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A la loupe : Le Gatia à la rescousse
Publié le jeudi 30 avril 2015  |  Le Prétoire
Des
© Autre presse par DR
Des rebelles Touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) en 2012




Le lundi dernier, le Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés (Gatia) a chassé de Ménaka le Mouvement national de libération de l’Azawad (Mnla). Située à près de 300 Km au nord-est de Gao, cette localité était occupée par les rebelles terroristes depuis mai 2014, après leur victoire militaire sur les forces armées maliennes à Kidal. Aussitôt leur déroute consommée, les rebelles terroristes se sont répandus dans leurs canaux habituels de communication, dont RFI, pour dénoncer les accords de cessez-le-feu obtenus par divers médiateurs. Ils seront contredits immédiatement par des éléments du Gatia qui affirmeront avoir été attaqués, eux plutôt, à quelques kilomètres de Ménaka, pendant qu’ils menaient une campagne de sensibilisation des populations sur le projet d’accord pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. A leur suite, les autorités maliennes se sont fendues d’un communiqué des plus officiels dans lequel elles condamnent la recrudescence de la violence dans le nord. Aux yeux de Koulouba -qui n’a pas d’yeux pour voir les scènes de liesse populaire et de réjouissances spontanées qui ont enflammé le cœur des populations de Ménaka, et les scènes de désolation et d’amertume des habitants des cercles de Youwarou, de Tenenkou et de Djenné dont les cœurs sont emplis de meurtrissure- la libération de cette localité est un facteur de déstabilisation à condamner alors que le Gatia vient de faire ce que l’armée malienne aurait dû faire depuis longtemps : recouvrer la souveraineté du Mali sur l’ensemble du territoire national.

Rappel des troupes

Aux dernières nouvelles, la Coordination des mouvements de l’Azawad a battu le rappel de ses troupes pour tenter de reprendre Ménaka. C’est donc le moment ou jamais pour les autorités de lancer les forces armées en renfort. D’autant plus qu’elles en ont été priées par les populations qui viennent d’être libérées de la présence de dangereux rebelles terroristes qui pourraient revenir et s’adonner à leur sport favori : le massacre de populations désarmées. En faisant cela, les autorités ne pourraient même pas être accusées de violer en premier les accords de cessez-le-feu et de sortir de leurs positions. De fait, si ces accords avaient été respectés, les rebelles terroristes n’auraient jamais dû se trouver hors de la région de Kidal, à Ménaka, Ansongo, Gao ou Tombouctou. Or, c’est jusque dans des localités du centre du pays qu’ils sont signalés, dans les régions de Mopti et de Ségou, où ils s’en prennent aux symboles de l’Etat, dépouillent des voyageurs ou forains et assassinent des gens.

Autre motif qui doit inciter les autorités maliennes à agir, c’est l’incident qui s’est déroulé dans la région de Tombouctou. Pendant que leurs camarades étaient chassés de Ménaka comme des malpropres, des éléments de la CMA ont ouvert le feu sur un convoi de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma). Après les protestations d’usage de la mission onusienne, les rebelles terroristes ont affirmé avoir agi par méprise : ils croyaient tirer sur un convoi des forces armées maliennes. Pourquoi auraient-ils donc tiré sur des militaires maliens s’ils avaient à l’esprit de respecter les accords de cessez-le-feu ? L’armée malienne aurait-elle violé ces accords imposés à lui par une certaine communauté internationale ?

Chasse aux prédateurs

De fait, la CMA semble imputer aux militaires loyalistes leur débandade de Ménaka. En cela, elle s’inscrit dans une propagande savamment entretenue qui tend à faire passer les mouvements patriotiques et populaires d’autodéfense pour de vulgaires milices progouvernementales. Il est vrai que les mouvements de la plateforme sont nés de la volonté de certains citoyens de défendre chèrement leurs terroirs, leurs biens et leur intégrité physique contre les prédateurs de la pire espèce que sont les composantes de la CMA. Et que pour cela, ils ont choisi la voie de la sécurisation de leur nord, de la paix entre les différentes communautés qui y vivent, du développement de leurs régions. Et s’ils se sont substitués à l’Etat parce que celui-ci ne parvient toujours pas à accomplir ses missions régaliennes, ils ne comptent pas le combattre, et sont donc forcément avec le gouvernement dans la chasse aux prédateurs et la traque des criminels en tous genres. Pour l’heure, ils sont seuls à se battre pour défendre leurs terroirs et leurs populations, mais ne désespèrent pas de voir le gouvernement sortir de son laxisme en prenant toutes ses responsabilités. Car, malgré l’engagement soudain et sournois de la CMA à signer l’accord de paix, elle ne mérite pas pour autant une confiance aveugle en elle. Toutes les négociations, de celles de Ouagadougou conduites par TiébiléDramé, le président du Parena, jusqu’à celles dirigées par le président mauritanien, ont toutes abouti à des accords. Mais ces accords ont été régulièrement violés par les rebelles terroristes. Il n’y a donc aucune raison de croire que l’accord d’Alger, malgré son parrainage et son suivi par la communauté internationale, ne connaitra pas le même sort que ses nombreux précédents. N’importe quel pouvoir sérieux comprendrait cela et préparerait une vraie guerre s’il veut réellement la paix.

Cheick TANDINA
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