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La CMA au bord de l’implosion: Sa machine de guerre détruite par le GATIA - Ses chefs militaires, dont les fils de Mohamed Ag Intallah et de cheick haoussa, tués au combat - Kidal sous contrôle de la France
Publié le jeudi 4 juin 2015  |  Le Canard Déchaîné
Le
© AFP par KENZO TRIBOUILLARD
Le MNLA à côté de l`ancien gouvernorat de Kidal




Avec ses principaux chefs militaires anéantis, son matériel de guerre réduit à sa plus simple expression et ses centaines de combattants enterrés à Ménaka, ou agonisants à l’hôpital de Kidal, faute de soins, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) est invisible, ou presque, à Kidal. Une ville passée, désormais, sous le contrôle de la force Barkhane. Curieusement.
Jamais la CMA n’a perdu autant de matériels et d’hommes sur le théâtre des opérations. Outre les dizaines de véhicules détruits, ou abandonnés aux combats, la CMA – regroupant le MNLA, le HCUA et le MAA-dissident – vient de perdre ses illustres chefs de guerre. C’était aux fratricides combats du vendredi 15 mai, qui les a opposés au mouvement d’autodéfense Imghad, GATIA. Depuis quelques jours, aucune attaque n’a été enregistrée au nord. Réputés « invincibles », Les lions du désert semble avoir perdu ses griffes. Mais aussi, leurs crocs. Les fils de Mohamed Ag Intallah et de Cheick Haoussa, qui dirigeaient les combats, tués sur le théâtre des opérations
Tout a débuté, vendredi 15 mai. Il est 13 heures quand nous recevons ce message d’un haut responsable du GATIA sur notre téléphone : « la CMA a attaqué, il y a une heure, nos positions, à 30km de la ville. Les hostilités ont démarré il y a une heure ». Les combats sont durs. Très durs. Trop durs.
Pour la première fois, depuis le début de cette crise, les combattants en sont venus au corps à corps. On ne se vise plus à distance et l’arme lourde ; mais à la baïonnette. A l’issue des combats, qui ont duré plus de cinq heures d’horloge, la CMA a été défait. Avec, à la clé, son matériel roulant décimé. S’y ajoutent des centaines de combattants tués. Au rang de ceux-ci, Khaled Ag Intallah, fils de Mohamed Ag Intallah.
Connu pour sa cruauté, Khaled Ag Intallah, a été élevé par Alghabas Ag Intallah, son oncle et non moins leader du HCUA (Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad), dont il était le chef des opérations militaires. Depuis le 15 mai, il est porté disparu. Son père, Mohamed Ag Intallah, avec qui il était en froid, a remué ciel et terre pour le trouver. Sans succès. Il ne figure ni parmi les centaines de blessés, abandonnés à eux-mêmes à l’hôpital de Kidal ; ni parmi les réseaux de trafiquants de drogue, qui écument la zone. Envolé !
Mortellement atteint, il aurait été enterré à Ménaka, avec ses compagnons d’infortune, dans des fosses communes. Du moins, si l’on en croit un haut responsable du GATIA.Autre célèbre disparu dans les combats de Ménaka : Mohamed Cheick Ag Haoussa. Fils du terrible Cheick Haoussa, chef des opérations militaires du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), il aurait, lui aussi, passé l’arme à gauche. En revanche, son père, donné pour mort par la presse, serait évacué au Maroc pour des soins intensifs.
L’ « invincible » Bâ Ag Moussa, cloué sur son lit par une grave hémorragie interne
Quant au tout-puissant Bâ Ag Moussa, chef de guerre du HCUA, il souffrirait d’une hémorragie interne. Qui l’empêcherait de quitter son lit, sur lequel il est cloué depuis le 15 mai 2015. Divers témoignages, en provenance de la capitale de l’Adrar, laissent entendre qu’il ne survivrait pas à cette vilaine blessure, qu’il a reçue pendant les combats du 15 mai.
A ces illustres blessés et morts, il faut ajouter des centaines de blessés anonymes, qui agonisent à l’hôpital de Kidal, faute de soins. Chaque jour que Dieu fait, ils passent de vie à trépas. Non sans maudire leurs chefs hiérarchiques et la France, accusés de les avoir précipités dans une guerre sans issue.
Vivant de rackets et de pillage des biens des populations civiles, les leaders de la CMA ont mis en place une stratégie imparable à leurs yeux : nommés chefs de guerre, leurs enfants dirigeaient leurs opérations sur le terrain ; leurs parents ne leur venaient en aide qu’en cas de besoin.
La violence des combats, le 15 mai dernier, s’explique par son caractère revanchard. Occupant la Ville de Ménaka, qu’il a prise à l’armée malienne, le MNLA a, à la mi-avril, provoqué un détachement du GATIA dans la zone. En l’espace de quelques heures de combats, Ménaka passe sous le contrôle du GATIA. Chose jugée inadmissible pour la CMA. Composée du MNLA, du HCUA et du MAA-dissident, elle a mutualisé ses forces. Avant de se lancer à la reconquête de Ménaka. C’était jeudi 30 avril, aux environs de 8 heures. Les combats, qui ont duré toute la journée, se sont soldés par une nouvelle défaite de la CMA. Bilan : plusieurs blessés et morts et sept véhicules saisis, côté CMA, dont le V6 du chef d’état-major de la CMA : le colonel Hamed Najim. De son côté, le GATIA déplore un mort et trois blessés. Le 30 avril, aux environs de 16 heures, le chef d’état-major de la CMA est rentré, à Kidal, avec plus de six véhicules 4X4 bourrés de cadavres. Et le moral dans les chaussettes.
Les rebelles invisibles à Kidal, désormais, sous le contrôle de la France
Arrivée, à Ménaka, juste après la défaite de la CMA, la Minusma tente de convaincre le GATIA de reprendre ses positions initiales. Colère de la population, qui a exigé au GATIA de rester sur place pour assurer sa sécurité. Toute honte bue, la Minusma n’a eu d’autre choix que de d’acquiescer.
L’occupation de Ménaka, ville située aux frontières du Niger et du Burkina Faso, par le GATIA, permet au mouvement d’autodéfense imghad de mettre fin aux attaques des populations civiles au nord-est du Mali ; mais aussi, de lutter contre les réseaux de trafic de drogue, contrôlés par le MNLA, le HCUA et le MAA-dissident.
Alors que toutes les parties étaient invitées, par la médiation et la communauté internationale, à la signature de l’accord de paix et de réconciliation nationale au Mali, à Bamako le 15 mai dernier, la CMA lance, à la surprise générale, l’assaut contre Ménaka. Mal lui en a pris. Des centaines de combattants ont été tués. Ses chefs de guerre anéantis ou agonisants dans une mare de sang à Kidal. Et leur machine de guerre réduite à sa plus simple expression.
« La CMA croyait nous divertir, en s’attaquant à d’autres villes à Tombouctou et à Gao. Mais elle ignorait que nous maîtrisions le terrain et les armes mieux qu’elle », précise notre source.
Repliés à Kidal, près toutes ces défaites, la CMA et ses rares combattants se font discrets dans la capitale de l’Adrar. Ils ont abandonné même les check-points qu’ils y occupaient depuis plus de deux ans. Et depuis, c’est la force Barkhane qui contrôle la ville. Sans qu’on sache trop pourquoi. Officiellement, l’armée française est chargée de lutter contre les jihadistes, qui écument la zone.
« Si nous le voulons, nous rentrons à Kidal, sans tirer le moindre coup de feu. Car, nous n’aurons aucune résistance en face. Mais nous ne voulons pas être à l’origine d’un incident diplomatique avec la France », ajoute le haut responsable du GATIA.
Oumar Babi
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