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Edito : Blatter, partez avec Hayatou s’il vous plaît !
Publié le mercredi 3 juin 2015  |  Le Républicain
Joseph
© Autre presse par DR
Joseph Blatter, le président de la fédération internationale de football




Le faisceau de présomptions contre lui et son équipe était aveuglant. Mais le flegmatique Blatter n’en avait cure. Il savait il y a juste quatre jours que son pantalon était un peu trop troué pour qu’il puisse monter impunément sur l’arbre de la transparence. Mais sûr de son fait, avec le culot d’un chef de cartel, il avait osé briguer et remporter les suffrages pour ce qu’il insinuait être sa dernière présidence. La dernière avant la prochaine sans doute! Car l’îlot est douillet de la Fifa où les bonus à six chiffres sont monnaies courantes et la gouvernance aussi opaque qu’ au Gondwana. Le Suisse rattrapé par l’histoire aurait probablement rempilé dans quatre ans si sa santé et son âge le lui permettaient. Cette menace est conjurée. L’ homme politique le mieux payé au monde comme l’avait qualifié la presse britannique un moment s’en va. Ni le foot ni la morale ne souffriront de ce départ tardif et inattendu. Et Blatter part le jour où la preuve est quasiment établie que l’institution dont il a fait une sorte de guichet offshore pour grands corrupteurs et corrompus a bien reçu dix millions de dollars de Pretoria. Malgré son flegme, Blatter aura du mal à convaincre qu’il ne savait pas ou que le cadeau était plus pour construire des stades dans les Caraïbes qu’à faciliter la décision de donner l’organisation du Mondial 2010 au pays de Mandela. Le journaliste d’investigation britannique Jennings qui pendant plus d’une décennie collait au président désormais démissionnaire comme un tique peut exulter. Son répit hélas ne peut être que de courte durée. Car la Fifa a développé de mauvaises habitudes et elle a trop d’argent. Nettoyer les écuries d’ augias demandera toute l’eau du Lac Léman. Et puis il faudra après se tourner vers la Caf. C’est à dire l’empire de cet autre Blatter, le Camerounais Issa Hayatou qui est un vrai chef africain. D’autant plus à l’aise que le président de son propre pays est encore là en monarque absolu et intemporel et que Nkurunziza peut mitrailler son peuple et être adoubé par ses pairs.

Adam Thiam
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