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Chronique : La Minusma, ce machin qui en rajoute à la confusion
Publié le vendredi 1 mai 2015  |  Le Matin
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© Autre presse par DR
Le Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Mongi Hamdi, a été reçu par le Président IBK.
Bamako, le 3 mars 2015 Le Représentant Spécial du Secrétaire général et Chef de la MINUSMA, M. Mongi Hamdi, a été reçu par le Président de la République du Mali, Son Excellence M. Ibrahim Boubacar Keita.




A la merci de groupes armés hétéroclites depuis fort longtemps, auxquels se sont greffés des prétendus djihadistes et autres narcotrafiquants, le grand nord du Mali n’en finit pas de faire les choux gras des médias à travers le monde. Jadis prospère par son histoire, le nord du Mali était toujours connu dans le monde entier.

En revanche depuis l’assaut de la coalition arabo-touarègue en 2012 mêlée de djihadistes de tout acabit venus du Maghreb et du proche orient, le nord du Mali est devenu pour de bon un no mans land. Incontrôlable par le pouvoir de Bamako et partant du principe que la nature a horreur du vide, des forces que certains qualifient d’impérialistes s’y sont installées par la force du fusil.

Ainsi l’intervention de l’armée française au nord du Mali pour d’abord contrer l’avancée djihadiste puis libérer deux des trois régions occupées est riche d’enseignements. Serval interdit toute avancée de l’armée malienne vers l’Adrar des Ifoghas, et protège au même moment des groupes armés rebelles. Pis cette armée est même cantonnée au mépris du préaccord de Ouagadougou. Les djihadistes sont chassés tandis que le Mnla trouve grâce aux yeux des autorités françaises. L’incompréhension des Maliens et des observateurs était à son comble au moment des faits à telle enseigne que des manifestations anti -France ont eu lieu à Bamako.

Mais depuis la mise en orbite de Barkhane (un changement de politique de la France au nord du Mali), l’armée française n’intervient plus. Du moins pas comme elle le faisait avant. La Minusma créée de toute pièce par la France et ses alliés du Conseil de Sécurité (où on se refuse rien) est désormais plus présente dans le conflit. Mais cette Minusma que beaucoup de naïfs confondaient à ses débuts avec une force de libération a très vite jeté le masque ; d’abord à la faveur de la visite du Premier ministre Moussa Mara. Puis cette Minusma qui terrorise les pauvres bouts de bois de Dieu du nord du Mali par ses patrouilles sans succès qui ne se font que seulement dans les grandes agglomérations jamais en dehors. Et Même Bamako qui est géographiquement loin du champ de conflit connaît des patrouilles incessantes, à peine voilées, de la Minusma. Ce machin que beaucoup appellent « force d’occupation ».

En tirant à balles réelles sur des marcheurs à mains nues en janvier dernier à Gao, la Minusma a jeté le masque. En couvrant la marche de la soi-disant célébration de l’utopique indépendance de l’Azawad à Kidal le 06 avril dernier, la Minusma apporte encore de l’eau au moulin de ceux qui pensent que c’est un machin qui crée la confusion au Mali au service des forces impérialistes. Que dire de la non réactivité du pouvoir de Bamako qui fait profil bas dès qu’il s’agit de ceux qu’il appelle « nos amis qui sont venus nous aider ».

Le mandat de la Minusma, réfléchi et défini, par des petits fils de « nos grands-pères les gaulois », est manifestement disproportionné à la réalité du terrain. Tout laisse croire que les dés du gouvernement de Bamako sont pipés et que tout est mis en œuvre pour que le grand nord reste dans l’impasse.

Le temps est-il venu pour nous de comprendre que le territoire malien est devenu le terrain expérimental d’un grand projet concocté par des grandes puissances afin de contrôler tout le Sahel.

La Minusma et Barkhane sont des instruments très importants dans le dispositif. Au demeurant, le Mali est prise en otage, la Minusma et l’armée française se sont rendues responsables de la sécurité des Maliens à telle enseigne que nous ne pouvons plus assurer nous-mêmes notre propre sécurité. L’armée malienne étant castrée, le Mali n’a plus voix au chapitre. Dès lors, la faillite de l’Etat longtemps clamée par les observateurs avertis se confirme en dépit des tentatives du gouvernement de Ibrahim Boubacar Kéïta de relever la tête.

Alhassane H. Maïga
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