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Quand l’histoire donne raison au « ministre des affaires extérieure de l’Azawad : «C’est la France qui nous a incités à revenir… avec Ansar Dine et AQMI… Le MNLA a atteint ses limites…»
Publié le vendredi 1 mai 2015  |  La Sentinelle




L’on comprend mieux aujourd’hui les déclarations du prétendu ministre des affaires étrangères de l’Azawad à la lumière des récents évènements survenus à Ménaka.

Dans une interview accordée à notre confrère, «Le Courrier du Sahara» à la date du 9 avril 2015, le sieur Hama Ag Mahmoud en charge des «Affaires extérieures dans le Conseil Transitoire de l’Etat de l’Azawad» n’est pas allé par le dos de la cuillère. Nous vous proposons un extrait de ses déclarations (lire l’article : «La France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad».

Aux dires de l’interviewé, c’est bien la France (de Sarkozy) qui a incité le MNLA à revenir dans l’«Azawad» et à y créer un Etat. Comme pour dire que la partition du Mali était décidée depuis cette époque. Mais encore, l’idée a-t-elle, à ce jour, été abandonnée ?

Ce qui est arrivé à Ménaka laisse croire que non.

Après l’entrée des combattants de GATIA dans la cité d’où ils ont chassé ceux du MNLA comme des malpropres, la MINUSMA que l’on sait contrôlée par la France, a exigé leur retrait pur et simple. Ce qui ne fut pas du goût des populations lesquelles rétorquèrent qu’elle (la MINUSMA) a bien toléré la présence du MNLA nonobstant leur désapprobation.

Cette attitude de la MINUSMA que l’on sait guidée par la France n’est pas une première du genre. Elle a déjà fait cantonner les militaires maliens et laisser libre cours au MNLA à Kidal; empêcher le déploiement des FAMA dans la zone… Et ne parlons de ces nombreuses manifestations de sympathie à l’endroit des séparatistes (des militaires de la MINUSMA posant fièrement avec des enfants soldats du MNLA en plus de graves accusations jamais démenties et faisant état de la participation de militaires français aux affrontements de Kidal les 17 et 21 mai 2014, etc.)…

En somme, tout semblait entrepris pour parvenir à la partition du pays comme initialement convenu entre la France et le MNLA. «La France nous avait donné son feu vert pour l’indépendance de l’Azawad», a bien déclaré le fameux ministre des affaires étrangères de l’Zawad. En clair, le deal semble toujours d’actualité au regard de cette nouvelle exigence de la MINUSMA à l’endroit du GATIA de quitter Ménaka dans le but éventuel de le laisser réoccuper par le MNLA. La réponse de l’interviewé à la question du confrère corrobore bien cette thèse :

Question : « La France aurait donc poussé le MNLA à occuper les villes du Nord du Mali ? »

Réponse : «Oui tout à fait… »

Sans commentaire !



Ansar Dine et AQMI : les alliés du MNLA et de la France

On le sait désormais : c’est bien la France qui a incité le MNLA à revenir et à occuper les villes du Nord. L’on n’ignore non plus que le MNLA n’est pas venu seul. C’est, en tout cas, ce que déclare le ministre fantoche : «Il faut se rappeler que le MNLA est venu dans l’Azawad avec les combattants d’Ansar Dine et d’AQMI». Et ensemble, ils ont mené la guerre et procédé à des exactions comme celles perpétrées à Aguelhok et ailleurs.

La France n’ignorant nullement la présence des troupes djihadistes aux côtés du MNLA, a tout simplement laissé faire les deux tendances qu’elle donnait l’impression de protéger et d’appuyer à travers la MINUSMA et l’opération Serval devenue BARKHANE. Souvenez-vous : les deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon ont été enlevés à Kidal sous le nez et la barbe de l’opération SERVAL. Et voici un extrait du reportage de France Inter à la date du 16 novembre 2013 sur la question :

« L’enquête est loin d’être finie et des zones d’ombre demeurent sur l’identification et la recherche des principaux suspects.

Depuis mercredi Baye ag Bakabo, un Touareg de Kidal, est devenu officiellement le suspect n° 1 dans le double meurtre de Ghislaine Dupont et Claude Verlon. Selon le procureur français, il s’agit d’un trafiquant de drogue, proche d’Aqmi, un guide des islamistes connu des autorités maliennes.

Mais à y regarder de plus près, les forces militaires françaises connaissent-elles aussi bien le personnage? Selon des informations recoupées par RFI, Baye ag Bakabo et d’autres Touaregs maliens ont combattu aux côtés d’Aqmi contre les forces françaises et tchadiennes dans l’Adrar en février dernier. Comme d’autres jeunes Touaregs, après la dure campagne dans le massif du Tigharghar, Baye ag Bakabo s’est rendu. Les services français l’ont alors entendu, fiché, photographié puis libéré».

Rappelons qu’à l’heure actuelle, les enquêtes n’ont encore rien donné. L’on retiendra, en tout cas, que c’est à Kidal, en présence des troupes étrangères et celles de la France en particulier, que les deux confrères ont été kidnappés puis exécutés. Selon des sources crédibles, ils en savaient trop sur la question.

Vrai, le MNLA a atteint ses limites

De l’avis du ministre de l’Etat autoproclamé de l’Azawad, «le MNLA a atteint ses limites» et « il va passer à la trappe comme il l’a déjà fait en 1991 ».

Mais d’abord une précision: Le MNLA n’existait pas en 1991. Il s’agissait plutôt du MFUA ou Mouvement des Forces Unifiées de l’Azawad.

«Monsieur le Ministre» Hama Ag Mahmoud devient cependant lucide quand il affirme que le MNLA a atteint ses limites. Les raisons :

D’abord du fait de son intransigeance. En se jouant de la communauté internationale, cette dernière ne lui accorde plus de crédit. Aussi, en faisant passer l’Algérie pour un vulgaire menteur (par le fait de nier sa promesse de parapher l’accord à la date du 15 avril dernier), cette dernière (l’Algérie) entreprendra tout pour le fragiliser afin de le conduire pieds et mains liés sur les lieux du paraphe.

Et enfin, l’Armée malienne (les FAMAS) s’est suffisamment renforcée à travers d’importants recrutements et l’amélioration conséquente de ses capacités logistiques et tactiques. En clair, il n’aura plus de «17 et 21 mai 2014», à savoir, de fiasco à l’image de celle de Kidal aux dates indiquées.

En clair, il lui reste très peu d’opportunité. Ne pas parapher l’Accord lui serait tout simplement fatal.

B.S. Diarra
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