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Donald Kaberuka: "le regard du monde sur l’Afrique a changé"
Publié le samedi 30 mai 2015  |  AFP
Assemblées
© aBamako.com par Atapointe
Assemblées annuelles de la BAD: panel sur l`appui à la relance post-ebola dans les pays du fleuve Mano
Mercredi 27 Mai 2015. Abidjan. La Banque Africaine de Développement et la Banque Mondiale ont animé un panel sur l`appui conjoint des deux institutions à la transition pour la relance post-ebola dans les pays de l`union du fleuve Mano




Abidjan, 29 mai 2015 (AFP) - Après dix ans à la tête de la Banque africaine
de développement (BAD), le Rwandais Donald Kaberuka qui va céder sa place au
Nigérian Akinwumi Adesina, estime que le "regard" des pays développés sur
l’Afrique a "changé" ces dernières années, dans un entretien accordé à l’AFP.

Q: Avez vous le sentiment qu’il y a un nouveau regard des pays développés
sur l’Afrique?
R: "C’est sûr. Je cite souvent Tony Blair qui disait en 2002 que l’Afrique
était +une plaie sur la conscience du Monde+. il y a un mois ce même Tony
Blair a affirmé que l’Afrique était +l’endroit le plus excitant de la planète
grâce à ses opportunités+. Quel meilleur résumé peut-on faire? Quelque chose
s’est passé depuis 10 ans en Afrique surtout dans les grandes villes:
l’investissement, la consommation domestique et le commerce régional se sont
accrus. Et par conséquent, le regard du monde a changé. On est passé de +nous
allons vous donner de l’aide+ à +nous cherchons des opportunités
d’investissement+. Bien sûr il y a encore de l’aide qui vient de ces pays,
mais elle représente 50 milliards de dollars contre 80 milliards
d’investissements. Alors nous avons encore des problèmes car nous partons de
loin.

Mais quel continent n’a pas de problèmes? Je suis un afro-objectif: je
regarde les chiffres, je les interprète et je donne des réponses. Et je peux
vous dire que je suis très confiant pour mon continent. Pendant la crise
financière de 2008 on me disait que c’était l’Afrique qui allait en pâtir le
plus. Je répondais que je n’étais pas d’accord et il s’avère que l’Afrique
s’en est sortie d’elle-même très vite."

Q: Qu’est ce qui a changé à la BAD sous votre gouvernance?
R: "Ce que j’ai promis lors de mon élection il y a dix ans, je l’ai fait.
Je suis fier d’avoir été le président qui a fait revenir le siège de la banque
à Abidjan. La BAD a quitté la Côte d’Ivoire à cause de la crise militaire en
2003, elle a connu une autre crise à Tunis en 2010 avant de revenir ici. Vous
connaissez une autre institution qui est sortie indemne de grandes crises
comme celles-là? Ca ne peut que refléter une organisation qui a une certaine
force en son sein. Nous sommes présents et actifs dans tous les pays
africains, de toutes les langues, pour combattre la pauvreté et la voix de la
BAD compte. Malgré la crise financière, la banque a réussi à tripler son
capital, à lever 25 milliards de dollars de fonds pour les pays pauvres. Les
opérations de secteur privé ont été multipliées par 10. Mais au-delà de
l’argent, ce qui est important pour une banque de développement c’est les
effets de levier que vous pouvez générer. Et aujourd’hui je peux dire que pour
chaque dollar qu’on met sur la table on attire six dollars."

Q: Qu’allez-vous faire après le 1er septembre quand vous céderez votre
place à la tête de la banque?

R: "Je vais aller jouer au golf! Plus sérieusement, on verra. Mais je pense
que ce sera dans le monde des affaires, dans les fonds d’investissement. C’est
là où se trouvent mes compétences, mon expérience. Le reste (la politique
rwandaise), je le laisse aux autres".

pid/sba
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