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Art et Culture

Ousmane Diarra : « Le Mali a foi en son avenir »
Publié le jeudi 21 mai 2015  |  lejsl.com




Le Centre francophonie de Bourgogne accueille Ousmane Diarra, écrivain malien, conteur et bibliothécaire à l’institut français de Bamako. Une conférence-débat est prévue mardi 26 mai à la Maison des familles de Torcy.


Dans quelles conditions avez-vous écrit votre dernier roman, La Route des clameurs ? Où puisez-vous cette énergie que l’on retrouve dans vos livres ?

En écrivant La Route des clameurs , j’étais en colère, meurtri dans ma chair et dans mon âme, révolté contre ce qui arrivait à mon pays. On voulait me le voler. On voulait me le prendre de force et faire de mon peuple un peuple d’esclaves. À coups de mensonges, d’impostures, de violence, d’humiliation, etc. Mon énergie, je la puise dans l’amour de la vie, l’amour de la liberté, l’amour de mon pays. Pour protéger mes enfants, je me suis retiré du centre-ville, à 25 km. Je ferme mes portes. Mes enfants, s’ils ne sont pas à l’école, sont à la maison avec les livres ou en train d’entretenir les arbres du jardin. J’ai interdit ma maison aux vendeurs de chimères.

La devise du Mali est « Un peuple, un but, une foi ». La foi musulmane est ébranlée face à la montée du djihadisme, du terrorisme. Comment protégez-vous vos enfants ?

La foi dont il est question dans la devise du Mali, c’est plutôt celle en l’avenir du pays, du peuple malien. Il s’agit de la confiance dans notre avenir collectif, un pays prospère. Il n’y est pas question d’une quelconque foi religieuse. La Mali est un pays laïque où chacun a le droit de pratiquer la religion de son choix. C’est ce qui est écrit dans notre constitution et que je défends. Mais il est vrai aussi que ce djihad que nous subissons n’a rien à voir avec l’esprit de l’islam que nous avions connu de par le passé.

Moussa Konaté (écrivain malien, Ndlr) était très important pour vous. Seriez-vous prêt, comme lui, à abandonner votre métier de documentaliste pour vivre de votre plume ? Les éditions Gallimard ont trouvé en vous un grand écrivain, peut-être vous l’ont-il proposé ?

Moussa Konaté ! Je peux dire que je suis son héritier spirituel. À Bamako, à Paris, à Limoges, nous passions des heures et des heures à parler du Mali, de l’Afrique, de l’humanité. Il n’était pas seulement un grand frère, mais un ami, un confident. Il va sans dire que, si l’occasion m’est donnée de vivre de ma plume, je n’hésiterais pas une seconde à le faire, à l’instar de Moussa Konaté.

Moussa Konaté avait l’ambition d’ouvrir des petites bibliothèques dans chaque école. En tant que documentaliste, cette ambition pourrait-elle être la vôtre ?

J’ai justement beaucoup discuté de ces petites bibliothèques avec Moussa Konaté. À défaut de pouvoir en ouvrir dans chaque école du Mali, je travaille déjà au projet de le faire dans les écoles de Nyamana, le grand quartier de la périphérie où je vis désormais.

Conférence-débat mardi 26 mai, à 19 heures, à la Maison des familles de Torcy.
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