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Signature de l’accord de paix : Quand les Nations Unies heurtent la sensibilité d’IBK
Publié le lundi 18 mai 2015  |  Le Prétoire
Arrivée
© aBamako.com par A.S
Arrivée des chefs d`Etats du CILSS à Bamako
Bamako, le 14 avril 2015 à l`aéroport de Sénou. Le président IBK a accueilli ses homologues tchadien, nigérien et mauritanien venus dans le cadre du 17è sommet des chefs d`Etat du CILSS.




La signature de l’accord de paix a réveillé les vieux démons. Les remontrances de part et d’autre ont émaillé la fin de la cérémonie. L’intervention du représentant des Nations unies a offensé le Président IBK qui ne s’est pas fait prier pour répliquer.
Dans son intervention, le représentant du secrétaire général des Nations Unies, Hervé Ladsous s’est réjoui de la signature de l’accord de paix qui constitue un pas important vers l’établissement d’une paix durable au Mali et espère que les autres parties au processus d’Alger adhèreront à l’Accord dès que possible. Jusque là, tout se passait bien. Mais il poursuivra en invitant les parties à laisser l’Accord ouvert à l’adhésion des parties restantes et à poursuivre le dialogue en vue d’obtenir la signature de toutes les parties dès que possible. Mieux, le représentant du Secrétaire général de l’ONU dira: « Le Secrétaire général rappelle à toutes les parties que l’accord de cessez-le-feu du 23 mai 2014 et les déclarations de cessation des hostilités du 24 juillet 2014 et du 19 février 2015 demeurent en vigueur et les exhorte à honorer leurs engagements en la matière ». Au regard de nombreuses violations de ses dispositions par les groupes rebelles sans la moindre sanction de l’ONU, le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a piqué une crise de colère. En réplique à cette déclaration à la limite hypocrite, il leur rappellera que le peuple malien et le Mali méritent plus d’égard et de respect. Tout en rappelant la situation intenable des soldats maliens cantonnés, qui ne bénéficient d’aucune amélioration. Jamais le peuple malien n’avait manqué à ses engagements ni commis une entorse dans les relations internationales, ajoutera-t-il. « Nous sommes un pays tolérant mais pas lâche, le Mali ne demande que son dû, ni plus ni moins. Nous ne sommes pas des gueux ». Très remonté, le Chef de l’Etat rappellera aussi qu’il a dû informer la Cedeao de la situation intenable des soldats maliens cantonnés alors que l’accord de Ouagadougou était censé désarmer les combattants et rétablir l’ordre. Selon lui, certaines parties se sont permis des arrangements avec la loi. En clair, c’est la partialité de la Minusma et son accointance avec les groupes rebelles qui ont été dénoncées par le Président IBK.
Visiblement, ces phrases ont été considérées comme des invectives d’IBK envers ses invités de la communauté internationale et ont irrité les représentants de la Minusma. Tôt, le lendemain de la signature, le chef de la Minusma, représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies, MongiHamdi, a pondu, pardon, publié un communiqué dans lequel il exprime sa frustration. Dans son communiqué laconique, il dira que la Minusma regrette que son impartialité soit régulièrement mise en cause et que ni sa contribution, ni ses sacrifices ne soient reconnus à leur juste valeur.
De toutes les façons, malgré les pleurnicheries et les grincements de dents de la Minusma, la communauté internationale doit comprendre que c’est le message du peuple malien qui lui a été transmis. IBK est suivi et soutenu dans cette démarche par ses compatriotes.

Oumar KONATE
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