans l’exploitation du marbre. Il s’agit d’un Omanais et de deux malaisiens rencontrés à Dubaï par l’intermédiaire d’un ami commun de nationalité ivoirienne. Apprenant leur intention d’arriver au Mali à la date du 23 Mars, l’ancien député de Mopti, depuis Dakar, s’est précipité à Bamako à la rencontre de ses hôtes. Mais, à peine arrivés que les premiers désagréments devaient se manifester par la présence abondante d’agents aux trousses des étrangers. Massoud Al Harty, l’Omanais, fut le premier à découvrir leur intention avec la visite surprenante d’éléments chargés de le conduire sans autre forme de procès à la direction générale de la Sécurité d’Etat. C’est là-bas qu’il apprend, à coups d’intimidations et de menaces, qu’il est mêlé dans une «affaire d’argent». Il découvre par la même occasion que les présomp­- tions reposent sur la dénonciation et aveux accablants de ses compa­- gnons malaisiens, qui avaient quitté le Mali 24 h auparavant. Son interrogatoire très musclé s’est déroulé, selon les sources du jounal Le Témoin, devant son hôte malien, Sidi Ahmed Diarra. Lequel se serait même employé à lui épargner les séquestrations de la Sécurité d’Etat, à défaut d’obtenir qu’il soit tout simplement élargi. L’ancien député ne se doutait pas un seul instant qu’il était aussi dans le collimateur. Il finit par le savoir, le jour suivant, suite à la descente musclée à son domicile d’agents chargés de le conduire par le même chemin de croix que son hôte omanais. A la différence de ce dernier, l’Honorable Diarra sera aussitôt transféré au Camp I de la Gendarmerie où il lui a été miroité, selon lui, une rapide libération contre la signature d’un document pour les besoins de la procédure. Ledit document n’était autre que son procès-verbal d’audition qui contenait des aveux acca- blants auxquels l’intéressé a apposé son sceau sans en connaître la teneur, ne sachant, ni lire ni écrire le français. Les enquêteurs de la gendarmerie du Camp I, à en croire ses proches, ont tout simplement profité de son analphabétisme pour lui faire admettre sa vilaine sentence. Et d’en déduire qu’en dehors de cette zone d’ombre aucune autre preuve matérielle ne soutient les présomptions contenues dans le dossier.

L’accusation ne repose en définitive que sur les seules dénonciations fictives des Malaisiens hors du Mali, tandis que l’Omanais Massoud Al Harty a pour sa part catégoriquement refusé de donner crédit à la poursuite par reconnaissance d’un préjudice subi de la part Sidi Diarra.

Abdrahmane KEITA
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