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M’Bouna-Goundam-Bintagoungou-Douekiré: Le ras-le-bol des populations
Publié le lundi 4 mai 2015  |  L’aube




En moins de cinq jours, ce sont autant de localités qui ont été les théâtres d’opérations menées par des hommes armés dans le cercle de Goundam. Il s’agit d’agressions, de pillages et d’enlèvements de personnes sans que les autorités maliennes n’aient osé y mettre fin avec des mesures énergiques.

Ces actes qui relèvent carrément du banditisme se sont multipliés contre les populations depuis l’annonce de la signature de l’accord de paix pour le 15 mai 2015. Mais il est à craindre que cette flambée de la violence soit aussi une manière de saboter une initiative de paix entreprise par les communautés locales.

Le cercle de Goundam est devenu une zone de non-droit à cause de nombreuses incursions d’hommes armés. Le 24 avril 2015, des habitants de la localité ont signalé l’enlèvement de deux voitures et de deux motos entre Goundam et Tonka. Les auteurs de ce forfait ont disparu dans le désert, sans être recherché.

Deux jours après, dans la nuit du 26 au 27 avril 2015 à M’Bouna, une dizaine de boutiques ont été vidées de leur contenu. A l’absence des forces de défense et de sécurité, les malfaiteurs ont emporté tout ce qu’ils pouvaient amener, particulièrement de l’argent et des vivres. Les victimes de ce pillage n’ont que leurs yeux pour pleurer, alors que leurs agresseurs n’ont pas été poursuivis.

L’insécurité ambiante dans le cercle a éloigné les populations du secours des humanitaires qui n’arrivent plus à travailler. D’ailleurs, le 26 avril 2015, entre Kaneye et Goundam, une moto de la Croix Rouge malienne a été interceptée. Les hommes armés qui sont derrière cette attaque ont également tiré sur un autre engin du même service dont le conducteur leur a échappé.
Les assaillants qui s’attaquaient d’ordinaire à de paisibles citoyens sans défense vont jusqu’à s’en prendre aux positions des forces de sécurité déployées dans la localité. L’une des actions les plus spectaculaires est l’attaque (le 29 avril 2015) contre le peloton de la Garde nationale de Goundam. Cette opération a coûté la vie au chef de peloton de la Garde, à son adjoint et à un enfant.

Dernier acte en date: l’attaque (le 30 avril 2015) contre la localité de Bintagoungou. Les assaillants ont commis des enlèvements de personnes, des pillages et autres agressions. Là encore, les autorités maliennes sont restées inactives, laissant toujours le terrain libre aux groupes armés supposés être derrière ces attaques.

Le cercle de Goundam reste l’un des endroits les plus instables du Nord du Mali. La petite ville de Léré qui est située dans cette zone a été attaquée par les rebelles le 30 avril. Le bilan serait lourd des deux côtés. Les rebelles auraient perdu 10 combattants contre 9 du côté de l’armée nationale qui contrôle toujours la ville.

Multiplication des attaques
Les ressortissants de Goundam souhaitent une plus grande implication des autorités maliennes pour protéger les populations civiles contre les attaques ennemies. Les positions des forces de défense et de sécurité sont loin d’être renforcées dans le cercle de Goundam et dans toute la sixième région. Les attaques se suivent et se ressemblent. Triste constat : ce sont les rebelles qui attaquent désormais les positions de l’armée malienne. Qui, elle, semble dans une logique d’éviter tout affrontement.

Mais en attendant que les autorités réagissent, les ressortissants de Goundam ont décidé d’œuvrer pour le retour de la paix. Une caravane de sensibilisation a récemment sillonné tout le cercle. Ce qui a permis de briser le mur de méfiance entre les différentes communautés de la localité. Pour la première fois, des nomades et des sédentaires qui ne se côtoyaient plus depuis l’éclatement de la crise en 2012 se sont rencontrés.

L’initiative de paix des populations rassemble de plus en plus de personnes autour d’un objectif commun. Des délégations ont été dépêchées jusqu’en Mauritanie afin d’encourager les réfugiés à regagner le bercail. Les ressortissants de Goundam s’organisent aussi pour que les autorités traditionnelles et politiques travaillent à fournir des renseignements sur les auteurs d’actes de banditisme. Il est évident que ces démarches ne plaisent pas aux rebelles de la CMA. La multiplication des attaques de ces derniers jours serait une manière de saboter l’initiative des populations…

Soumaïla T. Diarra
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