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Le Républicain N° 4499 du 6/11/2012

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Concertations nationales : Le ver est dans le fruit
Publié le mardi 27 novembre 2012  |  Le Républicain


Crise
© L'Indépendant par DR
Crise politique au Mali : Dioncounda Traoré et Cheick Modibo Diarra


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Les regroupements politiques FDR, ADPS et CSM ont exigé et obtenu que les Concertations nationales ne se tiennent pas du 26 au 28 novembre. Pour diverses raisons : comme son nom, l’organisation de cette rencontre devait se faire de manière concertée, les membres du Comité technique d’élaboration des termes de référence choisis suivant des critères bien définis pour donner une chances à ces TDR d’être acceptés par l’ensemble des participants.

Le choix des membres de la commission d’organisation des concertations doit obéir aux mêmes principes de participation et de critères définis. Sur tous ces points, l’organisation des concertations nationales avaient pêché parce que le Premier ministre et ses services n’écoutent personne d’autre. Mais aussitôt reporté, les concertations nationales ont été fixées au mois de décembre, soulevant des interrogations sur l’opportunité et la pertinence de ces nouvelles dates.

D’ici le 11 décembre, tout sera-t-il fait pour arrondir l’angle de divergence sur les questions soulevées et qui ont été à l’origine du report ? C’est-à-dire recomposer la commission d’organisation de manière paritaire, en y désignant un autre président, trouver un terrain d’entente en ce qui concerne les termes de références, les organes, leurs compétences et leur fonctionnement.

Pas de concertations avant la libération du pays

Si telles sont les conditions posées par le FDR pour y participer, l’ADPS de l’ancien Premier ministre Soumana Sako émet des réserves sur l’opportunité de la tenue même de ces concertations, avant la libération des territoires occupées du nord. Pour l’ADPS, « nous n’avons pas demandé un simple report pour que les dates soient repoussées au mois de décembre, non ! Pour nous, le problème est au niveau du timing : il n’y a pas de concertation jusqu’à la libération du pays», précise le président du regroupement ADPS, Soumana Sako, contacté hier. Les réserves de l’ADPS se situent en outre au niveau du le timing, de la procédure d’organisation des concertations nationales qui doivent être participatives, inclusives, impartiales, en prenant en compte les régions, tous les regroupements politiques et les différentes composantes de la société civile. Celles-ci doivent être prises en compte dans l’élaboration des termes de référence et la préparation des documents thématiques. Ces conditions doivent être réunies pour que ces concertations nationales ne se transforment pas en concertations bamakoises, au mépris de la parole de toute la majorité du Mali. Le FDR ne dit pas autre chose. Depuis la mise en place du Comité technique d’élaboration des TDR, le FDR avait tiré la sonnette d’alarme sur le jeu de partialité du Premier ministre. Idem quant aux termes de références qui ont été certes repris par le Comité, mais sans prendre en compte les remarques pertinentes du regroupement politique FDR. Et cerise sur le gâteau, la Commission d’organisation est majoritairement composée de membres se prêtant au jeu de dupe du Premier ministre. Alors ces faits têtus venaient assener la preuve que les remarques, les observations, les suggestions et les critiques constructives n’avaient aucun effet sur les desseins assignés aux concertations nationales par le Cabinet du Premier ministre. Autant dire que le ver est dans le fruit. Le report des concertations nationales, consenti par le chef de l’Etat à la demande du FDR, l’ADPS et la CSM, pour permettre aux enfants du pays d’accorder les violons, a été très mal ressenti par la COPAM pro-putschiste (à ne pas confondre avec la COPAM de Hammadoun Amion Guindo et d’Adama Traoré). Ainsi la COPAM de Younouss H. Dicko, s’est ralliée l’Alliance IBK-Mali 2012, le samedi 24 novembre au cours d’un meeting, pour se plaindre du report et revendiquer la tenue de ces concertations. Ces prises de positions divergentes et souvent antagoniques prouvent suffisamment qu’il serait difficile pour les différentes tendances de la classe politique malienne de s’entendre sur l’essentiel pour la bonne conduite des concertations nationales du 11 au 13 décembre 2012. Le doute est permis, car il faut tout mettre en œuvre pour qu’elles soient la solution de sortie de crise et non l’amplification des divergences. Certains analystes sont plus explicites : « Aussi, depuis un triste 22 mars, certains pensent qu’ils ont une revanche à prendre sur le Mali, sur les Maliens et sur l’histoire récente de ce pays. Ils se trompent lourdement !!! Et ces revanchards espèrent transformer ces concertations en procès dont l’objectif inavoué serait de remettre en cause la fragile accalmie instaurée dans le pays, grâce au concours de la communauté internationale. Alors, au-delà du report, il y a lieu de se poser des questions sur l’opportunité même de l’organisation de ces concertations, au moment où le pays a d’autres priorités et urgences, notamment la question du nord, où les préparatifs d’une intervention militaires se précisent. Faut-il tenir des concertations dans un contexte politique, où beaucoup d’acteurs (politiques surtout) sont hors du pays, parce qu’ils y ont été contraints ? Faut-il encore tenir ces assises, alors que l’on n’arrive pas à s’entendre sur le minimum à Bamako? Faut-il enfin organiser ces assises qui pourront donner naissance à d’autres organes de la transition, alors que le gouvernement, lui-même, est incapable d’offrir aux Maliens et à la communauté internationale un agenda de la transition ? », s’interroge l’éditorialiste de L’Aube dans sa parution du 26 novembre. Pour ce journal, « au delà du report, le président de la République se serait pleinement assumé et aurait assumé ses responsabilités s’il avait eu le courage de renoncer purement et simplement à la tenue de ces concertations de la discorde… ». Avec autant de divergences, les concertations pourront-elles servir de tremplin pour la reconquête des territoires occupés ?

B. Daou

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