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Dans » Anw be de nodo » ou »Nous sommes tous fautifs » : Master Soumy fait le procès de l’alternance démocratique au Mali
Publié le samedi 1 decembre 2012  |  Bamako Hebdo




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La crise sociopolitique et sécuritaire au Mali continue d’être la source d’inspiration des artistes, surtout les jeunes rappeurs qui depuis, ne cessent de faire des singles et des chansons en duo ou solo sur la situation que connaît notre pays.

C’est ainsi que le meilleur parolier du Mali, Master Soumy, vient de faire un single intitulé »Anw be de nodo », c’est-à-dire »nous sommes tous fautifs ». Ce titre vient après le duo réalisé avec d’autres rappeurs au compte des Sofas de la République. Dans ce titre, Master Soumy n’est pas allé avec le dos de la cuillère. Les 20 ans de la démocratie malienne ont été soldés par un échec sur toute la ligne, car au finish les soldats nous ont montré qu’ils sont fâchés. Dans sa chanson Master Soumy fait savoir que les gens étaient en train de rêver. Et que rien ne peut arriver au Mali pendant 20 ans, tout le monde a cru que notre pays était devenu une démocratie incontournable, mais qu’en une seule journée tout s’est écroulé. Pour le jeune rappeur, son message ne plaira pas à beaucoup de gens, mais son objectif est de tremper les plumes dans les plaies. Dans le morceau, il pose certaines questions comme ‘‘ Qui était à bord ? Qui accuse à tort ? Qui vota d’abord ?’‘.

Le choriste ne fait que répondre »Nous’‘ à ces multiples questions. » Qui dansait le folklore, prenait les petits billets, le thé, le T shirt et le pagne. Tout cela a été accepté par la jeunesse, donc nous sommes les coupables, pas les jeunes seulement mais tout le monde, car tout le monde était dans le système pendant 20 ans. C’est pourquoi, on dit Anw be de nodo, c’est la faute à nous tous’‘. Pour le jeune rappeur malien on a trop parlé en oubliant le pays, pour lui c’est facile de dire aujourd’hui que les militaires ont fuit. »Mais personne n’a amené son fils sans cœur dans l’armée ». Tout au long de la chanson, il a mis l’accent sur la mauvaise gestion du pays par les politiciens, les jeunes et les femmes qui se sont laissés faire. » Pendant 20 ans on ne faisait que ça, c’est ce qu’on appelait démocratie, quand ATT faisait son cinéma, on était devenu acteur, la corruption, la délinquance financière, le fait que les policiers prennent 500 f au bord de la route, c’est nous tous. C’est cette année que les élèves maliens ont connu la définition de la CEDEAO. Sinon, si jamais on avait donné ça comme sujet au DEF de 2011, personne n’allait être admis ».

Le vote des morts, la vente des cartes d’électeur par les politiciens, la signature de l’accord d’Alger, la création du consulat libyen dans le nord, jusqu’à l’accueil des éléments revenus de la Libye, tout y passe. Ce morceau de 5 minutes s’achève par les extraits des interventions du capitaine, Sanogo, ‘‘ tolérance zéro », l’imam Mahamoud Dicko, qui parle de négocier avec les rebelles. Et des extraits des éditions spéciales de RFI sur le coup d’Etat du 22 Mars 2012. L’album a été enregistré au studio Cabral de Ramsès du groupe Tata Pound, qui fait aussi le chœur dans le morceau.

K. TRAORE

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