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Contrôle des routes commerciales du trafic de drogue et des armes au Sahel : La principale raison de la tergiversation de la CMA à signer l’accord
Publié le jeudi 28 mai 2015  |  L’Indépendant
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© AFP par FAROUK BATICHE
La rébellion touareg du Mali a paraphé l`accord de paix d`Alger
Alger, le 14 Mai 2015, la rébellion a paraphé à Alger l`accord pour la paix au Mali du 1er mars.




Certes, le sujet a été quelques fois effleuré, mais n’a jamais été évoqué en profondeur. Et ce, alors que c’est l’une, sinon la principale raison pour laquelle, les narco-séparatistes refusent de signer l’accord de paix. En effet, ces derniers tiennent coute que coute à continuer à avoir la mainmise sur les routes commerciales du trafic de drogues et des armes. Récemment, c’est même le trafic humain qu’ils ont ajouté à cette longue liste avec les filières de passeurs des migrants dans les pays occidentaux via les côtes libyennes. Auparavant, c’était à travers les enlèvements d’otages occidentaux. D’où la nécessité pour la Communauté internationale d’intervenir rapidement pour contraindre la CMA à signer l’accord de paix au risque de transformer la Méditerranée en un plus vaste cimetière.

Rappelons qu’avec la chute de l’ex-numéro 1 de la Libye, ce sont des milliers d’armes tous calibres confondus qui ont été abandonnées dans la nature, dont une grande partie est tombée entre les mains des mercenaires venus réclamer une partition du pays. Avant cela, le trafic de drogue était déjà très répandu dans le Sahel. On se souvient notamment du cas du Boeing 727, en provenance du Venezuela, qui avait atterri en 2009, à Tarkint, une localité relevant de Gao avec à son bord environ neuf tonnes de cocaïne.

Certes, l’avion a été incendié sur place, des arrestations d’un Espagnol, d’un Français et d’un Malien, ont été opérées, mais la marchandise n’a pour autant jamais été retrouvée à ce jour. Ce qui fait dire à de nombreux observateurs que ce trafic est au cœur même de la persistance du refus des narco-séparatistes à signer l’accord de paix.

C’est ainsi qu’ils ne cessent d’aller de surenchères en surenchères en réclamant tantôt l’indépendance, tantôt l’autonomie et tantôt le fédéralisme. Le but est pourtant simple : continuer à avoir la mainmise sur les routes commerciales de trafic de drogues et des armes. Raison pour laquelle, ils ont mené des combats acharnés pour reprendre la localité de Tabankort tenue bec et ongle par les unionistes allant même jusqu’à pactiser avec la MINUSMA pour atteindre cet objectif. Hélas, ils n’ont vu que du feu. C’est le même cas pour Ménaka. En fait, ces deux localités faisaient parties des passages clandestins que les narco-séparatistes utilisaient fréquemment pour transporter leurs produits vers d’autres cieux. Pire, un observateur averti indique qu’ils sont tenus jusqu’au cou par les dealers de grands chemins, dont ils assurent la sécurité des convois. Il n’est donc pas facile pour les séparatistes de rompre le cordon ombilical le liant avec ces trafiquants.

Le pire dans tout çà, c’est surtout le trafic d’être humain à travers l’enlèvement d’otages occidentaux ou l’immigration clandestine. D’ailleurs, tout le monde a remarqué le nombre croissant de migrants qui empruntent la mer avec des embarcations de fortune pour atteindre les côtes européennes. La plupart d’entre eux, viennent de la Libye, un territoire laissé à la merci des groupes anarchiques depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Récemment, l’organisation terroriste EI qui détient des bases dans ce pays a menacé d’envoyer 500 000 migrants supplémentaires sur les côtes européennes. Ce qui établit la liaison étroite, voire la complicité que les narco-séparatistes kidalois entretiennent avec les terroristes. Quoi de plus normal puisque ces trafics constituent pour eux une manne financière non-négligeable, il n’est donc pas étonnant de les voir continuer à narguer tout le monde. D’où la nécessité pour la Communauté internationale d’intervenir rapidement pour les contraindre à signer l’accord de paix pour éviter que le pire ne se produise et afin de venir à bout de ces trafics.

Massiré DIOP
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