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Gestion de la crise malienne: Qu’est-ce que la France peut bien négocier avec la CMA qu’elle ne le peut avec l’Etat souverain du Mali ?
Publié le lundi 4 mai 2015  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls généraux du Mali
Bamako, le 18 avril 2015, l’ambassadeur de France Monsieur Gilles Huberson a présidé la conférence de l’amicale des anciens ambassadeurs et consuls généraux du Mali a l`ínstitut Francais de Bamako.




Après la cuisante déroute du MNLA face au GATIA à Ménaka, les masques commencent à tomber sur la capacité de la CMA à sécuriser le nord contre l’envahisseur Jihadiste. Il ne fait plus l’ombre d’aucun doute que la CMA n’est qu’une coquille vide et que si elle empêche l’Etat malien de se déployer sur toute l’étendue du territoire national ce qu’elle a des soutiens de taille. La France, le principal soutien de la CMA lâchera-t-elle enfin sa pupille pour la paix ? Si tant est qu’elle défend ses intérêts comme le prévint le général De Gaule, qu’est-ce que la France peut bien négocier avec la CMA qu’elle ne le peut avec l’Etat souverain du Mali ?

Que vaut alors la souveraineté d’un Etat si elle ne s’exerce pas sur l’entièreté de son territoire aux frontières reconnues par la Communauté internationale ? Le Peuple malien va-t-il continuer à observer avec impuissance, sans coup férir, la division de son territoire en Nord-Sud ? Quand est-ce que la communauté internationale cessera-t-elle enfin son double jeu ? La France va-t-elle continuer à trahir ses engagements internationaux vis-à-vis du Mali et souiller la mémoire des martyrs maliens tombés pour sa libération ?

N’eût été l’intervention héroïque des tirailleurs sénégalais dont de nombreux maliens, beaucoup de français parleraient aujourd’hui allemand. La paix est-elle réellement pour demain ? Autant de questions que nous nous posons compte tenu de la tournure que prennent les événements à quelques encablures de la date butoir de signature à Bamako de l’Accord de paix d’Alger.

Ménaka libérée par le GATIA après d’intenses combats qui n’ont duré que quelques heures. Le MNLA, la branche militaro-politique de la CMA a été boutée hors de la ville et désormais c’est le drapeau malien qui flotte sur les bâtiments publics comme celui de la préfecture de la ville. L’acte qui a marqué le plus l’opinion nationale et même internationale, c’est moins la victoire que l’adhésion et le soutien massif des populations de Ménaka qualifiée à tort par une certaine presse comme étant le bastion des irrédentistes touaregs.

La foule est sortie pour non seulement témoigner de sa solidarité aux forces libératrices, mais aussi signifier son appartenance à la mère patrie, le Mali. La communauté internationale, à sa tête la France, va-t-elle se rendre finalement à l’évidence que la CMA n’a aucune assise populaire et territoriale au Mali ? Ou choisira-t-elle de rester indifférente à la souffrance et aux cris de cœur de ces vaillantes populations et surtout à son ras-le bol face à la position de complaisance des forces étrangères notamment de la MINUSMA vis-à-vis de la CMA ?

La France de Vichy doit se souvenir des énormes sacrifices consentis par des tirailleurs Sénégalais du débarquement de Normandie en 1944 qui a joué un grand rôle dans la victoire des alliés contre les troupes Nazi d’Adolphe Hitler. En continuant à entretenir le flou sur sa position, elle s’attire la foudre de la grande majorité des Maliens qui ont applaudi des deux mains l’opération Serval qui a stoppé l’avancée des forces jihadistes vers le sud.

Aucun Malien ne comprend l’attitude plus qu’ambigüe de la France. Comment comprendre que la MINUSMA sous contrôle français puisse demander le retrait du GATIA de la ville de Ménaka ? Quelle aberration et quel mépris pour le Mali à qui on demande de se retirer d’une partie de son territoire. Comme si l’on demandait aux français de se retirer de la Corse.

La Mission des Nations Unies pour le Maintien de la paix au Mali, qui n’est qu’un paravent, a failli à ses missions en laissant la CMA mener des raids à Goundam comme à Léré, sous sa barbe. La chienlit installée par la CMA n’est encouragée que par la France qui livre le Mali pieds et mains liés à cette petite minorité qu’est le MNLA. Au vaillant Peuple Malien, nous reprenons la citation de Bismarck de l’Unité allemande en disant que la paix au Mali se construira par le fer et dans le sang, en un mot par la guerre ouverte contre le MNLA et ses alliés que sont le terrorisme international et le narco trafic dans le Sahel.

Youssouf Sissoko
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