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L'Indicateur Renouveau N° 1392 du 23/11/2012

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Gendarmerie nationale : La Brigade territoriale de Faladié éclaboussée
Publié le mercredi 28 novembre 2012  |  L'Indicateur Renouveau


Fin
© aBamako.com par as
Fin de la formation a l`Ecole Nationale de la Gendarmerie de Faladie
Vendredi 4 octobre 2012. Bamako.


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Elle a arrêté illégalement et dépouillé de son argent, le 11 novembre 2012, un courtier détenteur de mandat dans une affaire foncière à Faladié/IJA. Un abus d’autorité qui fait actuellement grand bruit en Commune VI. Le ministre de la Justice s’est saisi du dossier.



Hamidou Diarra et Awa Kanakoumou de Magnambougou ont vendu cette année un terrain à Faladié IJA à 14 millions de F CFA à un imprimeur à la retraite du nom de Sallé Touré. Le vieux Touré a payé une tranche en promettant de régler le reste après être assuré sur la suite de l’opération.

Il n’avait pas tort puisqu’au moment où il s’apprêtait à engager des travaux de construction, il a été désagréablement surpris de voir sur son chantier des inconnus, munis de lettre d’attribution et autorisation de construire, attestant que la parcelle leur appartient.

D’ailleurs ceux-ci ont immédiatement procédé à la clôture du terrain pour le mettre à l’abri de la convoitise. Désemparé, le vieux Touré est revenu à ses vendeurs que sont Hamidou Diarra et Awa Kanakoumou. Ceux-ci ont pu, avec leurs relations, trouver pour lui un permis de construire. Le vieux Touré décide alors d’engager un courtier en l’occurrence Bréhima Kéita pour sa défense à la justice. Une procuration spéciale en bonne et due forme est délivrée au courtier par le vieux Touré (voir fax simulé) le 9 novembre 2012.

Pour toute l’opération, le courtier demande de lui payer la somme de 1,4 million de F CFA, ce que fait son mandant. Mais le vieux Touré avait convenu avec ses vendeurs (Hamidou Diarra et Awa Kanakoumou) que le 1,4 million du courtier allait être défalqué de la tranche restante dès qu’il aura la garantie que le terrain lui revient de droit.

Immédiatement le courtier commet le cabinet de Me Yacouba Fofana pour les besoins de la cause et un montant de 250 000 F CFA lui est payé en guise d’honoraires au motif d’obtenir l’expulsion de ses adversaires et la démolition de leur mur.



Coup de théâtre !

Mais chose bizarre, Hamidou Diarra et Awa Kanakoumou vont se mettre à réclamer encore le 1,4 million de F CFA que le vieux Touré a versé au courtier pour ses honoraires, arguant que l’argent lui a été donné pour eux. Le courtier Bréhima Kéita y opposa un niet catégorique en leur expliquant que ce sont ses honoraires que le vieux Touré lui a payé et qu’ils savent bien comment les choses se sont passées.

S’en sont suivies menaces et intimidations pour obliger le courtier à leur verser les sous. Mais rien n’en fit. Ils finissent par saisir la Brigade territoriale de la gendarmerie de Faladié. Et le dimanche 11 novembre 2012, l’adjoint du chef de la brigade (ACB) Dah Diarra, envoie des éléments entre 4 h et 5 h du matin pour arrêter le courtier.

Amené à la gendarmerie, l’ACB lui aurait signifié que c’est lui qui avait envoyé ses agents et que s’il n’avait pas obtempéré, ils allaient casser sa porte et l’amener par la force car, il a reçu une instruction du substitut du procureur du Tribunal de première instance de la Commune VI, Mohamed Almou Maïga. Ensuite, il lui demande, sans autre forme de procès, de lui remettre la somme ci-dessus indiquée (Ndlr le 1,4 million de F CFA).

Pour atteindre son objectif, c’est-à-dire se faire remettre arbitrairement l’argent d’autrui, il se serait chargé lui-même de menotter la victime des pieds et des mains jusqu’à ce que celui-ci se plie à sa volonté. Nous avons pu nous rendre compte du calvaire subi par la victime quand nous avons retrouvé hier les traces des menottes sur ses bras.

Devant ce mauvais traitement corporel indigne et sous la pression de ses parents, Bréhima Kéita a été obligé de se soumettre à cette exigence (Ndlr en lui remettant la somme 1,4 million de F CFA) en vue de recouvrer sa liberté. Il ressort des témoignages fournis par les parents de la victime que l’ACB incriminé aurait agi sur instruction verbale du substitut du procureur près le Tribunal de première instance de la Commune VI.

La victime a donc naturellement porté plainte avant de saisir, par le biais de son avocat, le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Malick Coulibaly. Décontenancé par un tel scandale, le département aurait interrogé le procureur par rapport à la légalité d’un tel acte. Un conseiller technique du département a même appelé l’ACB qui l’aurait rassuré que c’est sur instruction verbal du substitut du procureur de la Commune VI, Mohamed Almou Maïga qu’il a agi. L’affaire fait grand bruit au département de la Justice et en Commune VI.



Le faux fuyant à la gendarmerie

Mis au courant du scandale, L’Indicateur du Renouveau a décidé d’enquêter. Nous avons dans un premier temps rencontré le substitut du procureur en question en l’occurrence Mohamed Almou Maïga le mardi 27 novembre 2012 dans son bureau. M. Maïga dit être étranger à une telle affaire, qu’il vient d’ailleurs d’apprendre avec nous et qu’il n’a jamais donné instruction à un gendarme d’aller arrêter quelqu’un dans cette affaire.

Selon lui, « c’est un jour, quand il partait à la maison vers le crépuscule, qu’il a été apostrophé par des gens (qu’il dit ne même pas connaître) à propos d’un monsieur qui refusait de leur remettre une somme. Il leur a donc dit d’aller s’expliquer à la gendarmerie pour que celle-ci puisse mener les investigations nécessaires si tant est que l’affaire s’est passée comme ils viennent de lui dire ». Depuis lors, dit-il, il n’a plus revu les plaignants en question, a fortiori savoir tout ce que nous venions de lui raconter. Très jovial, M. Maïga rassure qu’il n’a rien à se reprocher et que c’était de son devoir d’orienter les plaignants vers la gendarmerie pour que celle-ci fasse les investigations nécessaires.

Toutes choses qui ne sont à confondre avec une instruction verbale. D’ailleurs, a-t-il expliqué, en tant que substitut du procureur, il ne peut pas donner mandat à quelqu’un d’aller arrêter une personne à 4 h ou 5 h du matin. « C’est illégal, car la loi interdit d’arrêter quelqu’un entre 18 h et 6 h du matin. Ce sont là les B.A.-ba du droit qu’un ACB, en sa qualité d’officier de police judiciaire, n’est pas censé ignorer. Je ne peux pas poser un tel acte et je n’ai jamais été saisi ni par le département, ni par le président du tribunal », a expliqué M. Maïga.

A la brigade territoriale de la gendarmerie de Faladié, nous avons été surpris de l’accueil à nous réserver par l’ACB, Dah Diarra. Après nous avoir reçus et nous voyant sortir les documents de sa culpabilité, notre interlocuteur a tout simplement refusé de nous parler. Il dit être un gendarme, de ce fait pour qu’il puisse nous parler, il va falloir passer par tous les circuits en la matière.

Lui-même reconnait la lourdeur du circuit, mais préfère que les choses se fassent ainsi. Nous avons pu comprendre chez l’homme une certaine angoisse par rapport au dossier, même s’il assure qu’il n’a peur de personne. Dans tous les cas, il appartient aux autorités compétentes de poursuivre avec le dossier pour traduire les vrais coupables de cette « escroquerie » devant la justice, surtout qu’une plainte a été introduite par le courtier.

Affaire à suivre

Abdoulaye Diakité

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