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Edito : L’accord du 15 mai 2015 pour la paix: une formalité?
Publié le mardi 26 mai 2015  |  SOLONI




Le vendredi 15 mai 2015, fut signé au CICB, l’accord de paix par le gouvernement malien, les groupes armés et la médiation internationale. Une cérémonie très solennelle a marqué cette journée de 15 mai désormais gravée dans les anales de la République du Mali. Beaucoup d’acteurs se sont félicités des avancées notables dans la décrispation de la crise malienne à travers cette signature.

caricatureLa secrétaire d’Etat chargée du Développement Annick Girardin, représentant la France a estimé que cette signature est une étape très importante du processus de paix. Elle n’a cependant pas manqué de regretter l’absence de la CMA, même si de l’autre côté, la chef de la diplomatie de l’Union européenne Federica Mogherini a minimisé l’absence des principaux groupes rebelles, jugeant que la signature « par la plupart des parties prenantes est une étape décisive » et pressant, les autres de « le faire dans les meilleurs délais ». Ce qui est sûr et certain, les chefs d’Etat et représentants diplomatiques présents savent pertinemment que cet accord est tâché de beaucoup d’irrégularités mais il fallait néanmoins quelque chose de matérielle pour dire que la paix a été signée.

Peut-on réellement parler de paix ?

Comment peut-on parler de paix quand les principaux acteurs ne se sentent pas concernés ou du moins décident de boycotter la signature des accords ? Pendant que la cérémonie de la signature se déroulait au sud en présence de plusieurs chefs d’Etats et personnalités internationales, dans le « grand » nord des manifestants hostiles à l’accord de paix s’en sont pris vendredi à des casques bleus à Kidal, tandis que de nouveaux combats éclataient à Ménaka. La CMA le principal mouvement dit ne pas reconnaitre cet accord et exige d’autres créneaux de négociations avec le gouvernement malien. Tout ce quiproquo laisse de grandes interrogations sur l’avenir de cet accord de paix.

Le Mali entre le marteau et l’enclume ?

Le Mali semble avoir mené ces négociations sous les pressions de la communauté internationale. A vrai dire, les maliens n’ont jamais voulu aller sur la table de négociation avec des fratricides. Ils auraient plutôt aimé que « les traitres de frère » reconnaissent d’abord leur tort et reviennent en famille tout comme le fils « prodigue » et non imposés leurs règles du jeu.

Les propos du président IBK lors de la clôture de la cérémonie de signature laissent croire qu’il n’est pas de gaité de cœur face à l’attention particulière portée à la CMA. A ce sujet, IBK déclarait : « A chaque fois qu’il y a eu violation de cessez-le-feu, violation de cessation des hostilités, nous avons acté, nous l’avons signalé. Rarement nous avons été entendus. On nous a toujours dit oui les parties. Un peu de respect pour notre peuple. Le peuple du Mali est un peuple de dignité avérée au long des siècles. Un peuple qui, dans la communauté internationale, n’a jamais failli à ses engagements internationaux. Et il continue de le faire aujourd’hui, mais pourvu qu’en retour il soit l’objet d’un minimum de respect. On dit il faut que l’accord reste ouvert à la signature de ceux qui n’en ont pas encore compris l’intérêt, bien sûr nous y sommes favorables, pourvu que ce ne soit pas une prise en otage du Mali et de la paix au Mali. Enfin quand vous avez dit qu’il n’est pas question que l’on profite de cette signature pour attaquer ceux qui ne l’ont pas signé. Nous ne sommes pas des gueux. Depuis qu’elle a été cantonnée, l’armée malienne n’a jamais manqué à ses engagements. » Cette déclaration a aussitôt été repris par le chef des opérations de maintien de la paix de l’ONU, Hervé Landsous en accusant le Mali de manquer de reconnaissance pour ses «sacrifices ». Cette divergence laisse à croire que le Mali agit sous la pression de la communauté internationale. Le Mali se voit donc dans l’obligation de suivre aveuglement les dictats de la communauté internationale. Enfin, jusqu’à ce jour du 15 mai où le premier responsable malien a frappé du poing la table.



Le rôle de la France

Jusqu’ici, on retenait de la France un sauveur, l’histoire remonte depuis 2012 précisément le 11 janvier quand le Mali était en proie à la coalisions des groupes armées. La France intervient à la grande surprise de tous et stoppe l’avancée des groupes armés avec l’aide de l’armée malienne et fait un ratissage jusqu’aux portes de Kidal. Contre toute entende, l’armée française devance les forces maliennes et les interdit l’entrée à Kidal. Depuis, l’armée malienne se voit dans l’obligation d’être cantonné en lieu et place des groupes armées. Beaucoup d’interrogations ont suivie cette action de la France qui jusqu’ici, n’a su donné une explication claire à ce sujet. Tout ce que l’on peut retenir, c’est que MNLA est particulièrement chérie par la France qui est prête à tout pour sauver son honneur même s’il faut pour cela sacrifier tout un peuple. En tout cas plus de la moitié de la population malienne croit fermement que la France protège les rebelles et ne cesse de se demander pourquoi ? Sinon comment un groupuscule de personnes puisse s’attaquer à toute une nation de façon impunie ? L’histoire nous le dira.

Amadingué Sagara
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