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Lutte contre la corruption et la délinquance financière: Les limites de la gouvernance d’IBK
Publié le mercredi 13 mai 2015  |  Le Reporter
Commémoration
© aBamako.com par A S
Commémoration du 26 mars 2015
Le Président IBK dépose une gerbe de fleurs au monument des martyrs




«Nul n’est et ne sera au-dessus de la loi», martelait le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, au lendemain de son investiture, déclarant du coup l’année 2014, année de lutte contre l’impunité, la corruption et la délinquance financière. Tout en ajoutant : «Je ferai de la lutte contre l’impunité, la corruption et la délinquance financière mon cheval de bataille. Je l’ai dit et je le ferai, Inch Allah. Et sans aucun état d’âme. Mais il n’y aura aucune chasse aux sorcières. Tout sera transparent, rien ne sera dans l’ombre».

Bien dit. Mais aujourd’hui, le constat est amer.
En effet, dès son élection à la magistrature suprême de notre pays, le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK), a placé son quinquennat sous le signe de la lutte contre l’impunité, la gabegie, la corruption et la délinquance financière. Des maux qui gangrenaient, dit-on, le régime du président déchu Amadou Toumani Touré et qui avaient conduit au coup d’Etat du 22 mars 2012 du capitane-général Amadou Haya Sanogo.

L’on croyait alors qu’IBK allait sortir sa lourde artillerie pour mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont comme sport favori la corruption et la délinquance financière. Mais très vite, les Maliens déchantèrent, découvrant un autre visage d’IBK avec sa politique axée sur la «famillecratie» ou «ma famille d’abord». Le tout aggravé par l’achat de l’avion présidentiel et les surfacturations dans l’achat des équipements d’armements. Comme le disait Diderot, «Méfiez-vous de celui qui veut rétablir l'ordre».

Annoncé comme «sauveur du Mali», IBK n’a plus aujourd’hui de mordant pour faire face aux nombreux défis qui se posent à la Nation. Il est noyé par les problèmes. Si le discrédit avait été jeté sur les présidents successifs à cause du fléau de la corruption et de la gabegie financière, de nos jours, son amplification sous le règne de celui qui a juré mettre fin à cette pratique (IBK) nous amène à nous poser la question suivante : en déclarant l’année 2014, année de lutte contre l’impunité, la corruption, la gabegie et la délinquance financière, qui est ce Malien qui n’avait pas salué l’initiative en son temps ?

En fait, on croyait à la ferme volonté du président IBK de passer à la vitesse supérieure avec la mise en place d’un Office national de lutte contre la corruption qui devait entrer dans le cadre de l’engagement qu’il a pris de lutter efficacement contre la corruption, à travers une loi. C’était donc une volonté d’assainir les finances, surtout que les caisses de l’Etat étaient vides, nous apprend-on. Mais à la grande surprise des uns et des autres, plus rien jusqu’à nos jours.

Bien au contraire, les choses vont plutôt de mal en pis, car la corruption et la délinquance financière ont pris des proportions très inquiétantes dans notre pays. Tenez, 153 milliards Fcfa détournés en moins de deux ans de gouvernance d’IBK ! Cela donne des sueurs froides ! En tout cas, c’est ce que révèlent les rapports 2013 et 2014 du Vérificateur général, remis au président de la République. Que va-t-il faire maintenant de ces rapports qui mettent à nu sa mauvaise gouvernance ?

En attendant de le savoir, nous pouvons méditer cette assertion de Silone dans «Le pain et le vin» : «Le gouvernement a un bras long et un bras court ; le long sert à prendre et arrive partout, le bras court sert à donner, mais il arrive seulement à ceux qui sont tout près».

Bruno E. LOMA
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