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SOS, corrompu cherche corrupteur impunément: Les sanctions sont essentielles dans la lutte contre la corruption
Publié le lundi 18 mai 2015  |  Infosept
Concertation
© aBamako.com par A S
Concertation entre le vérificateur général et le procureur de la République
Jeudi 20 décembre 2012 à lhôtel Al Farouk (Bamako)> Hamadou Ousmane Touré, Verificateur general>




Un soir de semaine dans un restaurant tranquille de Bamako. Ambiance détendue, une pause bienvenue dans l’enfer que nous vivons. Au moment de porter une portion de capitaine grillé à la bouche, mes oreilles tressaillent. Une voix d’homme qui s’énerve, s’élève et couvre le murmure des conversations.

« Ne me faites pas de chantage !». Une légère torsion du coup en direction de la voix et quatre hommes, probablement français, apparaissent dans mon champ de vision. Un des hommes du groupe est au téléphone. Il écoute son interlocuteur à l’autre bout du fil pendant quelques instants puis lui répond, franchement énervé : « Vous voulez que je vous envoie un bon de commande vierge ? Vous vous rendez compte de ce que vous demandez ? Je ne travaille pas comme ça, je ne vous enverrai pas de bon de commande vierge. Mais on est où là ? ». Au Mali Monsieur, au Mali.

J’en ai assez entendu et reviens à mon assiette, pensive. Je ne sais pas ce qui m’a le plus étonnée : le donneur d’ordre (théoriquement le corrompu) qui appelle en soirée un fournisseur (théoriquement le corrupteur) pour lui faire une proposition malhonnête, ou le fournisseur outré qui n’a pas mâché ses mots, sans craindre de perdre un marché. J’en ai conclu que le corrompu cherchait sa dose mais était tombé sur le mauvais dealer qui n’a pas banni le NON de son vocabulaire.

J’ai alors repensé au vérificateur général qui, lors de la remise des rapports 2013 et 2014 au président de la république, a signalé l’apparition de formes nouvelles de fraude, dont l’usage de faux documents pour justifier des dépenses fictives. En homme sensé et soucieux d’une bonne gestion des deniers publics, c’est-à-dire, il faut quand même le crier haut et fort, de notre argent à nous Maliens, persuadé que les sanctions sont essentielles dans la lutte contre la corruption, il souligne qu’il est de son devoir de saisir la Section des Comptes de toutes les fautes commises.

Quand, dans son dernier rapport qui fait le point sur la gestion ibkienne des finances publiques, le FMI écrit noir sur blanc que les vérifications du BVG « ont mis en lumière… une surfacturation d’un montant de 24 milliards de FCFA (48 millions de dollars) dans un contrat conclu par entente directe et l’utilisation frauduleuse par le fournisseur malien d’un montant de 9 milliards de FCFA (18 millions de dollars). », Me TAPO envoie un courrier au BVG pour l’informer qu’ «il n’existe pas dans le code pénal malien de dispositions définissant et réprimant le délit ou le crime de « surfacturation », on se surprend à se frotter les yeux d’incrédulité.

Mais quand le même Président de la République, qui a déclaré 2014 année de lutte contre la corruption au Mali, annonce au Végal que sa mission « n’est pas la chasse à la délinquance financière », là, on se dit qu’il y a des amours filiaux criminels qui peuvent mal se terminer. En attendant, fossoyeurs de la république, à vos pelles ! Et vous, futurs suicidés consentants de la république, assurez-vous qu’ils ne vendent pas votre cadavre au nom de leur famille !

AHD
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