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Mali : Chronique : Des questions sans réponse
Publié le jeudi 14 mai 2015  |  Le Matin
Réunion
© aBamako.com par FAROUK BATICHE
Réunion d`Alger consacrée à la situation du nord-Mali
Alger, le 16 juin 2014. Six pays du Sahel se sont réunis pour se pencher sur la situation au nord du Mali.




A mesure que l’échéance de la signature de l’Accord d’Alger s’approche, l’insécurité grandit dans les quatre régions du nord plus une partie de Ségou. Cette généralisation de l’insécurité et des attaques met à nu le système sécuritaire mis en place après la libération des villes de Gao, Tombouctou et une partie de la région de Mopti par Serval.
La rébellion islamico-arabo-touareg qui s’est liguée contre le Mali et les populations du nord en l’occurrence a dès lors intensifié les attaques ces derniers temps pour certainement faire capoter le 15 mai. Que de foires dépouillées, des villages, campements, commerces et autres intérêts des sédentaires sont régulièrement pillés. Le hic est que le gouvernement de Bamako ne fait rien.

Les habitants de ces contrées ne peuvent plus voyager en sécurité. Ils ne peuvent plus vaquer correctement à leurs occupations, à telle enseigne que certains s’interrogent sur l’inaction du gouvernement. L’ancien premier ministre Mohamed Ahmed Ag Hamani disait la semaine dernière que l’Etat ne peut pas abandonner les populations même si on ne le voit pas après les attaques des villes et villages pour au moins remonter leur moral.

Sur les antennes d’une radio internationale, un habitant de Gao avait dit qu’il préférait le Mujao aux autorités actuelles qui, selon lui, sont incapables de faire régner la quiétude.

A Gao comme partout ailleurs au nord du Mali, la pauvreté s’est greffée à l’insécurité et donne un cocktail explosif. Ces régions du nord sont sevrées de toute action de développement depuis maintenant bien longtemps. Les quelques rares projets dit de développements ont fermé boutique, la fonction publique ne tourne pas, la déscolarisation des filles et des garçons a pris l’ascenseur. Que dire des villes comme Bourem, Goundam, Niafunké, Bamba ou Gourma Rharouss dont les habitants ont le sentiment d’être abandonnés ?

Visiblement le président de la République et son gouvernement lient tout au 15 mai ; date à laquelle l’accord d’Alger serait signé même si d’ores et déjà les rebelles de la Cma avaient annoncé leur intention de ne ni parapher encore moins signer un document qu’ils jugent non conforme à leur aspiration. Et cela en dépit des appels au pied du gouvernement et les mises en garde de la médiation.

La signature de l’accord que le gouvernement du Mali organise vendredi va-t-elle changer la donne sur le terrain ? Rien n’est moins sûr. En tous les cas, l’heure est grave et le temps est venu de changer de stratégie par rapport à la gestion de cette crise qui n’a que trop duré.

Mais pendant que le temps passe, la communauté internationale découvre le jeu dilatoire de la Cma. Une Cma qui dit une chose et son contraire tout en abusant de la naïveté de certaines populations qu’elle prétend défendre.

La fermeté du président de la République par rapport à la signature de l’Accord le 15 mai prochain, va-t-elle payer enfin ? Ce n’est pas si sûr. Car les groupes armés semblent reprendre du poil de la bête depuis quelques semaines et cela ne peut se faire que quand ils ont la confiance de leurs soutiens.

Personne n’est dupe, la Cma a un soutien de taille. Mais un soutien qui l’utilise juste pour atteindre ses propres objectifs sur le terrain. Serait-ce alors un complot contre le Mali ? Certains esprits avertis le croient fermement. Et si Oui qui orchestre ce complot et pour quel but? Whatis question.

D’ailleurs Karim Kéïta, président de la commission défense de l’Assemblée nationale n’a-t-il pas battu en brèche la thèse selon laquelle la France serait l’alliée n° 1 de la Cma. Pour le député Kéïta, « il y ‘a un pacte de sang entre la France et le Mali ». Donc selon lui, il ne peut en être autrement.

En définitive, après la signature de l’Accord d’Alger, le nord vat-il s’effondrer ou sortir de l’ornière de sitôt ? Comment va-t-on assurer la sécurité ? Quel sera le rôle exact des Français et des autres ? Kidal serait-elle libérée du joug du Mnla même sans la signature de la Cma? Autant de questions qui n’ont pas encore de réponse.

Alhassane H. Maïga

Source: Le Matin

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