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Le Combat N° 510 du 29/11/2012

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Une ancienne ministre molestée A L’APEJ: Le gouvernement face à la lourde loi qui nous lie aux actes
Publié le jeudi 29 novembre 2012  |  Le Combat


Sina
© Autre presse par DR
Sina Damba lors de sa tentative d’enlèvement par des militaires dans l’enceinte de l’APEJ


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Toutes les nominations qui nous arriveront vont dicter un impact concurrentiel. A ceci que dans la gouvernance actuelle, il ne faudra pas des désagréments créés par certains événements en reçoivent le baptême.

A quand aurait-on droit à une vraie sémiologie du pouvoir actuel ? On voit de plus en plus un pouvoir de nomination qui ne s’applique en rien, oublieux de sa destinée de gouvernement de la transition. Que nous arrive-t-il ? Nous voici face à un autre silence de crevaison avec cette tentative d’enlèvement de la directrice promue à l’APEJ. C’était avant-hier dans la matinée, dans ses propres locaux. Juste avant, pour cadrer l’événement, revenons à ces propos de Mme Maïga Sina Damba en direction de ses collaborateurs la gratifiant d’un accueil d’espoir à la direction de l’APEJ : «Ma porte est et restera ouverte à quiconque a des projets, des idées ou suggestions qui tendent vers l’amélioration de la qualité du travail». A ce qu’il semble, la belle et grande dame est, comme on dit, dans une roue et nous avons déjà écrit que l’une des plaies de notre démocratie était de pouvoir caser les anciens dignitaires.

Pourquoi n’avoir pas attendu, alors que la dame Maïga Sina Damba nous livre dans cette structure dont elle prenait les commandes, la séduction de ses efforts méritoires ? L’ancien titulaire du poste garde tout l’air de vouloir faire son siège, et des kidnappeurs d’hier ne voulant rien lâcher. A ce jour, trois cas de relève à la tête de services (douanes, hôpital Gabriel Touré, APEJ) font la une. Les informations qui circulent à ce jour sur cette affaire dite Sina Damba bradent la réalité dans un sens comme dans l’autre et en appelle à un autre comportement d’ingérence de l’Exécutif. Dans quelle spirale de violence glisse-t-on à pas comptés ?

On va le dire comme ça : le Premier ministre doit signer cette transition et en souligner la conclusion

C’est l’Etat qui est dispensateur des hiérarchies, et ce qui se passe là sous nos yeux n’est pas une querelle de petits chefs. Ce qui est en cause, ce sont les nominations de luxe, pourrait-on dire. Tout jeune Etat a ses réalités qui se composent de plusieurs éléments. Dans notre gouvernance actuelle, un élément « boson » est entré dans le débat : l’information. C’est elle qui nous permet de comprendre les déterminants et peut même nous aider à anticiper sur ce qui nous tombera demain sur la tête. La période intérimaire que nous vivons a créé un état de fait avec sa logique de chaînage entre les principaux acteurs de la scène politique. Un triumvirat est en place où trois personnages coexistent en subissant chacun, malgré soi, une contrainte qu’on espère provisoire.

Et quiconque, avons-nous vu, voudra entrer dans la logique de l’autre se dira abandonner la sienne. Cheick Modibo Diarra est le chef de l’administration générale et Dioncounda Traoré nomme civils et militaires aux plus hauts emplois. S’ils ont des repères à eux deux, les voilà qui laissent la boussole à d’autres. N’est-ce pas pourquoi l’on dira que ce gouvernement est en train de rater l’essentiel, c’est-à-dire l’union des cœurs dans sa marche des affaires ? Trois questions vont ressurgir : comment le gouvernement fonctionne-t-il. Qu’est-ce que Kati attend de lui ? Enfin ; comment ce gouvernement évoluera-t-il ? La bataille qui ne dit pas son nom se fera-t-il entre un pouvoir règlementaire et un pouvoir occulté ? A ce qu’on voit, le caprice prend part aux nominations. Plus qu’un symbole, Cheick Modibo Diarra doit se saisir d’une raison, ce qui lui serait avantageux dans la situation volatile actuelle. Si le gouvernement ne condamne pas ces « accommodements » avec le pouvoir de Kati, il va relâcher les consciences et ne pourra rectifier le mal de l’action. On objectera que cela est facile à dire plutôt qu’à faire. Mais n’est-ce pas à l’honneur que le gouvernement doit tenir à ses promus dans le devoir, non la sévérité qu’il peut leur faire voir ? Nous voulons inviter les maîtres de la transition à relire ces propos de Bossuet (1617-1704) disant « qu’un grand fleuve retient, encore, coulant dans la plaine, cette force violente et impétueuse qu’il avait acquise aux montagnes d’où il tire ses origines ». Chez nous on souhaite des vœux, de façon prosaïque, à quelqu’un tout le bonheur de la grosseur d’une colline et non pas celle d’un fleuve.

S. Koné

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