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Paix au Mali: la communauté internationale tente d’arracher la signature de groupes rebelles
Publié le mercredi 13 mai 2015  |  AFP
IBK
© aBamako.com par A.S
IBK reçoit la communauté internationale.
Bamako, le 06 mai 2015 le président Ibrahim Boubacar KEITA a reçu la Médiation internationale a Koulouba.




Bamako - Malgré les violations répétées du cessez-le-feu au Mali depuis deux semaines, la communauté internationale tente d’arracher la signature d’une partie au moins de la rébellion à dominante touareg sur un accord de paix vendredi afin de revendiquer un succès, selon des experts.

Les ministres français et algérien des Affaires étrangères, Laurent Fabius et Ramtane Lamamra, ont appelé conjointement mardi à Alger toutes les parties à signer vendredi à Bamako l’accord paraphé le 1er mars dans la capitale algérienne par le camp gouvernemental, mais pas par la rébellion.

"Nous voir à Bamako en train de signer vendredi relèverait du miracle", a affirmé mardi à l’AFP un responsable rebelle, Almou Ag Mohamed, porte-parole du Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) jugeant "impossible" d’avaliser en l’état ce document.

La rébellion a accepté la proposition de la Mission de l’Onu au Mali (Minusma) de retourner d’ici vendredi à Alger pour "discuter et même parapher le texte" mais pour une signature "il faut de nouvelles négociations pour faire avancer les choses", a indiqué M. Ag Mohamed.

Selon une source de sécurité de la Minusma, "les attaques et combats sur le terrain sont clairement une réponse à la cérémonie du vendredi", à la fois vis-à-vis du gouvernement et la communauté internationale, mais aussi entre les différents groupes de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion).

"Les groupes haussent le ton pour manifester leur mécontentement contre la prise de la ville de Ménaka par un groupe armé pro-gouvernemental" le 27 avril, près de la frontière nigérienne, rappelle cette source.

La rébellion, invoquant la "légitime défense" contre l’armée et ses "milices affiliées", a répliqué depuis par une série d’attaques, avec de nombreux morts de part et d’autre, dont une embuscade lundi qui a fait neuf tués et 14 blessés parmi les militaires.

Face au HCUA, dont le bastion rebelle de Kidal, dans le nord-est du pays, est le quartier général, chacune des autres composantes de la CMA veut "marquer son territoire", estime la source de la Minusma.

Ainsi, l’assaut de lundi a été mené par un officier de la branche rebelle du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) tandis qu’une précédente série d’attaques aux environs était l’oeuvre du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), selon cette source.

’Démarrage de la locomotive vendredi’

Les pressions se concentrent désormais sur les différents groupes de la CMA, qui ne "parle plus de l’intérieur d’une même voix", selon un document de la médiation consulté par l’AFP, alors que le chef de la Minusma Mongi Hamdi a indiqué la semaine dernière qu’il serait possible de signer séparément après le 15 mai.

"Vendredi, la locomotive va démarrer", affirme le sociologue malien Mamadou Samaké "Maintenant, il y a des gares d’arrêt. Les acteurs pourront rentrer dans les wagons. Mais l’important, c’est de partir, de montrer qu’on avance", ajoute-t-il.

Une vision partagée par un très proche du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, selon lequel "on ne peut plus reculer, il faut démarrer".

"Nos frères viendront. Mais vendredi, nous aurons probablement une bonne
surprise, de voir de gros calibres de la CMA signer le document", a indiqué ce
proche sous le couvert de l’anonymat.

Le chef traditionnel des Touareg Ifoghas de Kidal, Mohamed Ag Intalla, a récemment séjourné à Bamako et eu "des discussions constructives" avec les autorités maliennes.

Selon un diplomate africain en poste à Bamako, si le groupe de sa communauté, le HCUA, signait, "la cérémonie de vendredi serait considérée comme un mini-succès"

Outre le le HCUA, le MNLA, et une branche du MAA, la CMA comprend la Coalition pour le peuple de l’Azawad (CPA) et une branche d’un mouvement d’autodéfense sédentaire, deux groupes qui pourraient signer vendredi, selon une source proche de la médiation internationale.

Le HCUA et le MAA "sont en phase d’évaluation", selon la même source, pour qui "la grande inconnue" reste le MNLA, qui se retrouverait "isolé" en cas de signature du HCUA.

Le nord du Mali est tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire internationale lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central.

sd/mrb/sst/sba
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