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Sahel: des jihadistes d’Al-Mourabitoune annoncent leur allégeance au groupe Etat islamique
Publié le jeudi 14 mai 2015  |  AFP
Le
© Autre presse par DR
Le chef islmaiste Mokhtar Belmokhtar




Nouakchott, 14 mai 2015 (AFP) - Un chef du mouvement jihadiste
Al-Mourabitoune a annoncé l'allégeance à l'organisation Etat islamique (EI) du
groupe de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar actif au Sahel.
L'annonce a été faite par Adnan Abou Walid Sahraoui dans un enregistrement
audio mis en ligne par l'agence privée mauritanienne Al-Akhbar, qui publie
régulièrement les communiqués de jihadistes et a assuré avoir identifié la
voix de ce responsable d'Al-Mourabitoune.
"Le mouvement Al-Mourabitoune annonce son allégeance au calife des
musulmans Abou Baqr al-Baghdadi, bannissant ainsi les divisions et les
dissensions au sein de la Nation (communauté musulmane, NDLR)", affirme M.
Sahraoui dans cet enregistrement écouté jeudi par un journaliste de l'AFP à
Nouakchott. Le correspondant n'a pu en confirmer l'authenticité dans
l'immédiat auprès d'autres sources.
Le responsable islamiste a invité "tous les mouvements jihadistes à prêter
allégeance" au chef de l'EI "pour unifier la parole des musulmans et resserrer
leurs rangs".
L'EI, qui contrôle de larges pans de territoires en Irak et en Syrie, est
devenue une franchise de choix dans le monde jihadiste, attirant des
combattants de l'étranger et l'adhésion de groupes islamistes comme Boko
Haram, actif au Nigeria et dans des pays voisins.
Al-Mourabitoune est né en 2013 de la fusion des "Signataires par le sang"
de Mokhtar Belmokhtar - un ex-chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi),
cerveau d'une massive et meurtrière prise d'otages sur un site gazier algérien
- et du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), un
des groupes jihadistes ayant contrôlé le nord du Mali pendant près d'un an,
entre le premier trimestre 2012 et début 2013.
Adnan Abou Walid Sahraoui s'est plusieurs fois exprimé au nom du Mujao mais
aussi d'Al-Mourabitoune, notamment pour revendiquer des enlèvements, attaques
ou attentats suicides dans le nord du Mali s'étendant sur trois régions
administratives (Tombouctou, Gao et Kidal).

- "Changement de cap idéologique" -

Le Mujao, Aqmi et d'autres groupes jihadistes ont en grande partie été
chassés de ces régions par une intervention militaire internationale
déclenchée en janvier 2013 à l'initiative de la France et toujours en cours.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle du pouvoir central
malien, où les groupes continuent de mener des opérations violentes, récemment
étendues à d'autres localités.
Al-Mourabitoune a ainsi revendiqué le premier attentat contre des
Occidentaux à Bamako, la capitale, le 7 mars, ayant visé un bar très fréquenté
par les locaux et les expatriés. Bilan: cinq morts sur place et dans les
environs (trois Maliens, un Français et un Belge).
Les forces maliennes ont, depuis, tué un suspect présenté comme un des
auteurs de l'attaque. Trois de leurs complices présumés ont été arrêtés. Selon
des sources proches du dossier, les recherches ciblaient au total une dizaine
personnes qui seraient de "véritables terroristes organisés".
Al-Mourabitoune a aussi revendiqué un attentat suicide commis le 15 avril
contre le contingent nigérien d'une base de la Mission de l'ONU au Mali
(Minusma), ayant tué deux civils dans le Nord.
L'agence Al-Akhbar a par ailleurs rapporté que Adnan Abou Walid Sahraoui
était désormais le nouvel "émir" (chef) d'Al-Mourabitoune.
Pour l'expert mauritanien du jihadisme dans le Sahel, Isselmou Ould Salihi,
cette déclaration d'allégeance pose des questions "au sujet du mouvement et de
son chef Belawar" (le Borgne), surnom de Belmokhtar.
"La montée en puissance d'Adnan (Abou Walid Sahraoui), qui signe le
communiqué en lieu de son chef attitré, et le changement de cap idéologique
ainsi annoncé par le mouvement qui quitte Al-Qaïda pour l'EI est la première
lecture que l'on peut faire d'une perte de vitesse évidente du mouvement", a
affirmé M. Ould Salihi.
hos/cs/jlb
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