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L'Essor N° 17322 du 28/11/2012

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Filière mangue : l’interprofession, de bonnes perspectives
Publié le mercredi 28 novembre 2012  |  L'Essor


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© Autre presse par DR
Filière mangue : l’interprofession, de bonnes perspectives


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Elle ambitionne de passer de la culture extensive à la culture intensive par la création des vergers industriels, en vue de répondre à la demande du marché international
Il y a exigence pour les producteurs maliens de mangue de répondre, efficacement, à la demande du marché international .

La mise en place du bureau de l’interprofession de la filière mangue s’est déroulée en 2011 à Sikasso. Selon le président Moctar Fofana, aussitôt après l’installation de cette instance, un plan d’action a été rédigé. Il s’articule autour de deux grandes activités : l’information et la sensibilisation des acteurs de la filière, afin qu’ils s’approprient du concept. Il revient à l’interprofession de remplacer les deux structures d’encadrement qui impulsent en ce moment la filière : Projet Cadre Intégré et le Programme de compétitivité et de diversification agricole (PCDA). En d’autre terme à la fin des deux programmes, l’interprofession doit s’approprier les acquis des projets. Elle a donné ainsi à ses membres les services d’appui-conseils et d’orientation pour maintenir le rythme de la croissance imprimé par les deux projets. Elle devra servir d’interface entre ses membres et les pouvoirs publics (administrations d’Etat et/ou les Collectivités) et les partenaires techniques et financiers pour toute question technique et financière.

Elle prendra en compte les aspects phytosanitaires et la mobilisation des ressources financières pour le financement de la filière. L’interprofession est constituée des familles des pépiniéristes, des producteurs, des pisteurs, des exportateurs, des transformateurs et des transporteurs. Dans cette chaîne de valeur, seuls les transporteurs manquent à l’appel, a expliqué Moctar Fofana. Au stade actuel des choses, la non implication effective des transporteurs dans le développement de la filière, faute de rentabilité, constituerait un handicap sérieux pour la croissance du sous-secteur. Avec plus de 7, 331 milliards de Fcfa de recettes d’exportation à la fin de la campagne écoulée, la mangue malienne, très prisée sur le marché international, constitue une importante source d’approvisionnement de notre pays en devises, après le coton et l’or. Le sous secteur offre de l’emploi à des millions de personnes, notamment les femmes. Elles sont très impliquées dans la distribution. Elles assurent l’intermédiation entre les producteurs, les exportateurs, les transformateurs et entre les exploitants et les consommateurs locaux. Ce sont en terme technique des pisteurs, dont le rôle est de collecter les mangues dans les vergers pour les acheminer vers les stations de conditionnement, les unités de transformation ou les marchés locaux de consommation. L’objectif de l’interprofession est de moderniser ce circuit commercial pour professionnaliser les diverses branches d’activités économiques.

Il s’agit à terme de créer une unité d’intérêt au sein de la filière pour permettre aux divers intervenants de se sentir concernés par toutes les questions touchant à la vie de la filière. Cette communion d’intérêt passe par la prise en charge des préoccupations des différentes familles constitutives de la filière, à commencer par les producteurs. Selon Bakary Togola, une filière ne peut jamais marcher en foulant au pied les intérêts des producteurs. Le plus souvent, dans le secteur agricole, les intermédiaires commerçants bradent le prix au producteur décourageant totalement l’exploitant. Ils oublient que sans le producteur il n’y a point de filière. Il faut protéger les intérêts des producteurs. 7000 à 10000 ha. Le président Moctar Fofana ambitionne de renforcer les compétences techniques des familles des pépiniéristes, des producteurs et des pisteurs. Il souhaite les doter des techniques de certification des plants pour les pépiniéristes et en technique de récolte, d’entretien et d’hygiène pour les exploitants et les pisteurs. Il envisage de former les exploitants en technique de traitement phytosanitaire des vergers, pour améliorer la qualité de la mangue malienne. L’objectif est de passer de 7 000 ha à 10 000 ha traités dans les bassins de production : Sikasso et Bamako-Koulikoro. L’interprofession ambitionne de passer de la culture extensive à la culture intensive par la création des vergers industriels, en vue de répondre à la demande du marché international et des unités de transformation. S’agissant de la commercialisation, l’interprofession envisage d’accroître le volume d’exportation par une diversification des marchés d’écoulement. Actuel-lement le plus gros marché d’exportation est le marché européen, tandis que sur le continent, il y a des gros marchés demandeurs, comme le Maghreb, l’Afrique centrale et australe, même les pays du Moyen orient. À côté dans la sous – région, la Mauritanie et le Sénégal sont également de gros clients pour nos exportateurs. À l’intérieur du pays, les régions du Sahel et du septentrion sont des gros consommateurs de mangue. Le PCDA a réalisé plusieurs études sur les divers circuits de commercialisation de la mangue. Les conclusions de ces études ont esquissé plusieurs canons de vente intéressante pour les exportateurs. Pour améliorer davantage les revenus des intervenants de la filière, l’interprofession envisage de renforcer la capacité de négociation des exportateurs de ses mandants. Ils seront capables de comprendre les mécanismes de fonctionnement des marchés nationaux et internationaux. Dans ce dessein, elle compte diversifier la certification de la mangue malienne par la formation accrue de ses mandants. Les certificats sont des référentiels de qualité destinés à améliorer la qualité du produit. Elle compte aussi améliorer et diversifier la qualité des services du logistique transport. Selon Moctar Fofana, la mangue est un produit périssable. La qualité phytosanitaire du produit et les conditions de son transport sont des aspects déterminants pour son écoulement sur le marché européen.

Si le producteur néglige un seul détail relatif à ces différents aspects, l’exportateur peut perdre des dizaines de millions de Fcfa en un tour de main. Dans les aéroports en Europe, lorsque les services de contrôle phytosanitaire détectent une seule mangue avariée, c’est toute la cargaison qui est détruite et à la charge de l’exportateur. Pour éviter cette déconvenue les acteurs de la filière s’emploient à mieux organiser leur sous-secteur pour résister à toute éventualité. Dans ce dessein, ils comptent mettre l’accent sur la transformation. En ce moment, le PCDA associé à des partenaires sud-africains est en train d’introduire une nouvelle technologie de séchage de la mangue. C’est la méthode de séchage dite de tunnel. Cette technique augmente la capacité de production des unités de transformation et réduit le coût des facteurs de fabrication. Grâce à ce partenariat, les sud-africains se proposent de sponsoriser nos exportateurs de mangues séchées sur leur vaste marché local et même européen. Au regard des opportunités qui s’annoncent, la filière mangue a de beaux jours devant elle.

A. O. Diallo

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