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Au cours de son Conseil national tenu le week-end dernier : Le MODEC déplore la situation catastrophique du pays et le harcèlement de ses militants par le RPM
Publié le mardi 28 avril 2015  |  L’Indépendant




Le parti Mouvement pour un Destin Commun (MODEC) a tenu, le samedi dernier, dans la salle de conférence du complexe ABK1, son traditionnel Conseil national qui réunit sa Direction nationale pour échanger sur la vie du parti et la situation politique et sécuritaire du pays.


Selon ses responsables, le changement promis au peuple n’est pas en passe de devenir réalité. Ils déplorent, du reste, le harcèlement dont leurs militants sont victimes à l’intérieur du pays par le parti au pouvoir.

Le MODEC fait-il partie de la mouvance présidentielle ? « Oui », répond le président du parti, Konimba Sidibé. Avant de préciser que ce serait une « faute morale « de ne pas dénoncer la situation chaotique qui prévaut actuellement dans le pays. Tant aux plans politique, sécuritaire que de la gouvernance. On peut donc aisément comprendre l’analyse aigüe, même tranchante que fait le parti sur la vie de la nation.

Selon les responsables de ce parti, les changements promis au peuple tardent à voir le jour même si le climat politique s’est nettement amélioré. « Le constat est alarmant avec l’insécurité qui a atteint un niveau record…les populations sont victimes d’attentats jusque dans le cœur de Bamako « , déplore un responsable avant d’ajouter que « le nord du pays est toujours occupé et nous sommes plus que jamais assis sur une braise ardente « .

Au sein du parti, on se réjouit quand même du retour de la croissance économique. Mais cela est-il perceptible au niveau du panier de la ménagère ? » Non « , estiment les responsables du MODEC. Au contraire, » on assiste à des manquements graves sur le plan de la lutte contre lacorruption « , analysent-ils, faisant une allusion claire au fameux dossier du Boeing présidentiel et aux ministres directement impliqués dans les surfacturations sur le contrat d’armement et d’équipements militaires. « Certains des ministres concernés ont été expulsés du gouvernement, mais quelles sanctions ont été envisagées contre eux ? » se sont-ils interrogés.

Un autre facteur du chaos actuel est, selon le secrétaire politique du parti, Me David Sogoba, que le président de la République » s’appuie sur une majorité qu’il piétine pour gouverner « . « Depuis son accession à la présidence, on n’a jamais pu le rencontrer, toutes nos tentatives sont restées sans suite et la communication n’a jamais pu s’établir entre nous », déplore-t-il. Idem d’ailleurs pour plusieurs partis politiques, dont il a demandé le soutien lors du deuxième tour des élections présidentielles. Idem aussi pour les responsables de son propre parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM).

Sur l’accords d’Alger, le MODEC est formel : « Il n’est pas bon dans l’ensemble, mais c’est ce que nous avons « . Pour son président Konimba Sidibé, les Maliens doivent constituer un seul bloc autour du pays comme les Marocains l’ont fait autour de la question du Sahara. Sinon » l’accord comporte des risques que, s’ils ne sont pas mesurés, seraient très graves pour le pays parce que faire une statistique des ethnies en disant qu’on va donner 80% de telle chose à telle ethnie constitue des dispositions graves « .

Le MODEC est-il comptable de la situation actuelle ? « Oui nous le sommes », assume Koimba Sidibé » mais nous avons soutenu IBK sur la base d’une remise en cause de la mauvaise gouvernance et aussi pour renforcer le pouvoir, mais nous constatons que rien n’a changé et les choses ne sont même pas sur la bonne voie « , regrette-t-il.

» Nos militants sont victimes de harcèlement par le RPM «

En faisant l’état des lieux de l’implantation du parti à l’intérieur du pays, on a pu comprendre que le MODEC a pu se renforcer dans plusieurs localités du pays même si, depuis son deuxième congrès, il n’a pas conquis de nouveaux cercles. Cependant, plusieurs délégués de différentes localités ont également affirmé être victimes de harcèlement de la part du parti au pouvoir.

« A Bamako, nous sommes dans une majorité présidentielle, mais à l’intérieur du pays, nos militants sont traités durement souvent par nos partenaires…ce qui me paraît quelque chose de très difficile dans le cadre d’un partenariat « , a expliqué Konimba Sidibé. Et d’ajouter que le parti n’acceptera pas que ses bases soient prises et que cela entraînera sa mort politique.

Précisons qu’un rapport circonstanciel (sur le harcèlement de ses bases) adressé au Bureau politique national du parti est attendu dans les jours à venir pour expliquer clairement le positionnement du MODEC. Et le parti pourra prendre des décisions conséquentes.

Aboubacar DICKO
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