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Tracasseries policières sur les voies publiques : Les chauffeurs de motos- taxis crient au racket
Publié le lundi 3 decembre 2012  |  Le Prétoire




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Depuis un certain temps, les automobilistes et motocyclistes sont victimes de racket et de bavures policières. Comme si cela ne suffisait pas, les policiers ont élargi leur lot de victimes, en faisant souffrir les chauffeurs de motos-taxis, plus précisément ceux utilisés pour la livraison de marchandises.

Plusieurs chauffeurs de motos-taxis de livraison sont victimes des comportements illicites des agents de la circulation routière. Dans le cadre du contrôle, ces policiers demandent le permis de conduire, la carte grise et l’assurance à la fois. Mais ce qui est inquiétant dans tout cela, c’est que même lorsque les papiers du chauffeur sont au complet, ils trouvent toujours un alibi afin pour soutirer de l’argent aux conducteurs.
Approchés par nos soins, les chauffeurs des motos-taxis de livraison nous expliquent que les policiers leur réclament de l’argent à tout bout de champs. Chaque jour, la somme qu’ils dépensent ainsi en faux frais peut atteindre 3000 FCFA, soit plus de la moitié du versement quotidien de 5000 FCFA, tel que réclamé par les propriétaires des motos-taxis de livraison.
Sidi Alpha Gallo, chauffeur de moto-taxi, victime de cette pratique, nous confie que ce n’est pas un contrôle dans la mesure où avec ou sans les papiers, le chauffeur est permanemment confronté à une situation indésirable. Il ajoute que «c’est surtout à la déscente du Pont des martyres et le point tournant de la Bceao, que les chauffeurs évitent le plus de tomber sur des policiers d’une autre époque. Ils nous demandent de payer 500 Fcfa avant de nous retourner nos pièces».
Un autre chauffeur, au volant d’un moto-taxi, Samba Coulibaly, d’affirmer à son tour que tous ses papiers étaient au complet, mais que cela n’a pas empêché les policiers de lui soutirer 2 000 Fcfa au poste de contrôle de Sénénicoro. «J’ai pris mon assurance à 9 600 Fcfa. Le même jour, j’ai prix la vignette à 12 000 Fcfa avec ma carte grise. Quand les policiers m’ont contrôlé, il s’est avéré que j’étais en possession de tous les documents de la moto. L’argument qu’ils ont placé pour me soutirer de l’argent est que le poids des bagages ne répond pas aux normes. Faux, dans la mesure où eux-mêmes en question ne connaissent aucunement le poids normal à transporter. Tout ce qui les intéresse, c’est qu’on leur donne 500 Fcfa», explique Samba Coulibaly.
Un troisième chauffeur, Bacary Diarra, nous révèle qu’il doit payer les 500 Fcfa à chaque point où sont postés les agents de la Compagnie de circulation routière (Ccr). «Alors qu’il n’y a aucune infraction, on nous fait payer de 500 à 1000 Fcfa à chaque passage avec les marchandises. Le ridicule en est que si un chauffeur refuse de payer, ils utilisent la loi du plus fort pour dégonfler les pneus de la moto pour l’empêcher de partir», révèle-t-il.
La question qu’il faut se poser est de savoir si ces sommes collectées sont versées dans les caisses de l’Etat? Seuls ces policiers pourront réellement répondre à ces questions. En tout cas, les chauffeurs de motos-taxis sont excédés par le racket des policiers de la circulation qui leur infligent ces taxes illicites qui tournent au supplice.
La population est aussi régulièrement confrontée à ces mauvaises pratiques. Certes, les agents de la circulation routière doivent infliger des amendes lorsque les usagers sont en infraction au Code de la route, mais que ce soit dans les règles de l’art. Mais il s’agit en réalité de taxes illégales que dénoncent les conducteurs, reprochant aux policiers d’abuser de leur pouvoir. Ces pratiques policières, qu’elles soient une extorsion de fonds ou une forme de corruption, constituent dans tous les cas un délit puni par le Code pénal.
De l’autre côté, les agents reconnaissent parfois taxer les automobilistes quand ceux-ci sont en tort, mais ils ont du mal à admettre le prélèvement des taxes illicites. «Nous ne pouvons pas faire autrement, c’est comme une pratique implantée au Mali » témoigne El Diablo (son nom a été modifié), un des éléments de la police routière.
Selon lui, tout le monde n’est pas prêt à reconnaître les amendes illégales. Seulement, «environ huit sur dix n’ont pas leur document de bord. S’ils les avaient, ils auraient moins affaire à la police» se défend le policier.
C’est vrai qu’il est bon de se plaindre si l’on en éprouve le besoin, mais les usagers ne sont pas non plus irréprochables. La corruption se situe à deux niveaux. D’un côte, les motos-taxi ne sont pas en règles. De l’autre, les policiers cherchent des petites infractions, notamment le délai d’assurance, l’état des pneus du véhicule, pour infliger des amendes illicites aux conducteurs.
Conscient des mauvaises habitudes des policiers, un autre agent de police qui a voulu parler dans l’anonymat, a condamné énergiquement cette pratique: «Nous avons décidé de sanctionner les coupables sur le terrain pour qu’au moins, les règles soient appliquées. Notre pays traverse des moments difficiles, mais nous ne pouvons pas continuer à tolérer que les policiers tracassent ainsi la population. Nous devons maintenir la discipline dans la police. Aussi, il faut ajouter que les transporteurs doivent être en règle» résume le policier.
L’informel tue l’économie
En réalité, les motos-taxis destinées à transporter les marchandises sont en train d’émerger. La plupart des chauffeurs étaient des conducteurs de pousse-pousse. Ces motos -taxi, qui commence à faire disparaitre les pousse-pousse, n’est régi par aucun syndicat.
Certains chauffeurs prétendent vouloir abandonner le métier car avec ou sans les papiers, il est très difficile de trouver le versement quotidien qui est de 5000 Fcfa. Face à ces tracasseries policières, beaucoup de chauffeurs refusent aussi de se mettre en règle, ayant en tête que leur passeport reste les 500 Fcfa à payer à chaque point de contrôle. Mais sans le payement des vignettes, de l’assurance et autres, comment alimenter les caisses de l’Etat ?
Ibrahim M.GUEYE

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