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L'Essor N° 17323 du 29/11/2012

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Concertations nationales : Le communiqué de la primature gonfle la polémique
Publié le samedi 1 decembre 2012  |  L'Essor


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© Autre presse par dr
Le Premier ministre malien Cheick Modibo Diarra


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L’idée du Premier ministre de faire voter la feuille de route par l’Assemblée nationale est diversement appréciée par la classe politique

Les concertations nationales ont été reportées aux 11, 12 et 13 décembre prochains à la demande du président de la République par intérim dont le souci est de faire participer toutes les sensibilités du pays à ce grand rendez-vous national. La rencontre devrait se prononcer sur la feuille de route du gouvernement et les organes de la transition (Haut conseil d’Etat, Conseil national de la Transition, Commission nationale aux négociations).

Si ce report a été salué par des groupements de partis politiques et d’associations comme le Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et de la République (FDR) et la Convergence pour sauver le Mali (CSM), elle a été par contre dénoncée par d’autres comme la Coordination des organisations patriotiques du Mali (COPAM) et l’Alliance IBK-Mali 2012 qui se battent de toutes leurs forces pour la tenue de ces assises nationales, censées, de leur point de vue, asseoir le consensus sur la Transition politique.

Pour le coordinateur de la CSM, Me Mountaga Tall, la décision du président de la République par intérim est sage car elle permet aux Maliens de s’entendre sur l’essentiel pour que le pays puisse sortir de la crise sécuritaire et institutionnelle qui le mine depuis plusieurs mois. «Au moment où la communauté internationale est au chevet du Mali, le minimum attendu du peuple malien est de parler d’une même voix, d’avoir une feuille de route», estime Me Mountaga Tall qui pense que les concertations nationales sont nécessaires pour consolider les institutions de la République et améliorer leurs relations fonctionnelles. C’est l’occasion aussi, ajoute-t-il, de discuter sur les nouveaux organes de la Transition annoncés par le président de la République par intérim à savoir le Haut conseil d’Etat, le Conseil national de transition et la Commission nationale aux négociations. «Leur création ne doit pas poser de problème aux institutions existantes. Tous les Maliens doivent se mettre d’accord pour que les résultats qui sortiront de ces concertations soient consensuels », préconise-t-il.

Me Mountaga Tall estime que le débat autour de l’Etat d’exception ne doit pas être un prétexte pour s’éloigner des vrais objectifs des concertations nationales. « La question sur l’Etat d’exception me rebute. Nous devons aller aux concertations pour expliquer pédagogiquement aux tenants de l’Etat d’exception, dont la COPAM, que ce système n’arrange personne. Il s’agira plutôt pour nous de proposer une alternative qui conviendra à tout le monde », explique-t-il.

De leur côté, la COPAM et l’Alliance IBK-Mali 2012 ont organisé un meeting, samedi dernier, pour dénoncer le report des concertations nationales. Au cours de ce meeting, le président de la COPAM, Younouss Hamèye Dicko, a accusé le président Dioncounda Traoré d’être dans « un complot contre l’intérêt du peuple malien ». Dans un entretien téléphonique qu’il nous a accordé hier, le leader de la coordination répète que «le président de la République par intérim est dans un complot avec la CEDEAO et le FDR qui ont pris en otage la liberté, la démocratie de ce pays ». Il a en outre accusé la CEDEAO de travailler à maintenir l’ancien régime au pouvoir.

Déjà profondément divisée sur la tenue des concertations nationales, la classe politique ne l’est pas moins sur la nouvelle annonce faite par le Premier ministre depuis Paris. Un communiqué de la Primature sur le voyage du chef du gouvernement dans la capitale française (voir L’Essor du 28 novembre), indique que «la feuille de route du gouvernement serait bientôt transmise à la communauté internationale après son adoption par les députés maliens ».

La COPAM refuse cette éventualité. « Le vote de la feuille de route par les députés est une fuite en avant des autorités. Nous ne sommes pas d’accord avec le Premier ministre de faire voter la feuille de route par l’Assemblée nationale dont la légitimité est à caution. Au contraire, la feuille de route doit être discutée et adoptée par la classe politique et la société civile au cours des assises nationales. Nous ne comprenons pas la politique de l’évitement et du mépris du Premier ministre vis-à-vis du peuple malien», s’est irrité le président de la COPAM qui balaie d’un revers de la main l’idée du chef du gouvernement.

Quant au porte-parole de l’Alliance IBK-Mali 2012, il trouve lui aussi que la démarche du Premier ministre n’est pas politiquement correcte et que le peuple saura l’apprécier. «Je suis très étonné d’autant plus que la commission nationale de préparation des assises nationales est présidée par le directeur de cabinet du Premier ministre. Sa déclaration à Paris est pour moi incompréhensible et inadmissible», a critiqué Boubacar Touré. Il rappelle que « les concertations nationales qui doivent se prononcer sur la feuille de route et les organes de la Transition relèvent de l’Accord cadre. Tout comme la légitimité du président de la République par intérim et du Premier ministre de pleins pouvoirs».

Pour sa part, le FDR qui a pesé de tout son poids politique pour le report des concertations nationales, après avoir rejeté les travaux du comité technique chargé de la rédaction des termes de référence, ne trouve aucun inconvénient que la feuille de route passe à l’Assemblée nationale. Il est vrai que les députés appartenant aux partis membres du front y sont très largement majoritaires.

Pour le premier vice-président du FDR, Iba N’Diaye, la proposition du chef du gouvernement n’est pas contraire à la vision de son groupement. « Le Premier ministre a fait sa déclaration à Paris, attendons qu’il revienne et qu’il officialise ce qu’il a dit. Faire voter la feuille de route par l’Assemblée nationale, si c’est la solution, elle n’est pas contraire à notre vision car au sein du FDR, notre combat est de faire en sorte que l’ordre constitutionnel ne soit pas remis en cause par un groupe d’individus», a-t-il soutenu.

Le coordinateur de la CSM s’est refusé à tout commentaire pour le moment, préférant attendre pour y voir plus clair. L’Alliance des démocrates patriotes pour la sortie de crise (ADPS) qui compte une dizaine de partis politiques autour de la CNAS de Soumana Sako, tient une conférence de presse aujourd’hui pour donner sa position, elle qui était opposée à toutes concertations nationales avant la libération du Septentrion.

M. KEITA

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