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Attaque contre un convoi transportant le chef des Casques bleus au Mali
Publié le vendredi 29 mai 2015  |  AFP
Patrouille
© aBamako.com par A S
Patrouille de la MINUSMA à Tombouctou
Tombouctou, le 11 Mai 2015, la MINUSMA a procédé aux patrouilles à Tombouctou




Bamako, 28 mai 2015 (AFP) - Trois Casques bleus ont été blessés jeudi dans le nord du Mali par une explosion au passage d’un convoi transportant les chefs de la force militaire et de la police de l’ONU dans le pays, illustrant l’insécurité persistante dans cette région.

Cette attaque intervient à la veille de la Journée internationale des Casques bleus, alors que la mission au Mali - déployée dans le sillage de l’opération Serval, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France contre les jihadistes - est "la plus coûteuse en vies humaines" depuis la Somalie dans les années 1990, selon l’ONU.

La force onusienne, qui compte quelque 10.000 soldats et policiers, a fait état de trois Casques bleus blessés vers 13H00 (locales et GMT) quand "un convoi de la Minusma a heurté une mine sur l’axe Teherdge-Tombouctou" (nord-ouest), sans mention de la présence des chefs des effectifs militaires et de la police.

Le général danois Michael Lollesgaard, commandant de la force militaire, et le chef djiboutien de la police de la Minusma, Awale Abdounasir, se trouvaient à bord de ce convoi, ont indiqué à l’AFP des sources au sein de la Minusma.
Tous deux "ont échappé jeudi à la mort dans la région de Tombouctou quand des mines placées sur l’itinéraire de leur convoi ont blessé trois Casques bleus originaires du Burkina Faso", a déclaré à l’AFP un responsable civil de la Minusma à Tombouctou.

Ils effectuaient une visite de terrain, lorsqu’un véhicule a sauté sur une mine entre les localités de Diré et de Ber, a précisé à l’AFP une autre source de sécurité de la Minusma à Tombouctou.
"Il est clair que c’est le convoi des deux premiers chefs des forces militaire et policière qui était visé, puisque quelques heures avant d’emprunter ce tronçon, les vérifications sécuritaires ont été faites", a souligné cette même source, jugeant "très probable" que les mines aient été
posées peu après.

- ’Aqmi privé de circulation’ -

Lundi soir, un Casque bleu bangladais a été tué et un autre grièvement blessé près de l’aéroport de Bamako. Les causes de ce décès n’ont pas été élucidées.
Le climat s’est alourdi entre le camp gouvernemental et la Minusma, engagée dans de délicates discussions pour rétablir le cessez-le-feu bafoué depuis un mois dans le nord du pays, et taxée par Bamako de complaisance envers la rébellion nordiste à dominante touareg.

Depuis son déploiement en juillet 2013, "le nombre de Casques bleus morts au nom de la paix au Mali s’élève à 35, soit 1,06% de l’ensemble des soldats de la paix tombés au cours des 71 missions de l’Histoire", a rappelé la Minusma peu avant l’attaque de jeudi.

"Ce bilan ne prend pas en compte les soldats décédés suite à des accidents ou maladies. A cela s’ajoute plus d’une centaine de soldats victimes de graves blessures suite aux attaques ou explosions de mines", précise-t-elle. Le chef d’état-major de l’armée de Terre française, le général Jean-Pierre Bosser, a néanmoins revendiqué jeudi des progrès face aux jihadistes
d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et leurs alliés à travers la région.

"Aqmi est durablement affaibli et a perdu sa liberté de circulation", a-t-il assuré, insistant sur le raid de la semaine dernière qui a abouti à la mort de deux chefs jihadistes touareg, dont le responsable présumé de l’enlèvement et de l’assassinat de deux journalistes de la radio RFI en novembre 2013 à Kidal, dans le nord-est du Mali.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l’armée face à la rébellion, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Bien que les jihadistes aient été dispersés et en grande partie chassés de cette région par "Serval", relayé depuis août 2014 par "Barkhane", dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble sahélo-saharien, des zones entières échappent encore au contrôle des autorités.

sd-sst/tmo
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