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Art et Culture

Moussa Balla Coulibaly : Lancement du livre « l’appel du tabalé »
Publié le lundi 11 mai 2015  |  Le Pouce




Moussa Mary Balla Coulibaly, l’homme qui a présidé aux destinées du Patronat du Mali de 1999 à 2009, du Conseil économique Social et Culturel de 1999 à 2009 et de l’Union pour la Démocratie et le Développement (UDD) de 1991 à 2003, n’a jamais voulu tourner le dos à son pays depuis son retrait de la vie publique.

Moussa Balla CoulibalyDans le privé où il dirige toujours ses affaires, le natif de Tenkodogo interpelle les acteurs de l’Etat en ouvrant une fois de plus le débat sur la situation socio-politique et sécuritaire du Mali. En témoigne le lancement de son tout nouvel ouvrage : « L’Appel du Tabalé-Demain le Mali », le samedi 09 mai 2015 à la maison de la presse. Ce livre de 111 pages écrit après celui de 2012, intitulé « La nation Trahie », est un appel à la mobilisation et à la renaissance d’un nouveau Mali. L’ouvrage est un condensé de l’actualité brulante du Mali. Après constat, l’auteur invite les maliens à la réflexion autour de la question suivante : « Que doit faire l’Etat du Mali face à l’humiliation, à la tentative de destruction de la nation ? » .A cet effet, Moussa Mary Balla Coulibaly, s’attaque au chantier Mali et ses textes fondamentaux. Aussi, il rêve d’une quatrième république qui va asseoir les bases d’un Etat national émergent et puissant. La cérémonie de lancement de « Tabalé » s‘est déroulée en présence des proches de l’auteur, de collaborateurs, ses amis et ses compagnons de longue date.

« Ce livre est un appel à tous compte tenu de la situation de notre pays. Aujourd’hui qu’on le veuille ou pas, notre pays est en guerre. Cette guerre qui nous est imposée est complexe et multiformes », c’est par ces mots que le vieux Moussa Balla Coulibaly a débuté son discours liminaire. Selon lui, depuis l’indépendance, la rebellion est devenue une profession seulement de trois familles à savoir, les Intalla, la famille Elmedi et les Arabes d’Arouane (Taoudéni) , qui prennent des armes contre leur nation. A ses dires, cette franche est aussi insignifiante par rapport à la minorité des Touareg. Pour lui, la première république a donné la réponse qu’il faut. Il le mentionne dans son ouvrage : « Des quatre Présidents qui ont l’honneur insigne de servir la nation, seul le président Modibo Keïta n’a pas emprunté ce chemin qui aboutit à des arrangements sans lendemain. » . Il a indiqué que l’Accord d’Alger est acceptable, mais que la refondation du Mali doit se faire par la mise en place d’une 4ème république qui est conforme aux réalités et aux besoins des maliens et non à la vision des puissances étrangères. Pour lui, rien ne sert de copier les constitutions d’ailleurs. Il fera comprendre que les maliens doivent se saisir de cette opportunité de négociation d’Alger pour bâtir un Etat compatible avec leur perception de la vie en société et de leur personnalité. C’est pourquoi, Moussa Balla Coulibaly a laissé entendre que son œuvre est dépourvue de toute prétention partisane et politicienne. Pour lui, notre pays doit se fonder sur les valeurs et besoins des maliens. L’ancien de préciser que le système politique actuel de notre pays est dépassé. Face au terrorisme, Moussa Balla suggère une pleine implication des populations dans la gestion de la défense de la patrie. A en croire le doyen, personne d’autre ne viendra inculquer la culture de la bravoure guerrière à notre armée.

A sa suite, Mme Sy Kadiatou Sow prendra la parole pour son témoignage. Elle dira que le Mali a toujours besoin des figures comme le président Moussa Balla Coulibaly, qui sont connus pour ne pas pratiquer la langue de bois. Parlant de l’Accord d’Alger, elle a souligné que les maliens doivent s’assurer qu’ils seront capables de s’assumer dans la mise en œuvre des dispositions de la dite signature. A cette occasion, l’auteur du livre s’est fait le devoir de répondre aux préoccupations de l’assistance. Par rapport à la question sur l’interpellation du président de la république à l’Assemblée Nationale, Moussa Balla Coulibaly a noté que ce qui est important pour lui, c’est que le chef de l’Etat soit responsable de ses actes. Auparavant le modérateur, maitre Mamadou Gakou avait affirmé que selon la constitution malienne l’élu d’une seule circonscription ne peut pas interpeller l’élu de toute la nation. En ce qui concerne l’irruption des religieux dans la gestion politique du pouvoir, l’auteur de « l’appel du Tabalé » dira que le Mali est dans une situation dangereuse. Selon lui, il est important que les religieux fassent la part des choses quand il s’agit de laïcité et de l’organisation de meetings, des marches de soutien à des candidatures. Il poursuivra en disant : « De tous les temps, les pouvoirs ont toujours respecté les religieux et les marabouts pour leurs connaissances. Mais ils n’ont rien à faire dans l’affaire politique. Nous sommes tous des croyants. Pendant la première république les religieux n’avaient rien à avoir avec le gouvernement. Pourtant, je peux vous dire que le président Modibo Keïta était un fervent croyant. Pendant son pouvoir, personne n’a vu une telle irruption des religieux dans la gestion des affaires de l’Etat. Il y a des religieux maliens qui sont en complicité avec ces islamistes pour que le Mali soit transformé en un Etat islamique » a martelé le doyen.

S’agissant de la question sur un passage de l’ouvrage relatif à la situation des élèves Touaregs qui ne mangeaient pas au réfectoire, mais qui prenaient leur repas chez une dame Tamasheq commise à cet effet par les dirigeants français pendant la colonisation, Moussa Balla Coulibaly a déclaré que ceci avait pour objectif de créer le racisme dans la société malienne. A ses dires cet acte des français visait à nous diviser pour mieux régner.

« Cette rébellion au Mali a été cultivée par les blancs. Je suis heureux que certains n’aient pas signé cet accord car ils ne veulent pas la refondation du Mali », a conclu Moussa Balla Coulibaly.



Jean GOÏTA
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