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Rejet en bloc de l’accord d’Alger : Quand l’Opposition s’enlise dans son incohérence
Publié le mardi 28 avril 2015  |  Le Tjikan
Politique:
© aBamako.com par mouhamar
Politique: Une délégation du Parti FARE rencontre l`URD
Bamako, le 16 avril 2014 au siège de l`URD.Le secrétariat exécutif national du parti FARE avec à sa tête son président Modibo Sidibé a été reçu ce mercredi par le bureau politique de l`URD avec en sa tête Soumaïla Cissé, à son siège à Badalabougou.




Nous n’avons nullement la prétention de dispenser des cours de démocratie. Mais, il est connu de tous que l’opposition et la majorité constituent les deux facettes de la démocratie. L’une ne peut aller sans l’autre. Mais, au nom des intérêts fondamentaux, certaines questions essentielles nécessitent un consensus national.
Comme ce fut le cas dans des pays champions de la démocratie, à savoir : en France, en Angleterre, en Espagne, en Belgique… Mais au Mali, des ‘’apprentis sorciers’’ sous le manteau de l’opposition son entrain de ramer au sens contraire du bateau ‘’Maliba’’. A qui profite le naufrage ?

Les questions relatives à l’intégrité du territoire, de la liberté d’expression rassemblent toute la classe politique sans distinction de bord. Lors du référendum sur d’éventuelle indépendance de l’Ecosse, les travaillistes dans l’opposition ont battu campagne aux côtés du gouvernement conservateur de David Cameron en faveur du « NON ». En France, la question Corse ne divise jamais. Droite et Gauche ont une position commune sur le sujet. C’est seulement en Afrique et surtout au Mali que ces genres de sujets divisent la classe politique.

L’illustration la plus parfaite c’est la rébellion du MNLA. Aujourd’hui le refus de l’opposition de prendre à bras le corps cette question, nonobstant les multiples mains tendues du Premier ministre Modibo Kéïta, ne conforterait-il pas les rebelles dans leur tergiversation ?

Difficile de répondre par non. Car, à Bamako où il devrait y avoir une identité de vue au sein de la classe politique, l’on est divisé sur la question. Depuis la phase de discussions, jusqu’au paraphe du préaccord le 1er mars dernier, le discours est invariable au niveau de l’opposition. Certes, elle est dans son rôle d’émettre des avis contraires à ceux du gouvernement, mais il doit y avoir des sujets qui transcendent les divergences politiques, comme celui du nord, qui menace la stabilité et l’intégrité du territoire. Pour ne pas dire l’existence du Mali comme Etat souverain.

Son soutien au gouvernement renforcerait la position du pays sur la scène internationale. Mais, au regard de la situation force est de constater que sa démarche de rejet total, de sabotage argumenté sur ce sujet, fragilise le pays et l’expose aux ennemis de la paix. Comme c’est le cas actuellement.

Comme par enchantement, plutôt par aveuglement aucun texte n’a obtenu l’adhésion de l’opposition. Elle se borne à critiquer et rejeter sans souvent même connaître son contenu, sa portée… Il est évident qu’il n’est pas de son ressort de suivre toujours les yeux fermés le gouvernement, mais il n’en demeure pas moins qu’elle doit contribuer à renforcer les positions du pays en faisant économie de certaines déclarations montrant des fissures au sein de la classe politique toute tendance confondue. A moins qu’elle n’est des intérêts inavoués. Comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire en parlant du rôle présumé du président Alassane Dramane Ouattara dans la rébellion dirigée par Soro Guillaume contre le pouvoir de Laurent Gbagbo. Celui-là a toujours pointé du doigt ADO comme le parrain de cette rébellion.

Des accointances cachées sous manteau !

Faut-il rappeler qu’à l’investiture du candidat Soumaïla Cissé à l’élection présidentielle avortée d’avril 2012, Moussa Ag Assarid qui mène la communication du MNLA aujourd’hui a prononcé un discours de soutien. Et le hic est que jusqu’ici, l’honorable Soumaïla Cissé et son parti n’ont fait aucun communiqué pour se démarquer de ce cliché.

Serait-il en mission commandée, comme entre ADO et Soro Guillaume ? Dans tous les cas, une clarification des relations est nécessaire.

En outre, tout comme en France, la République, à travers le Premier ministre du gouvernement légitime du Mali (Moussa Mara), a été agressée par des hommes armés soutenus par des forces occultes et des djihadistes d’AQMI, d’Ançar Dine et du MUJAO. Comme au siège de Charlie Hebdo, ces hommes ont tiré sur la délégation du Premier ministre. Comme si cela ne suffisait pas, ils ont enlevé des officiels maliens (des Préfets) au siège de la plus haute représentation de l’Etat dans la région (le gouvernorat) pour les assassiner froidement. Au lieu de soutenir le gouvernement pour venger la mort de ces représentants de l’Etat, lors de la guerre du 21 mai 2014, notre opposition s’est enlisée dans des accusations gratuites contre le Chef du gouvernement d’alors, au motif qu’il avait été découragé par toutes les forces amies (Serval et MINUSMA). Le MNLA dicte sa loi à la République, au lieu de déconner cet affront de ce petit groupe armé, on l’applaudi des deux mains et blâmé la République, parce qu’elle a voulu affirmé son autorité sur le territoire qu’il est tenu de protéger au nom de la Constitution, que tous les Maliens ont voté en 1992, qui proscrit d’ailleurs toute rébellion contre la République.

Par contre, quand les terroristes ont assassiné les journalistes de Charli Hebdo, ils se sont précipités à l’Ambassade de France pour présenter leurs condoléances. Or, au Mali, c’est encore plus grave. Si en France ce sont des défenseurs de la liberté d’opinion qui sont morts, au Mali ce sont des représentants de l’Etat qui ont été froidement égorgés. Pourtant en France, l’assassinat du Préfet de la Corse par des indépendantistes a indigné toute la classe politique française. La Droite, alors au pouvoir et la Gauche à l’opposition se sont données la main pour traquer les auteurs de ce crime. Qui ont été arrêtés, jugés et condamnés. La loi a donc été appliquée dans sa rigueur. Voire qu’au Mali, on tergiverse à dénoncer des bandits armés qui tuent des représentants de l’Etat.

Cela dit en contribuant à fragiliser la position du gouvernement, qui a été obligé d’engager les discussions après la défaite programmée du 21 mai 2014, l’opposition est encore fondée de juger le préaccord d’Alger mauvais ? Tout finira un jour par se savoir.

Mohamed A. Diakité
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