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Le président IBK : « La Minusma n’est pas là pour lutter contre les rebelles, mais pour nous aider à stabiliser et réconcilier le pays »
Publié le vendredi 29 mai 2015  |  Le Républicain
Journée
© aBamako.com par A.S
Journée du paysan à Samanko
Samanko, le 26 mai 2015. Le chef de l`Etat, M. Ibrahim Boubacar Keita a présidé en présence du ministre du Développement Rural, la journée du paysan qui marque le démarrage de la campagne agricole 2015-2016.




En présence des chefs des institutions de la République, des chefs de représentations diplomatiques accréditées au Mali, des membres du gouvernement, des représentants du monde rural et d’un public nombreux, le président de la République Ibrahim Boubacar Kéita a tenu à faire une mise au point cardinal sur l’importance de la mission onusienne dans notre pays. Afin qu’aucun Malien ne se méprenne sur le rôle de la Minusma, « un rôle important, un rôle difficile, un rôle délicat », a indiqué le président IBK.
Selon lui, « certains pensent que la Minusma est là pour lutter contre les rebelles, non ! Telle n’est pas sa mission, tel n’est pas son mandat. Elle est là pour nous aider à stabiliser et à réconcilier le pays », a déclaré le président de la République. C’était lors du lancement de la campagne agricole 2015, le mardi 26 mai 2015, à Samanko.
Ce discours du président IBK fera date, prononcé moins de deux semaines après son discours du 15 mai lors de la signature de l’accord de paix, où le président s’en est pris à l’ONU et à son Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous. Il fera date aussi, sonnant comme une réponse à certains manifestants de ce 26 mai, quelques heures avant, dans les rues de Bamako, qui s’élevaient contre la Minusma et la France, allant jusqu’à brûler le drapeau du pays de Damien Boiteux et des forces « Serval ». Il est à noter que d’autres Maliens au cours de la même marche du mardi, ont arboré le drapeau français le portant haut au côté de celui du Mali. De nombreux manifestants avaient eu des critiques sévères contre la mission de l’ONU au Mali. Ces derniers temps des attaques ont ciblé les casques bleus dans la capitale malienne. IBK est intervenu pour se rapprocher davantage de Hervé Ladsous et pour mettre en garde contre des attaques ciblant les casques bleus et la Minusma.
« Je voudrais dire également que je profite de cette journée pour dire encore la reconnaissance du Mali à l’endroit de tous les pays amis du monde entier qui ont aidé à nous retrouver singulièrement nos frères africains voisins mais au-delà, l’Europe, au-delà, la Russie, au delà la Chine ». IBK a reconnu que tous ces pays amis ont aidé au processus de paix au Mali et « je ne voudrais pas que nous nous trompions, que personne ne s’y méprenne, le rôle de la Minusma est un rôle important, est un rôle difficile, est un rôle délicat. Certains pensent que la Minusma est là pour lutter contre les rebelles, non ! Telle n’est pas sa mission, telle n’est pas son mandat.
Elle est là pour nous aider à stabiliser et à réconcilier le pays. C’est donc une mission difficile ».
La Minusma n’est pas l’ennemi du Mali
Le président a mis l’accent sur le lourd tribut payé par les soldats de la paix au Mali. « … Dans l’histoire des Nations Unies, je ne connais aucun théâtre sur lequel, les forces des Nations Unies, les Casques bleus ont perdu autant d’hommes et ont subit autant d’agressions. Vous avez vu ces bombes placées, ces pièges d’un autre âge pour des hommes qui sont venus pour aider à la paix dans notre pays, ils ont été victimes. Donc ne nous trompons pas, la Minusma n’est pas l’ennemi du Mali, elle n’est pas l’ennemi du Mali. Il faut qu’on le comprenne et que nous aidions ces fils d’Afrique, d’Europe et du monde entier venus pour nous aider ». Un discours similaire à celui d’Hervé Ladsous en conférence de presse le 16 mai, qui reprochait à IBK de n’avoir pas été reconnaissant des rôles joués par la communauté internationale. C’est désormais chose faite, IBK recadre IBK, et se plie au devoir de reconnaissance, sans faux orgueil.
La veille de cette cérémonie, un soldat de Bengladesh a perdu la vie à Bamako, victime de projectile dont les enquêtes se poursuivent pour en savoir la provenance.
«Nous nous inclinons avec piété sur sa mémoire et nous souhaitons vraiment que ces violences à l’endroit des hommes de la paix puissent cesser. Je le dis encore une fois, n’écoutez pas les gens qui pourraient vous dire, ce sont ceux là nos ennemis, ce n’est pas vrai, ils sont là pour nous aider à avoir la paix entre nous ici, à nous réconcilier et c’est leurs devoirs, c’est leur mission et ils s’en acquittent du mieux qu’ils peuvent », a souligné le président IBK à Samanko.
B. Daou
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