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Nouveau groupe d’autodéfense « Nous avons créé ALPUNA pour défendre nos populations »
Publié le mardi 12 mai 2015  |  Sahelien.com
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse des élus de Ménaka.
Bamako, le 30 avril 2015 les élus de Ménaka ont tenu une conférence de presse sur la situation de Ménaka au CICB.




L’Alliance Populaire pour la Paix et l’Unité Nationale (ALPUNA) est une association créée en décembre 2014, par la communauté arabe et alliée de Tombouctou. Selon ses responsables, cette association avait pour but au départ de lutter « pacifiquement pour préserver l’unité et la cohésion nationale » dans la région. Au fil du temps les ambitions de ALPUNA ont varié. Aujourd’hui, l’Alliance a décidé de voler de ses propres ailes en matière de sécurité en créant une branche armée. Le Secrétaire administratif d’ALPUNA, Abdouti Ould Najim explique les raisons et le but de ce groupe d’autodéfense à sahelien.com dans cette interview.

Sahelien.com : Quand est-ce que la branche armée de ALPUNA a été créée ?

Abdouti Ould Najim, Secrétaire Administratif d’ALPUNA : Depuis le premier mars où le projet d’accord a été paraphé par une partie, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de braquages, de violations et des tueries dans notre zone venant de la Coordination des Mouvements de l’Azawad. C’est en ce moment que nous avons décidé de créer cette branche armée, en mars.

Sahelien.com : Quels objectifs visez-vous en prenant les armes à votre tour ?

Abdouti Ould Najim : A priori, notre but n’était pas de prendre les armes. Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de violations et de crimes organisés dans notre ville de Tombouctou, des paisibles citoyens étaient attaqués par des groupes appartenant à la CMA. Pour éviter l’amalgame, nous avons décidé de créer une armée qui défendra notre zone, notre ville et nos intérêts dans la région.

Sahelien.com : Quelle zone occupez-vous maintenant et de combien d’hommes disposez-vous ?

Abdouti Ould Najim : Pour le moment nous n’avons pas choisi de faire une base fixe, nous faisons juste des patrouilles régulières. Nous occupons de 20 km à l’est de Tombouctou jusqu’à 80 km au nord-ouest de la ville. Actuellement, nous avons 150 combattants, mais la liste peut s’allonger à tout moment, car il y aura des adhérents.

Sahelien.com : Il y a déjà les Forces armées maliennes et internationales, dans la ville de Tombouctou et environs, pour la sécurité des personnes et de leurs biens, quels sont ces intérêts que vous voulez protéger ?

Abdouti Ould Najim : D’abord on est parti à Bamako, on a alerté les FAMas et la MINUSMA. Les FAMas nous ont dit qu’elles sont sous forme de cantonnement et que leurs moyens aussi sont limités pour la sécurisation de la zone. Nos populations sont des nomades qui vivent dans les villages et campements, elles sont isolés, elles n’ont pas d’aides et ne peuvent pas recevoir des médicaments, donc on a décidé de les protéger nous-mêmes. C’est notre seul intérêt.

Sahelien.com : D’où viennent vos armes et qui vous finance ?

Abdouti Ould Najim : C’est les populations. L’Alliance Populaire pour la Paix et l’Unité Nationale est composée de 57 fractions, il y a donc 57 chefs de fraction. Ces chefs de fraction se sont réunis pour qu’on se défende, ce sont eux la source de rentabilité de notre groupe armé.

Sahelien.com : Avez-vous reçu l’autorisation pour vous procurer des armes ?

Abdouti Ould Najim : Les Forces Armées Maliennes, nous ont tout simplement dit, qu’elles sont sous une forme de cantonnement et qu’elles ne peuvent pas sortir. Cependant la MINUSMA nous a fait savoir que c’est notre droit de faire de la légitime défense. Nous sommes couverts par cette loi. Donc c’est une branche d’auto-défense des paisibles citoyens et je pense que c’est notre droit.

Sahelien.com : Quels sont vos rapports avec le gouvernement central, depuis la création de cette branche armée ?

Abdouti Ould Najim : Notre organisation était comme toutes les organisations de la société civile. On a alerté les autorités et la MINUSMA d’assurer la protection des personnes et de leurs biens, avant de créer cette branche. Elles nous ont montré que les moyens sont limités, et qu’il y a le cessez-le-feu à ne pas violer. Maintenant nous sommes prêts à collaborer avec toute personne qui œuvre dans l’intérêt de nos populations.

Sahelien.com : Avec la dégradation de la situation sécuritaire, pensez-vous que la signature de l’accord de paix aura lieu le 15 mai prochain, comme prévue?

Abdouti Ould Najim : Oui je pense qu’il aura un accord et il le faut. La situation commence vraiment à échapper à tout le monde. Il faut que la médiation mette vraiment les points sur les i, il faut que tout le monde signe. Nous souhaitons que tout se passe bien comme prévu, mais s’il n’y a pas de signature, il faut que nous restons sur le terrain.

Sahelien.com : Êtes-vous prêts à déposer les armes une fois l’accord signé ?

Abdouti Ould Najim : Si aujourd’hui on a n’a plus besoin des armes pour la protection des populations, on les déposerait. D’ailleurs ce n’était notre premier objectif de prendre les armes.

Source: Sahelien
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